La retentissante affaire Cahuzac, du nom de l’ancien ministre français du Budget, qui avait domicilié un compte en banque dans un paradis fiscal, en invitant ses compatriotes à se serrer le ventre, porte une signature: Mediapart. C’est ce site « pure player », qui n’existe que sur le net, qui avait sonné le glas du clan de Neuilly avec l’affaire Bettencourt et court-circuité les systémes de commissions et retro-commissions dans le secteur français de la défense avec l’affaire Takieddine.
Ces trois enquêtes journalistes ont donné à Mediapart et à son emblématique fondateur un rôle de contre-pouvoir que les médias classiques ont abandonné. Ceux qui aiment ce métier reconnaîtront avec Edwy Plnnel qu’un actionnariat trop étranger à la presse aboutit à l’abandon de ce qui fonde le journalisme. La recherche de l’information est remplacée par le lobbyisme politique et économique. Le média devient alors courtisan, évoluant dans une sorte d’identité flottante entre l’affiche publicitaire et la réclame, les analyses orientées et les compromis.
Cette affaire Cahuzac vue sous l’angle médiatique rappelle toute son importance au quatriéme pouvoir en Afrique où mille affaires Cahuzac sommeillent en attendant des Edy Plenel . Mediapart vient d’avoir seulement 5 ans mais il en paraît 50 par sa notoriété. C’est une exception non seulement par le traitement de l’information mais aussi par les comptes. Avec 65 000 abonnés, le site est rentable depuis deux ans.