La Banque Européenne d’investissement (BEI), prévoit d’accroître considérablement son engagement tant en Afrique subsaharienne qu’en Afrique du Nord et de fournir 4 milliards d’euros pour soutenir l’investissement public et privé sur tout le continent en 2020, ont annoncé le 24 février 2020 les dirigeants de cette institution de financement à long terme de l’Union Européenne (UE).
« Il s’agira notamment, selon eux, d’apporter un soutien accru aux infrastructures qui favorisent la croissance du secteur privé, permettant ainsi la création d’emplois par les petites entreprises, les jeunes pousses et les grandes entreprises, et de mettre à disposition de nouveaux financements pour les investissements liés au climat et au développement durable ».
Ils ajoutent que ces dernières années, parallèlement à une étroite coopération technique et financière avec la Commission européenne, la BEI a accordé plus de 12 milliards d’ euros de nouveaux financements en Afrique, en coopération avec des partenaires internationaux et européens de financement du développement, notamment la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ou encore les agences néerlandaise, française et allemande de financement du développement.
La BEI travaille également en étroite collaboration avec ONU-Habitat pour améliorer les infrastructures liées à l’eau desservant les populations autour du lac Victoria, avec le HCR pour garantir l’accès des réfugiés aux financements en Ouganda et avec l’ONUDI pour soutenir le développement du secteur privé.
Les entreprises privées ne sont pas en reste. C’est ainsi qu’en 2019 la BEI a fourni plus de 1,8 milliard d’euros pour soutenir les investissements du secteur privé en Afrique, ce qui représente 60 % de son engagement global sur le continent. « Cette somme comprenait notamment un nouveau soutien de 500 millions d’euros destiné à aider les jeunes pousses africaines à se lancer dans les domaines du numérique, de l’agroalimentaire, de l’inclusion financière et de la santé », avancent les responsables de la banque européenne.
Selon eux, les nouveaux partenariats établis par la BEI avec des entreprises, des banques et des organismes de microcrédit africains permettent d’offrir des financements spécialisés aux petits exploitants agricoles, de supprimer les coûts associés aux financements en monnaie locale qui freinent les investissements et d’aider les entreprises privées à investir dans l’adaptation aux effets des changements climatiques.
Sur un autre registre, la BEI signale qu’elle a accordé un nouveau soutien pour apporter pour la première fois une couverture par les réseaux de télécommunications à des régions rurales reculées d’Afrique de l’Ouest, permettre aux régions rurales du Sahel d’accéder au microcrédit, appuyer l’énergie solaire hors réseau au Mozambique et au Malawi, mieux protéger les routes côtières dans l’État insulaire de Sao Tomé-et-Principe et garantir l’approvisionnement en eau potable de 2,2 millions de personnes dans la capitale malgache à la suite de récents typhons.
« L’Afrique est une priorité clé pour l’UE et la BEI », a laissé entendre Werner Hoyer, président de cette institution bancaire. A ses yeux, son institution est résolue à travailler avec des partenaires africains pour accélérer et accroître l’ampleur de nouveaux investissements qui favorisent le développement durable, luttent contre l’urgence climatique, créent des emplois et améliorent les conditions de vie dans toute l’Afrique. C’est dans ce sens qu’en 2019, la BEI a mis à disposition 3 milliards d’euros de nouveaux financements qui permettront, selon les responsables de la Banque, de soutenir 10,7 milliards d’euros d’investissements porteurs de changements dans toute l’Afrique. Dans l’entendement du président Hoyer « les 3 milliards d’euros de nouveaux investissements de la banque de l’UE en Afrique en 2019 s’appuient sur 54 années d’activité dans 52 pays africains ». Il avance par ailleurs que ces derniers mois, la BEI a lancé de nouvelles initiatives sans précédent pour accélérer les nouveaux investissements essentiels pour permettre aux femmes de participer pleinement à l’activité économique dans le cadre du programme pionnier SheInvest, pour faire en sorte que les entreprises africaines innovantes puissent se développer et pour unir son savoir-faire financier à des actions philanthropiques en vue de lutter contre le paludisme.
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