Le lobbying de Jean Claude Mimran auprès des nouvelles autorités sénégalaises a été payant. Le gouvernement a pris la mesure d’interdire l’importation du sucre pour permettre à la Compagnie sucrière sénégalaise d’écouler un stock d’invendus de 46 000 tonnes. Une mesure que couvre l’article 19 du GATT (OMC) mais qui ne semble pas faire le bonheur de Louis Lamotte, responsable au niveau du groupe, qui la juge « tardive ».
A la fin avril, il y aurait, d’aprés M. Lamotte, un encours de 80 000 tonnes de sucre importé sur le marché sénégalais. A noter que la consommation annuelle du Sénégal en sucre est de 140 000 tonnes dont 90 000 tonnes seulement produites par la CSS.
Ayant l’obligation contractuelle d’approvisionner le marché, la compagnie devrait investir pour augmenter ses capacités. Un programme prévu depuis 6 ans et retardé pour divers obstacles, notamment fonciers et financiers. En décidant de geler les importations, l’Etat a sans doute pensé aux 6000 salariés de la compagnie. Mais pour combien de temps encore, le consommateur sénégalais acceptera-t-il de supporter les retards de mise à niveau du producteur national de sucre par rapport à un marché international compétitif et qualitatif? Comment la CSS pourrait-elle être compétitive aujourd’hui, n’ayant pas parvenue à le faire tout le temps de son monopole qui dure depuis 1970?