Le dinar tunisien a chuté durant la première semaine du mois de mai mais s’est stabilisé, a affirmé le gouverneur de la banque centrale de Tunisie, Chadli Ayari (photo). Le dinar (DNT) a glissé en effet au début du mois et s’échangeait à 2,2 Euros. Ainsi, le 23 mai, la monnaie tunisienne enregistre un léger redressement à 2,11 Euros. Quelques 650 millions de dinars ont été injectés dans le marché monétaire afin de lutter contre la spéculation.
Ayari explique que la dépréciation du dinar tunisien ne date pas d ’aujourd’hui et remonte aux années 2000, ayant permis, selon lui, de renforcer durablement la compétitivité de l’économie tunisienne à l’export.
Le gouverneur de la BCT qui reconnait que le glissement du dinar a atteint un niveau inquiétant souligne que cela résulte de la situation politique et sécuritaire instable mais également au fait de la réduction des réserves en devises qui équivalent à 97 jours d’importation.
La chute du dinar s’explique également d’après lui par la forte demande en devise par plusieurs entreprises tunisiennes. C’est le cas notamment de l’opérateur en téléphonie mobile, Tunisiana, qui rémunère ses actionnaires étrangers.Aussi, toujours selon le gouverneur de la BCT, la baisse de la valeur du dinar est due au manque de recettes significatives des exportations.
Pour son prédécesseur à La BCT, Mustapha Kamel Nabli, qui a quitté ses fonctions à la suite d’un différend avec le Président de la République provisoire, Moncef Marzouki, la chute du dinars est due à l’augmentation du déficit commercial, le recul des recettes et la baisse des activités économiques, rappelant l’exemple du bassin minier qui ne produit plus que 30% de sa production habituelle de phosphate. Ce site minier est confronté à un manque à gagner estimé à 2 milliards de dinars à cause notamment des mouvements de protestation.
Il est vrai que le bassin minier, situé dans la région de Gafsa (sud-ouest), a connu de grandes situations de troubles, qui ne sont pas organisées par les syndicats, mais bien par la population et les chômeurs qui demandaient à y travailler. D’ ailleurs la compagnie de Phosphate de Gafsa et le groupe chimique Tunisien, entreprise de transformation du phosphate, sont passés de neuf mille salariés à 27 mille en deux ans et elles ne tournent pas encore à leur rythme habituel.