Né à El Jadida, Mustapha Belkhayate reste au Maroc jusqu’à l’âge de huit ans. Suite à une mutation de son père, il s’installera avec sa famille quinze ans au Sénégal. Après avoir décoché le Bac en 1982, Mustapha part à Paris où il obtint une maîtrise d’économie de faculté Paris X, Nanterre. A l’époque, il paie ses cours en jouant de la guitare. Dans sa course aux défis, Mustapha remporte le championnat en bourse organisé par le journal « la Vie française ». Mais les coucours de trading ne sont pas sont seul centre d’intérêt. A la même époque, il est le premier marocain à participer à un concours international de chasse sous-marine à Dakhla. En 1994, il concours au championnat international de Salsa à Paris où il obtint la première place qualificative.
En 1995, il est engagé au Crédit Suisse, une véritable aubaine pour lui qui va lui permettre de se former au plus haut niveau et de cotoyer les plus grands brokers. Quatre ans plus le tard, c’est le tournant dans la vie de Mustapha….A l’issue du championnat de trading « Gérer 20 000 Dollars », organisé par l’Association des Traders internationaux de Genève, d’octobre 98 à avril 99, il reçoit le premier prix. C’est la consécration pour Mustapha. C’est en effet la première fois qu’un Arabe remporte ce prix d’une compétition réunissant plus de 50 000 participants du monde entier. 20 000 Dollars auront été nécessaires pour participer à cette compétition, un montant que Mustapha obtient en lançant un appel de soutien par le biais de sa newselleter. Et parmi ses lecteurs, Nickie Wilson, conseiller financier personnel de Mickaël Jackson qui lui ouvre un compte chezwww.interactivebrokers.com. Mustapha est en tête dès le début, et il le restera jusqu’à la fin du challenge. Mickaël Jackson ne sera pas déçu. 20 000 Dollars deviennent 106 000 Dollars! Il fait 403% de performance et la star américaine l’invite à faire une tournée des chefs d’Etat africains dans son propre jet. Puis Mustapha rentre au Maroc et fait saisir sur un logiciel de gestion ses idées sur le trading. Il s’installe à Marrakech en tant que consultant international des marchés boursiers et collabore avec Lars Windhorst, le gourou des affaires, surnommé le Bill Gates allemand.
Mustapha Belkhayate est qualifié de « visionnaire ». Il prévoit plusieurs événements en bourse qui se réalisent. Cet homme n’a qu’un secret : savoir lire les graphiques et y détecter le sentiment du marché. En novembre 99, il annonce à la télévision marocaine la baisse de la bourse américaine. Le mois de décembre, ses prévisions sont vérifiées. En janvier, il publie un article sur la baisse des taux d’intérêts de la Fed. Juste après, la Banque Centrale Américaine baisse ses taux. Il recommande en février 2001 aux personnes qui ont des avoirs en Dollars de basculer leur portefeuille en Euro car il prévoit l’orage pour le 26 mars. Un scénario qui se réalise.
Visiblement, rien ne semble échapper à Mustapha Belkhayate qui n’hésite pas à prendre des risques en mettant sa crédibilité en jeu chaque fois qu’il s’agit de finances.
En attendant, ce gourou des finances se met à la disposition de tout le monde pour concourir au développement de son pays…
Sur quoi se base-t-il pour donner des prévisions aussi fiables ?
En grande partie sur l’analyse graphique » et 15 ans d’expérience sur les marchés. S’il y a une certitude à laquelle je suis arrivé, dira-t-il, c’est bien celle-là : le seul et unique outil qui puise nous permettre de prévoir l’évolution probable d’un produit financier c’est l’étude attentive de son graphique, sans aucune considération fondamentale ou économique. Tout est dans le prix. C’est ce dernier qui fait les nouvelles et non l’inverse « . Une théorie qui a comme adepte Alan Greenspan, l’ex-directeur de la Réserve Fédérale américaine.
Mais à côté de l’analyse « chartiste « , il trouve de bonnes raisons fondamentales et psychologiques qui justifieraient un mouvement haussier…
Un financier sentimental
On se laisse rapidement prendre à la sympathie communicante de ce boursier décidément pas comme les autres, qui rêve en effet de ravitailler financièrement les associations humanitaires vouées à l’épanouissement de l’enfance. « Une quantité astronomique d’argent circule sur les marchés financiers internationaux, souligne-t-il. Pourquoi ne pas en faire profiter un peu les enfants ? J’ai donc imaginé une formule inédite de financement des organismes qui se soucient du bonheur des enfants : investir des capitaux sur des marchés performants puis rétrocéder une partie des gains, selon un pourcentage donné, à une fondation vouée à la collecte de fonds à destination des différentes ONG spécialisées». Rêve pieux ? Il suffit de prêter attention à ses analyses et recommandations pour réaliser que l’homme a largement les moyens de ses ambitions…
Derrière son bureau de gestionnaire du centre d’affaires d’un grand hôtel de Marrakech, Mustapha affiche donc l’allure décontractée des quadragénaires qui n’ont plus rien à prouver. C’est peut-être la raison pour laquelle ce double vainqueur du championnat du monde de la Bourse et correspondant au Maroc d’un prestigieux fonds de pension britannique, vient de fonder, dans la foulée de son installation à Marrakech et en marge de son projet de fondation, l’Association des analystes techniques du Maroc. Par ce biais, il se propose de former les jeunes marocains désireux d’aborder autrement les marchés financiers. Et, sa réputation de gestionnaire hors pair ayant été largement confirmée par ses réalisations sur le terrain, la demande n’a guère tardé à se manifester.
Surprenant personnage que ce boursier qualifié de sentimental, de visionnaire et même de prophète. Lui semble traverser ce concert d’éloges avec l’humilité d’un bon artisan, à moins que les racines paysannes de ce natif d’El Jadida ne permettent d’expliquer son flegme particulier. Avec ce dernier indice peut-être : Mustapha est joueur d’échecs. C’est sans doute là, à la frontière du jeu et du sérieux, que se trouve le ressort le plus fin de cet homme déterminé : « Les échecs développent la capacité de choisir vite entre une infinité d’options possibles, en se fiant uniquement à l’analyse du terrain… ». De l’autre côté du miroir de ce rêveur utopiste, le professionnel des marchés ne perd décidément jamais ses droits.
Pragmatique et passionné, Mustapha Belkhayate croit en l’efficacité de l’argent et du système boursier. Seulement il croit fermement que l’argent gagné grâce à la bourse doit être, en partie, redistribué. « … le marché financier n’est jamais qu’un outil de travail pour se donner des moyens d’agir, et les moyens qu’il dégage sont autant de possibilité supplémentaires pour œuvrer dans le social ».
Aujourd’hui, il semble impossible d’ignorer que la finance a remporté une victoire sur l’économie dite « classique ». En effet le montant des fonds détenus par les compagnies d’assurance, les fonds de pension, les fonds communs de placements et les grandes banques internationales dépassent les PNB de tous les pays industriels réunis. Ce constat, fait par ATTAC, a conduit à reconsidérer la taxe Tobin, qui prévoit une taxation sur les transactions financières, à hauteur de 0,25%. Bien que la taxe Tobin apparaisse judicieuse et rentable, elle ne semble pas convaincre selon les dernières tendances économiques.
Pour ce qui est de l’idée de redistribution et du financement de projets de développement humain, d’autres alternatives émergent: ce sont les placements éthiques et/ou solidaires qui s’appliquent dans le cadre du développement durable.
Mustapha Belkhayate est en accord avec ces principes, il sait d’expérience que ce ne sont pas les marchés financiers qui se tourneront naturellement vers des œuvres humanitaires. Loin d’être un doux rêveur, il est conscient que l’intérêt privé prévaut sur le bien commun: » On ne devient altruiste qu’après avoir été servi soi-même! ».
Cette approche réaliste le mène à proposer ce qu’il nomme le fond « Robin Hood »: utiliser le marché à des fins sociales. En effet les produits éthiques connaissent des plus-value inférieures aux autres produits financiers proposés et les fonds solidaires fonctionnent dans un cadre trop rigide, en imposant l’investissement à long terme. Le fond « Robin Hood » , lui, donne une liberté au niveau de la durée de l’investissement et il ne contraint pas à un choix particulier pour ce qui est des actions.Il s’appuie sur des investissements qui émanent des marchés financiers classiques, et qui connaissent de forts rendements. Ensuite il s’agit de redistribuer une partie de ces gains dans des projets sociaux et des projets de développements, au sein d’ONG et d’associations, qui elles-mêmes réinvestiront, instituant ainsi un fonctionnement cyclique du fond. Le flux financier ainsi engendré offre la possibilité d’accroître le nombre d’actions menées par ces organisations humanitaires et de les rendre exécutives.
Outre le fonctionnement particulier du fond solidaire « Robin Hood », M.Belkhayate met en avant son propre talent de gestionnaire pour en accroître l’efficacité et la rentabilité. Il est l’atout majeur de ce fond en mettant ses performances au service des investisseurs. Reconnu au sein de la finance mondiale, il démontre son efficacité depuis plus de vingt ans et son seul nom appelle la confiance.