Le ministre malien de l’Economie numérique, de l’information et de la Communication, Mohamadou Camara, a replacé le Boeing présidentiel au cœur de l’actualité de son pays. Dans un tweet émis peu avant le départ de l’avion présidentiel en Mauritanie et aux USA, le quadra tire sur la foule sans sommation:
« Voyage en Mauritanie et aux USA à bord du Boeing 737 de la République du Mali. Contrôle technique OK. Tant pis pour les aigris ».
Il n’en fallait pas plus pour enflamment la twittosphère, obligeant le jeune ministre d’IBK à jouer l’apaisement. « Mon tweet a provoqué beaucoup d’émoi. Précision: « aigris désigne les petits calomniateurs à l’origine de la rumeur sur la saisie de l’avion ».
Pour le moins, l’avion du président IBK, à l’origine de la suspension des décaissements du FMI et de la Banque Mondiale, continue de polluer l’atmosphère politique du pays. À ce rythme, rien n’indique que la couche d’Ozone sera épargnée.
5 commentaires
C’est vraiment dommage! Voilà un des ministres de la République du Mali que j’apprécie beaucoup. Son professionnalisme avait emporté ma haute estime tant il avait jusque là, sur le plan public au moins, fait preuve d’une grande tenue et retenue. Ce tweet est un dérapage sémantique. La langue française, riche de plus de 100 000 mots, offre mieux que ça. Quand on est un ministre, on est au service de la République c’est à dire des 15 millions de Maliens, « aigris » et non « aigris ». Indexé un groupe par rapport à un autre est contraire aux valeurs de la République et à la devise du Mali: un peuple, un but, une foi. Un adage de chez nous, littéralement traduit, dit: « Tout ce qui boit peut se tromper ». Gageons et adjurons que M. Camara se soit trompé et que ce buzz inutile qui ne sert ni le Mali ni sa personne serait un lointain souvenir. En attendant, bon vol M. Le Président !
Monsieur Camara je suis de coeur avec vous
Vous etez un Ministre que j’apprecie beaucoup va ne regarde jamais derriere vous .que le tout puissant vous donnez un bon coeur
Madame, je vous remercie de votre réaction. Mais, je doute que cela soit la bonne façon de soutenir « Monsieur Camara », ministre chargé de la COMMUNICATION, ancien directeur de cabinet du président de la république, ancien porte-parole de IBK et du Gouvernement du Mali.
Donnez-vous la peine de parcourir les commentaires sur son compte tweeter, et les sites Malijet (100 réactions déjà) et Maliweb (36 commentaires) pour vous rendre compte de l’émoi – que le ministre a lui-même reconnu – de ses compatriotes. Ces sites maliens ont tous repris à leur compte cette exclusivité de FA. Cette sortie malencontreuse est improductive. Nous vivons au Mali des moments très sensibles. L’heure doit être à l’apaisement. Et la quête ? La PAIX. Les gouvernants doivent s’approprier une telle posture. Pas une autre. Pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens.
L’expression est tout de même vulgaire et pas digne d’un Ministre jeune de sa trempe. Mr. CAMARA devrait plutôt lorgner l’avenir et savoir que les mauvaises paroles d’hommes publics du genre sont comme des blessures indélébiles qui ne peuvent conduire qu’au regret.IL doit se ressaisir et ne plus répliquer de telles erreurs. Nous avons beaucoup d’estime pour lui et il doit savoir raison garder quelle que soit la situation.
Bonjour,
Je crois qu’il faut vraiment que nous apprenions à adopter dans un pays comme le Mali des comportements autres que l’individualisme. Je ne voulais pas réagir à ce tweet car pour moi toute réaction signifiait qu’on y a accordé de l’importance. Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre mon clavier quand j’ai lu le commentaire de Madame Koureichy soutenant cette maladresse. Tant pis si ma réaction contribue à faire parler encore de cette histoire mais certaines personnes doivent comprendre que le Mali ne se trouve à la traine qu’à cause de ces petites mesquineries par ci par là.
Le Tweet original du Ministre me semble d’ailleurs, à la limite, moins criticable que la tentative d’appaisement qu’il a donnée. Au lieu de s’excuser il s’enfonce plus en nous renvoyant vers la définition du mot aigris. En gros ce qui veut dire qu’il maintient ce qu’il a écrit sauf qu’il précise juste à qui c’était destiné.
Quoi qu’il en soit, cette phrase ne changera pas outre mesure le Mali car dans quelques jours on l’aura oublié, et de toute façon le dérapage politique est courant dans tous les pays. Ce n’est pas le déparage en soit qui est criticable mais plutôt le fait d’exposer sa fierté d’avoir dérapé. Qui sort grandi de tout ça?