Par Adama Wade.
Le violent crash des cours du pétrole et des métaux de base a mis à nu la faible gouvernance des ressources naturelles en Afrique. L’Angola et le Mozambique ou encore la RDC se sont retrouvés en quasi- défaut de paiement (voir les notes S&P publiées par Financial Afrik) alors que la CEMAC (Communauté des Etats de l’Afrique Centrale) a dû concéder un ajustement structurel synonyme de gel des dépenses publiques à moyen terme.
Ce thème majeur de la gouvernance sera à l’ordre du jour du 6ème forum de haut niveau sur la sécurité (forum de Tana) , qui aura lieu les 22 et 23 avril en Ethiopie.
Les experts se pencheront sur les paradoxes d’une Afrique, détentrice de 12% des réserves mondiales de pétrole, de 40% des gisements d’or du monde et d’environ 70% des terres arables mais dépendante de l’extérieur pour ses financements, ses programmes éducatifs et sociaux. Plus que les 18 milliards de pertes annuelles liées aux conflits pour le contrôle de ressources (Oxfam), c’est surtout les flux financiers illicites (1000 milliards de dollars depuis 1960 selon le rapport Tabo Mbeki) qui constituent la malédiction des ressources naturelles exploitées. Une myriade de sociètés écrans offshores se partagent les profits sur le pétrole, l’or, le diamant et les minerais, laissant à l’Afrique les résidus de cyanures, l’eau contaminée, les cratères abandonnés, les risques de pollution et des tissus sociaux fragilisés par une mauvaise redistribution des ressources.
« L’Ampleur et la diversité des richesses de l’Afrique en ressources naturelles révèlent que le continent, a lui seul, détient 12% des réserves mondiales de pétrole, 40% des gisements d’or du monde et environ deux-tiers des terres du monde les plus appropriées pour l’agriculture et les forêt », indiquent les organisateurs du forum de Tana, citant un rapport de la Banque Africaine de Développement.
Le Forum facilitera le débat sur la manière de concevoir, de planifier et de mettre en œuvre de nouveaux cadres de gouvernance et les priorités pour améliorer ou mettre fin aux contradictions récurrentes dans le secteur des ressources naturelles. Plusieurs décideurs politiques et du monde des affaires de l’Afrique et du monde entier prendront part à cet événement qui traite de thématiques stratégiques.