Comme au sommet de Durban en 2013, qui avait également réservé une place privilégiée à la coopération avec l’Afrique, à travers l’impulsion d’une nouvelle dynamique de partenariat Sud- Sud, le 9ème sommet du club des cinq pays émergents (Brésil, la Russie, l’Inde, la chine et l’Afrique du sud) qui s’est ouvert ce week-end dans la ville de Xiamen dans la province chinoise du Fujian n’a pas dérogé à faire un clin d’œil à l’Afrique, le continent au centre de toutes les convoitises.
La présence de deux pays africains hormis l’Afrique du Sud qui est membre des BRICS (dont la Guinée et l’Égypte) parmi les cinq pays invités d’honneur à ce sommet, dénote de la volonté affichée du groupe des 5 pays émergents de saisir pleinement des opportunités de partenariat d’affaires sur le continent.
Pour les Africains ce partenariat avec les BRICS sonne comme une réorientation stratégique des pays africains, qui pour l’essentiel semblent pied et mains liés avec les institutions de Bretton Woods qui dictent leurs lois sur leurs orientations et les lignes économiques et budgétaires à adopter dans la plupart des pays du continent. La création de la banque de développement des pays émergents (NBD) est à ce titre une stratégie des BRICS pour contrecarrer les institutions financières internationales sous contrôle occidental (FMI, Banque Mondiale). L’Afrique ne devrait toutefois pas perdre de vue le principe du « gagnant-gagnant » pour que cette coopération ne pas à soit à sens unique, comme avec les alliés traditionnels occidentaux.
L’enjeu est tout aussi de taille pour le groupe de cinq plus grands pays émergents: celui de trouver de nouvelles opportunités pour doper leurs croissances respectives avec en toile de fonds, renforcer de façon soutenue leurs positions par rapport aux pays riches d’occident sur un continent qui renoue avec la croissance, pour concrétiser leurs ambitions de puissance.
Même si les indicateurs démontrent que le partenariat BRICS – AFRIQUE est demeuré durant ces dernières années dans une spirale positive (les BRICS ont représenté 22,53% du PIB mondial en 2015 et ont contribué à plus de 50% de la croissance mondiale au cours des dix dernières années), pour parvenir à créer un nouveau de pôle de puissance économique et géopolitique, les BRICS devront aplanir les divergences internes pour se concentrer sur les objectifs existentiels de ce partenariat Sud – Sud.
Pour l’Afrique notamment, c’est son avenir économique qui est en jeu, car au moment où le débat fait rage sur la question du FCFA, se soustraire de l’emprise de la coopération néo ou post-coloniale devrait être une priorité pour préserver son économie des chocs exogènes d’une économie mondiale fortement tributaire des grandes puissances occidentales et dont les croissances sont au ralentie.
L’extraordinaire capacité de résilience de l’économie africaine face aux chocs mondiaux des dernières années s’explique, selon certains spécialistes, par le dynamisme du partenariat avec les pays du BRICS.