140 millions d’africains vivent en dehors du continent. Tous les ans, cette population transfère jusqu’à 40 milliards de dollars vers les pays d’origine. Ce flux a quadruplé depuis 1990 malgré des coûts élevés particulièrement lorsqu’il s’agit de l’Afrique. Compte tenu de la liquidité de la diaspora, des pays essaient de lancer s une «diaspora bund », obligation à maturité d’un an, destinée à solliciter l’épargne des nationaux vivant à l’étranger. >
Un tel produit financier offre une alternative à l’immobilier, première destination des fonds transférés de l’étranger vers l’Afrique. Le procédé paraît révolutionnaire. Mais, pourtant, rien de nouveau sous le ciel. Dés 1930, la Chine et le Japon procédaient à leurs premières émissions de bonds destinés à leurs diasporas. Deux ans après sa création en 1948, l’Etat d’Israël lançait à son tour la formule pour solliciter ses citoyens éparpillés aux quatre coins de la planète à l’effort de construction nationale. Entre 1983 et 2003, l’Etat Hébreu a mobilisé 25 milliards de dollars, soit 20 à 25% de sa dette extérieure. D’autres pays ont suivi ce brillant exemple. Il s’agit notamment de l’Inde et de l’Ethiopie. Seul conseil à appliquer par les concepteurs de ce type d’opérations, l’investisseur –immigré est d’abord motivé par le rendement. Le sentiment patriotique ne remplace jamais un bon oreiller de rendements.
Source : Rapport Seliatou Kayode-Anglade and Nana Spio-Garbrah, ADB