De la DGI à l’économie informelle
Par décret signé du chef de l’Etat Faure Gnassingbé le 31 janvier dernier, la puissante Ingrid Awade est mutée de la Direction générale des Impôts (DGI) pour la Délégation de l’Organisation du secteur informel (DOSI).
Son départ de la DGI s’est imposé suite à la mise en place de l’Office togolais des recettes (OTR) qui fusionne, désormais, les régies financières du pays, dans la perspective d’un souffle nouveau de plus de visibilité et de performance à la hausse dans les recettes, soit collecter 800 milliards Cfa par an avec une pression fiscale qui passerait de 18% à 22% du PIB.
C’est en 2006 qu’Ingrid Awadé s’est fait distinguer dans la nouvelle donne de lutte contre le sabotage économique. Elle avait poussé loin l’outrecuidance, en épinglant des opérateurs économiques longtemps considérés intouchables pendant les 38 ans de règne de feu Général Gnassingbé Eyadèma décédé le 5 février 2005.
A peine arrivée à la tête de la DGI, Mme Awadé a fait placarder « fermée pour non payement d’impôts » la plus grande société de distribution RAMCO qui aurait une ardoise d’environ 2,3 milliards Cfa ainsi que la Société immobilière du Golfe (SIG), important acteur du secteur de l’importation de véhicules d’occasion au Togo, qui devrait, disait-on à l’époque, 9 milliards Cfa au fisc. Cela lui a valu depuis lors le surnom de « dame de fer » et elle a su forger avec intelligence une célébrité de « dame influente et incontournable » dans l’entourage et à l’ombre du chef de l’Etat togolais.
Désormais, elle prend la tête de l’Organisation de l’économie informelle que le gouvernement entend restructurer pour capitaliser son fort potentiel nécessaire à la relance économique du Togo devenu un grand chantier ouvert depuis 2006.