Après avoir achevé l’année 2016 avec une croissance de 6,8%, la zone UEMOA devrait atteindre le cap de 7%, a estimé le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO réuni en session ce 1er mars. Une session au cours laquelle le CPM est revenu sur l’état global de l’économie dans la zone.
En 2016, note le communiqué qui a sanctionné la rencontre, les opérations financières des Etats se sont soldées par un déficit global de 4% du PIB. L’évolution des finances publiques des Etats membres de l’union est restée marquée par une hausse des dépenses courantes ainsi que par la poursuite des efforts d’investissement dans les infrastructures et les secteurs sociaux, dans un contexte de faible mobilisation des ressources extérieures et de stagnation du taux de pression fiscale.
Aussi, l’institution a-t-elle exhorté les Etats à renforcer leurs efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques afin de respecter la « norme communautaire de 3,0% du PIB pour le déficit budgétaire » à l’horizon 2019.
Inflation en baisse
Analysant l’évolution des prix dans la zone, le CPM relève que le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est situé à -0,3% au quatrième trimestre 2016 après -0,1%, un trimestre plus tôt. L’accentuation de la baisse de l’inflation s’explique, note-t-on, par le repli des prix des produits alimentaires, en rapport avec l’amélioration de l’offre des denrées sur les marchés. « A l’horizon de 24 mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,7%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque centrale ».
Le taux directeur maintenu à 2,5%
« Sur le marché monétaire, le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est établi à 3,59% contre 3,37% au trimestre précédent et 2,59% un an plus tôt. Sur le guichet à un mois, le taux moyen pondéré a légèrement progressé de 3,47% à 3,48%, d’un trimestre à l’autre. A la même période en 2015, ce taux était de 2,62%. En outre, sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d’intérêt moyen pondéré s’est accru, passant de 4,39% le trimestre précédent à 4,48%.
Au regard de ces évolutions, le CPM a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs de la BCEAO. Ainsi, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités reste fixé à 2,50% niveau en vigueur depuis le 16 septembre 2013 et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal est maintenu à 4,50%, niveau en vigueur depuis le 16 décembre 2016.
Également, en vue d’accompagner la mise en œuvre des mesures visant un meilleur fonctionnement du marché interbancaire, le Comité a décidé de baisser de 200 points de base le coefficient de réserves obligatoires applicables aux banques de l’Union pour le ramener de 5,0%, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012, à 3,00%. Cette décision prend effet à compter du 16 mars 2017 ».