Le Roi Mohammed VI a désamorcé in-extrémis une crise majeure qui allait probablement conduire à des élections anticipées au Maroc. Tout commence le samedi quand, à la fin de ses travaux, le Conseil national du parti de l’Istiqlal (parti de l’indépendance, conservateur) annonce sa décision de se retirer de la coalition gouvernementale dominée par le parti islamiste modéré du PJD.
Raison invoquée, le peu d’attention accordé par le chef de la majorité, Abdelilah Benkirane, au mémorandum que lui adressé l’Istiqlal en janvier dernier.
S’appuyant sur l’article 42 de la constitution marocaine, lequel consacre le Roi, « Chef de l’Etat, son représentant suprême, garant de l’unité de la Nation », le parti de l’Istiqlal avait, dans son communiqué final, sanctionnant les travaux de son troisième conseil, suggéré l’arbitrage royal. C’est ce qui fut fait.
Dans la nuit du samedi au dimanche, le Roi s’est entretenu au téléphone avec le secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, lui demandant de maintenir ses membres dans le gouvernement.
En attendant, l’on retiendra de cette crise, la froideur avec laquelle le PJD a commenté la décision istiqlalienne de retrait: « c’est une affaire interne à l’Istiqlal » a déclaré Abdellalh Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD.