Le soudanais Abdalla Hamdok, depuis novembre 2016 secrétaire général par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), organe des Nations Unies, n’est pas le seul candidat à la succession du bissau guinéen Carlos Lopés. Ils sont 77 personnalités à avoir postulé soutenus par leurs pays pour certains, en candidats libres pour d’autres. Le challenger le plus sérieux est la burundaise Giovanie Biha, secrétaire général adjoint de la CEA depuis mars 2015.
De l’avis des observateurs, l’échec de la semaine économique de Dakar (23 à 25 mars) devrait peser dans la désignation du futur secrétaire général exécutif. Beaucoup estiment en effet que le soudanais, arrivé seulement le vendredi à Dakar alors que la réunion était bloquée depuis deux jours pour des questions de procédures, n’a pas pu maîtriser son staff interpénétré par plusieurs courants, influences et enjeux.
Evoluant dans la peau du candidat, M. Hamdok, très apprécié par son personnel, a peut-être perdu une bataille décisive contre la burundaise, rompue aux manoeuvres onusiennes grâce à une expérience de 25 ans. Très autoritaire (un point important de l’avis de certains), Mme Biha n’a pas encore gagné pour autant. Les habitués des jeux aigre-doux de la diplomatie sont d’avis que rien n’est encore joué. Plusieurs noms reviennent dans les discussions dont celui de Cristina Duarté, l’ancienne ministre du Cap-Vert, que beaucoup de pays poussent à postuler.
Un commentaire
Ayant participé aux réunions UA / CEA convoquées à Dakar, je suis opposé à cet article.
Il est bien connu que la problématique qui s’est dégagée des réunions de Dakar, est récurrente depuis 10 ans. Durant cette période M. Abdalla Hamdok, actuel secrétaire exécutif, a réussi à trouver déjouer cette crise que les réunions passées ont également connu.
Cette année, les circonstances ont changé et la situation s’est intensifié. Des collègues de la CEA nous ont informé qu’au même moment M. Hamdok s’occupait de questions tout aussi importantes en dehors de Dakar et que de toute façon le secrétaire exécutif adjoint de la CEA, conformément à la pratique, était chargé de coprésider la première partie des réunions.
Mme Giovanni Biha, secrétaire exécutive adjointe, a donc présidé les réunions (pour la première fois) et n’a pourtant pas réussi à résoudre le problème ni n’a exercé de leadership stratégique dans la gestion des retombées politiques. Au lieu de cela, la décision a été laissée à un conseiller légal qui a faussé les travaux de la conférence.
Dans leur déclaration de clôture, la délégation marocaine a souligné que la CEA a généré l’insatisfaction du Maroc en 2015 et 2016, lorsque l’organisation était encore dirigée par M. Carlos Lopes.
Le personnel de la CEA m’a informé que M. Hamdok va demander une enquête sur la gestion du processus qui a conduit aux retombées désastreuses de la réunion.
Les employés de la CEA que j’ai abordé m’ont constamment assuré que les quatre derniers mois depuis qu’il est devenu secrétaire exécutif intérimaire, M. Hamdok a stabilisé l’Organisation et a pris des mesures pour améliorer la situation de la CEA pour mieux répondre aux besoins de l’Afrique. C’est cela qui lui vaut sans doute les grandes éloges que lui témoignent les membres du personnel et les États membres.