Credit Suisse a annoncé le 27 mars qu’il allait reprendre les activités de gestion de fortune de Morgan Stanley au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe à l’exception de la Suisse (EMEA). Le montant de la transaction n’a pas été révélé. A titre indicatif, Julius Baer avait de son côté repris en août 2012 à Bank of America-Merrill Lynch ses activités de banque privée hors des Etats-Unis pour un prix représentant 1,2 % des actifs gérés.
Le prix de la transaction entre Morgan Stanley et Credit Suisse pourrait donc être proche de 150 millions de dollars dans la mesure où les activités passant sous pavillon helvétique représentent 13 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros) d’actifs sous gestion. Elles sont basées au Royaume-Uni, en Italie et à Dubaï.
L’enjeu peut paraître modeste pour Credit Suisse qui revendique à fin 2012 pour sa branche « Wealth management » 798,5 milliards de francs suisses sous gestion (environ 655 milliards d’euros). Toutefois, dans un métier peu consommateur en fonds propres et pourvoyeur de dépôts, grandir est toujours intéressant. L’opération lui permet de se renforcer notamment au Royaume-Uni, où il se hissera à l’issu de l’opération au rang des dix plus importants gérants de fortune du pays.
De plus, les banques suisses sont en tension sur les placements offshore (fonds placés en Suisse provenant d’autres pays européens) de leurs clients d’Europe de l’Ouest. « Ces prochaines années, Credit Suisse estime qu’au maximum 20 milliards de francs suisses d’encours offshore sont en risque » , explique Antoine Burgard, analyste chez Natixis . « Les établissements cherchent donc davantage à capter une clientèle onshore [qui ne dépose pas son argent à l’étranger] en Europe et à se développer dans les pays émergents. »
De son côté, Morgan Stanley ne disposait pas forcément de la taille critique dans les pays cédés. « Compte tenu de la force de son maillage et de sa franchise, Credit Suisse pourra sans problème rentabiliser ces activités », estime Antoine Burgard. Morgan Stanley reste présent dans la gestion de fortune en Suisse, en Asie, en Australie et en Amérique latine. Aux Etats-Unis, la banque projette de reprendre à Citigroup les 35 % qu’elle ne détient pas encore dans leur co-entreprise, Morgan Stanley Wealth Management.
Source: Les Echos.fr