Le 18 mai, l’indice boursier, Tunindex, termine la semaine encore en baisse de 2,2 à 4445, 09 points. Le contexte des troubles est derrière cette régression.
Les investisseurs sont inquiets et réduisent leurs positions en attendant des signaux clairs. Les salafistes de plus en plus tentés par le coup de force continuent de faire pression pour imposer leurs idéaux.
« Ne soyez pas alarmiste, aimez votre pays, le patriotisme est une des nos valeurs ». C’est sous le couvert de ces principes fédérateurs que la Troika au pouvoir en Tunisie dont le parti islamiste Ennahdha est la principale composante, met en garde l’opposition et la société civile contre les interprétations des chiffres et des indices choquants de l’économie et de la finance tunisienne.
A en juger il y a vraiment de quoi s’inquiéter, la bourse des valeurs a chuté pour la dixième fois d’affilée, la part des investissements privés baisse de 20% .Le 18 mai, l’indice boursier, Tunindex, termine la semaine encore en baisse de 2,2 à 4445, 09 points. Le contexte des troubles qui ne rassure pas les investisseurs est derrière cette régression. Les événements récents autorisent les craintes, en particulier ceux du Mont Chaambi (centre-ouest) où des mines antipersonnels semées par des djihadistes ont éclaté aux pied
s des militaires et des gendarmes faisant quatre blessés graves. L’arrogance des salafistes djihadistes, qui défient ouvertement et publiquement l’Etat et les forces de sécurité, ne rassure pas non plus.
Auparavant, l’Administration américaine a qualifié, avec un soupçon de provocation, la Tunisie de pays à risque au même titre que la Somalie ou la Syrie !!!
Le pays des jasmins n’en est pas encore là. En témoignent les prises de position du ministre de l’intérieur déclarant qu’il appliquera la loi. Le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui s’est démarqué cette fois nettement des salafistes et des djihadistes, indique que le pays va passer une période difficile mais que rien n’entravera l’unité des Tunisiens.
Le second round des négociations nationales sous couvert de la puissante centrale syndicale l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) a réussi à rassembler tous les partis (salafistes non compris) sous un même toit, dans l’espoir d’arrêter un calendrier pour les prochaines échéances. Mais cela reste fragile, car des divergences, sur fond idéologique, persistent.
Néanmoins les points de convergence peuvent faire redémarrer les affaires. En effet, un consensus s’est dégagé sur l’impératif de finir la rédaction de la nouvelle constitution, les mises en place de l’instance chargée des futures élections. C’est-à-dire l’ensemble des dispositifs à même de stabiliser l’Etat et de rassurer les investisseurs.
Un travail monstre attend les responsables actuels et futurs dans un Etat dont le poids de la dette et les salaires des fonctionnaires représentent presque les trois quarts du budget, alors que la part des investissements publics dépasse à peine les 15%.
Malgré les 23 mille postes d’emplois créés dans le secteur public, ce qui accable encore plus les dépenses de l’Etat, le chômage se stabilise notamment chez les diplômés du supérieur. Sur les 691 mille chômeurs recensés par l’Institut national des statistiques – sur une population active de 4millions de personnes-, 26% sont diplômés du supérieur.
Le tourisme, principale source d’entrée des devises, ne semble pas être au mieux de ses potentialités puisque le secteur accumule les baisses, sans être toutefois vraiment à sec.
Adel. R, Financial Afrik Tunis