L’huile de palme sera fixée sur son sort le 4 décembre. Convoquée par le tribunal de Paris, cette huile produite en zone tropicale risque une forte surtaxe, ayant été identifiée comme agent d’obésité. Pendant ce temps l’huile de tournesol boit du petit lait…polémique non tarifaire.
Prévu du 9 au 13 juin 2013 en Côte d’Ivoire, le congrès mondial de l’huile de palme est l’occasion de faire le point sur cette filière devenue la force exportatrice de la Malaisie et de l’Indonésie, deux pays qui représentent 85% de la production mondiale. Il sera donc question de la transformation, du conditionnement, de la logistique et de l’industrialisation.
Ces dernières années, le secteur privé ivoirien a beaucoup investi dans la filière pour rattraper son retard. Au terme d’un investissement de 22,8 millions d’euros (15 milliards de FCFA en 2008), l’Usine Sania produit 250 000 tonnes d’huile de palme raffinée, devenant le leader régional.
L’entrée en service de cette usine avait provoqué des levées de bouclier dans la sous région. Le Sénégal du président Abdoulaye Wade avait ainsi interdit les importations en provenance de la Côte d’Ivoire à travers un décret rendant « impropre » les huiles provenant de ce pays.
Depuis, les choses ont changé. Au lieu de miser sur les barrières douanières et « politiques », les industriels tant de Côte d’Ivoire, du Sénégal que de toute l’UEMOA, investissent et se mettent à niveau.
La France tentée par la surtaxe de l’huile de palme
Cette rencontre verra en outre la conférence inaugurale du Congrès africain de l’ huile de Palme (APOC). Cette instance a du pain sur la planche à l’heure où la France est tentée de surtaxer de 300% l’huile de palme, accusée, « faussement » selon les défenseurs du secteur, de favoriser l’obésité. S’agit-il d’une bataille commerciale entre l’huile de palme (produite essentiellement en zone tropicale) et les huiles de tournesol et de Colza, s’interroge-t-on de Lagos à Abidjan? Si tel était le cas, la stratégie commerciale des détaillants français va à l’encontre de la démarche de l’AFD qui a financé récemment au Ghana 750 petits exploitants sur 3000 hectares.
L’affaire de l’huile de palme suit son cours en France. Le tribunal de Paris rendra sa décision le 4 décembre. Une éventuelle surtaxe qui serait suivie par d’autres pays européens provoquerait l’effondrement d’une filière où l’avantage comparatif des pays tropicaux est net.
La Côte d’Ivoire assure à peine 5% de la production de la Malaisie, leader mondial, qui a en fait importé des palmiers d’Afrique et qui dispose d’énormes concessions en Afrique et dans le monde. Quelque 36 000 petits planteurs ivoiriens vivent de l’or rouge.