Malgré ses succès, la BRVM a encore un long chemin à parcourir
La Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan était à l’honneur le 28 avril 2015 à la City à l’occasion des BRVM Investment Days qui coïncidaient avec la journée d’investissement consacrée à l’Afrique de l’Ouest.
Organisée par la London Stock Exchange Group, cette rencontre dédiée à l’Afrique de l’Ouest a vu l’affluence de nombreux fonds anglo-saxons, d’intermédiaires en Bourse d’institutionnels et de groupes présents dans la région à l’instar de BMCE Bank, Orange et Ecobank.
La faible présence d’intervenants boursiers français est à relever, confirmant une tendance déjà constatée lors du premier road show de la BRVM à Paris, en octobre 2014.
Placée sous la présidence de Mme Nialé KABA, Ministre chargée de l’Economie et des Finances de Côte d’Ivoire, la journée a débuté par une cérémonie officielle de «Market open » dédiée à la BRVM.
La présence de Nialé Kaba a renforcé le caractère officiel de ce road show conduit par Kossi Amenouve, le CEO de la BRVM. Prenant la parole à l’occasion, Xavier Rolet, le directeur général de la London Stock Exchange Group a plaidé pour le renforcement du partenariat entre Londres, les places financières ouest africaines et la BRVM.
Pour sa part, la ministre Kaba Nialé a mis en exergue les atouts de la BRVM qui, explique-t-elle, offre des opportunités d’investissement et de diversification des risques pour les investisseurs locaux et internationaux. «Ce partenariat avec Londres est donc le bienvenu» a-t-elle notamment déclaré.
Même son de cloche de la part du directeur général de la BRVM, M. Amenouvé, qui a insisté sur les atouts des marchés frontières comme Johannesburg, Lagos, Casablanca, Nairobi et biensûr Abidjan qui offrent des cadres d’investissements sûre et des rendements élevés.
Temple de la finance mondiale, la Bourse de Londres est la première place financière non africaine où sont cotées le plus d’entreprises du continent. L’on en dénombre 115 dont 26 sur le marché principal et 84 dans le compartiment croissance.
Un long chemin à parcourir
Si avec 7450 milliards de FCFA (13,8 milliards de dollars), la BRVM a doublé de capitalisation boursière en trois ans, elle a encore du chemin à faire de l’avis des intervenants qui déplorent en général une faible liquidité et la rareté de l’information disponible en anglais. A cela s’ajoute le retard mis dans l’introduction du projet de la Bourse en ligne qui freine sérieusement l’appétit du grand public. La rareté du papier frais (deux petites introductions en trois ans) illustre bien les difficultés d’une place qui dégage pourtant des rendements intéressants. L’objectif du doublement de la capitalisation boursière en cinq ans avancé par M. Amenouvé passe forcément par l’implication des pouvoirs publics et des fonds d’investissements. Mais aussi par le démarrage effectif du compartiment PME.
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