L’Afrique de l’ouest ne sera décidément pas unie en janvier 2017 pour soutenir un candidat à la présidence de la commission de l’Union africaine (UA). En visite la semaine dernière au Kenya sur invitation de son homologue Uhuru Kenyata, le Togolais Faure Gnassingbé ne s’est pas privé d’annoncer officiellement son soutien à la Kenyane Amina Mohamed, candidate à la présidence de la commission de l’UA.
En termes moins diplomatiques, le Sénégalais Abdoulaye Bathily devra se passer du vote du Togo, pays d’Afrique de l’ouest, et membre de la Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui avait souhaité un report, en juillet 2016, du vote pour permettre à l’ancien ministre sénégalais de postuler – il est le seul candidat de la région ouest-africaine.
« Je connais votre vision et je suis sûr que si la candidate kenyane est à la tête de la commission, ce sera une bonne chose pour l’Afrique », a déclaré M. Gnassingbé à Nairobi, précisant qu’il ferait « le maximum pour soutenir » l’actuelle ministre des Affaires étrangères du Kenya. Un choix – souverain – qui pourrait être un signal et/ou une réponse diplomatique à l’endroit de Dakar.
En effet, Lomé a subi un revers en octobre dernier, au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique lors de la signature de la charte proposée. L’on a encore souvenance du discours fleuve publié sur la page facebook de la présidence sénégalaise, et du silence dans lequel s’est mise Lomé.
Le Sénégal dénonçait notamment une non-conformité de la Charte avec d’autres instruments juridiques internationaux portant sur le même objet. Un geste que les autorités de Lomé n’aurait pas apprécié de ce pays « frère et ami ».
Par Nephthali Messanh Ledy