L’agence de notation américaine, Moody’s, a relevé la note à long terme de la Côte d’Ivoire de B1 à Ba3 avec des perspectives stables. Une appréciation qui vient donner un quitus au premier mandat d’Alassane Ouattara, investi pour son deuxième mandat ce 4 novembre, mais aussi raffermir les perceptions sur une trajectoire économique prometteuse.
Risque politique dissipé
La récente réélection, dans un climat paisible, du président Ouattara pour un second mandat de cinq ans « dissipe sensiblement l’incertitude politique au cours des cinq prochaines années » souligne Moody’s. Une stabilité qui devrait se renforcer avec la « poursuite des efforts de réconciliation » en dépit des risques possibles mais « susceptible d’être contenues ». Ce qui constitue bien un ferment pour la poursuite programme de société du président élu.
De bonnes perspectives économiques
L’agence basée à New-York note le maintien à un niveau faible du déficit public, 2,9% du PIB en moyenne entre 2011 et 2015, malgré la hausse des dépenses publiques estimées à 7,9% du PIB en 2015 contre 2,5% en 2011. Une discipline budgétaire tirée par un environnement extérieur favorable avec les cours élevés du cacao, mais aussi par l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales en hausse moyenne de 22,8% sur la période. Ce qui a eu pour effet de contenir le niveau d’endettement du pays qui est passé de 34,2 du PIB à 37,5% en 2015. Une dette qui devrait osciller « entre 40-45% » du PIB « au cours des prochaines années » selon les projections de l’agence.
En outre, après une croissance du PIB réel en moyenne de 9,2% en 2012-2015, ce qui fait du pays « l’un des trois pays à plus forte croissance dans le monde », Moody’s table sur « une croissance moyenne de l’ordre de 8% par an à moyen terme » portée par la mise en œuvre du Plan national de développement 2016-2020.
Renforcement de la gouvernance institutionnelle
Le troisième pilier qui justifie la note de Moody’s est relatif au renforcement de la gouvernance institutionnelle, une priorité d’Alassane Ouattara, qui va favoriser la poursuite des réformes de l’administration ivoirienne. Des réformes, dont les résultats sont perceptibles avec le classement du pays parmi les 10 meilleurs réformateurs dans le Doing Business 2014 et 2015 et les performances de la gestion budgétaires apprécie Moody’s. Toutes choses qui devraient contribuer à améliorer le climat des affaires et à augmenter l’investissement privé qui devrait atteindre 10,7% du PIB en 2015 (contre 5,6% en 2011) et puis « un minimum de 15% en 2020 » selon « les prévisions des autorités ivoiriennes ».
Maintenir le cap
Pour Moody’s, de nouvelles pressions à la hausse sur la note, peu probables à court terme, pourraient se faire sentir à moyen terme en raison de la poursuite des réformes structurelles qui soutiennent la hausse de l’investissement privé, des améliorations importantes dans la gouvernance et la compétitivité et enfin de la poursuite de la forte croissance qui mène à de meilleurs fondamentaux de crédit, en particulier concernant les paramètres de la dette.
A l’inverse, un repli des réformes structurelles, une incapacité à maintenir le déficit budgétaire à un niveau modéré et la résurgence de tensions politiques et sociales importantes pourraient entraver les perspectives de croissance à moyen terme.