El Madji Malick Gueye a parcouru le continent. Devenu directeur Risk advisory chez Deloitte Afrique francophone, l’expert en audit-contrôle et management des systèmes d’information a rejoint le géant français de l’expertise et de l’audit. El Madji Malick Gueye voit ainsi son avenir prendre encore plus d’épaisseur. Plusieurs années passées à la rencontre des sphères entrepreneuriales lui ont permis d’accéder au poste de Risk advisory chez Deloitte Afrique francophone.
De ses années d’étudiant à l’Ecole supérieure de technologies et de management (ESTM) à aujourd’hui, le monde, de plus en plus secoué par la cybercriminalité, a tellement évolué. Et c’est en spectateur que le Dakarois l’a observé avant de se spécialiser et d’intégrer de grands cabinets dans le monde dont Mazars. Intégrant ce dernier en 2016, il est chargé du pilotage de l’activité IT Advisory Services au sein du bureau du Sénégal opérant dans plusieurs pays d’Afrique francophone. Légitimé par différentes certifications au cours de sa jeune carrière, El Hadji Malick Gueye ne revendique pas moins de 14 années d’expériences. L’homme est également passé par plusieurs autres secteurs. D’abord, le monde bancaire, plus récemment le Groupe BMCE Bank Of Africa en tant qu’Inspecteur Général, et Ecobank Sénégal où il a été responsable de l’infrastructure systèmes, puis auditeur interne en systèmes d’information. Chez le pionnier Chaka Computer, il gérait l’administration de l’ensemble des systèmes du groupe et de ses différentes filiales. Enfin, c’est à l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) qu’il a débuté sa carrière, en prenant part à des projets structurants de modernisation de l’administration du Sénégal.
La période post-covid a-t-elle été une chance ?
En tant que Directeur, El Hadji Malick vient d’intégrer un des « Big Four », opérant dans dix-neuf pays de l’Afrique francophone. Ce Sénégalais passant presque toujours inaperçu se dit conscient du gros challenge qui se pose à lui, et le reconnaît sans peine. En rejoignant la firme qui ne compte pas moins de 312.000 collaborateurs dans le monde, il est vite nommé à la tête d’une équipe de consultants répartis entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. Sa mission inclue l’orientation et la coordination des lignes de services liées à la gestion des risques SI et à la Cybersécurité. Il n’a pas mis trop de temps pour appréhender les enjeux qu’il comprend aisément. «L’ambition globale de Deloitte Afrique Francophone est claire : devenir le leader du conseil et de l’audit sur le continent». Dans le domaine du management des risques liés aux systèmes d’information et plus précisément dans la cybersécurité, nous avons une carte à jouer», précise-t-il. Il reconnaît par ailleurs qu’un «excellent travail a été abattu jusqu’ici par les équipes en place; il s’agira de maintenir ce cap, tout en faisant preuve d’adaptation sur un marché qui évolue», indique-t-il.
La persévérance : le principal carburant ?
Certes, d’excellents résultats ont été obtenus en Afrique ces dernières années par le cabinet Deloitte (un chiffre d’affaire estimé à plus de 835 milliards CFA en 2018 réalisé par Deloitte France et Deloitte Afrique Francophone réunis, soit une croissance de 6,7 %), mais la nouvelle recrue estime que «le but aujourd’hui est de colporter cette position de leader mondial, au niveau du continent, sur des sujets aussi variés et stratégiques que l’audit, le consulting, l’expertise comptable». Une ambition qui devrait être réalisable sans un horizon assez proche si l’on se fie à la dynamique en cours. En effet, les dirigeants du géant mondial ont annoncé de gros investissements au sein du cabinet pour lui donner plus d’ailes et de marges. En 2019, le CEO de Deloitte France et Afrique Francophone, Sami Rahal, commentant les belles performances de la multinationale, annonçait déjà que « ces excellents résultats nous encouragent à poursuivre notre stratégie d’investissement et d’innovation qui consiste à accompagner les entreprises dans leurs problématiques les plus complexes pour qu’elles puissent faire face aux grands enjeux auxquels elles vont être confrontées ».
La COVID-19 challenge la cybersécurité
En dépit du démenti d’experts de la firme Kaspersky spécialisée dans le domaine, beaucoup disent avoir fait le constat que les attaques cybercriminelles ont considérablement augmenté dans ce contexte marqué par la Covid-19. El Hadji Malick Gueye, membre du comité national de normalisation, miroir du comité mixte ISO/ IEC JTC 1 sur les technologies de l’information, a bien sûr son avis sur les préoccupations liées à la cybersécurité. Cette dernière «devrait être au cœur des décisions au regard de la forte dépendance des organisations à leurs systèmes d’information, de l’ouverture de ces systèmes vers l’extérieur, de la volumétrie et de la sensibilité des données gérées», explique-t-il. Mais il se dit convaincu, avant tout, que « l’attention doit d’abord être portée sur la préservation de la santé des collaborateurs, puis, sur des mesures de résilience aussi bien techniques.