Un gros deal d’achat de pétrole portant sur 600 millions de dollars a été conclu par la Côte d’Ivoire entre 2009 et 2011, lit-on dans le si médiatisé rapport de l’ONU . La transaction devait se dérouler en deux phases. Le nom d’un mystérieux Phillipe Hababou Solomon alias «Le Roi Salomon » y apparaît.
Un gros deal d’achat de pétrole portant sur 600 millions de dollars a été conclu par la Côte d’Ivoire entre 2009 et 2011, lit-on dans le si médiatisé rapport de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. La transaction devait se dérouler en deux phases. La première concerne la provision de 1,4 millions de tonnes. La Petroci s’est acquittée de 20% du montant. Le deal entier devait générer une commission de 900 millions de dollars dont 500 millions versés en novembre 2010, sans doute pour permettre au camp Gbagbo de financer ses plans A et B (on gagne ou on gagne) en vue d’une réélection d’avance compromise selon plusieurs observateurs. Comme dans la plupart des transactions internationales, il fallait un intermédiaire pour mettre acheteurs et vendeurs en confiance. Dans le cas d’espèce, un certain Philippe Hababou Solomon aurait servi de joint entre Kassoum Fadika, alors directeur général de Petroci (actuellement en exil au Moyen Orient selon nos informations) et Ibrahima Magassa, consultant senior à Algest Consulting et les acheteurs. Qui est donc ce philippe Solomon ? L’homme originaire d’Israël quand il est en Afrique, Tunisien quand il est en séjour prolongé dans l’Etat Hebreu, français en Amérique et centrafricain dans la cour de Bozizé n’est pas à sa première affaire.
On lui doit le plus beau coup de bouilloire jamais réalisé de mémoire de trader dans le marché libre parisien. En juillet 2007 alors que les indices étaient en berne, une mystérieuse société américaine, ATI Petroleum, inconnue au bataillon, écoule 83000 titres au prix de 18 centimes. La légende est née. La spécialiste de l’exploration du pétrole au Vietnam devient vite la coqueluche des analystes mais aussi le mouton noir de l’autorité du marché. En quelques jours, l’action a bondi s’approchant des 4 euros. L’annonce de l’acquisition de deux sites pétrolier et gazier en Tunisie voit en effet le cours s’envoler de 1 700 %. Quel est ce journaliste parisien qui irait fouiller en Tunisie et au Vietanm afin de vérifier la véracité du milliard de barils annoncés par la mystérieuse entreprise? Quel est cet analyste financier d’une banque d’affaire qui a la capacité intellectuelle d’acquérir une information banale que l’homme de la rue savait à moindre frais : que la petite Tunisie ne disposait pas de pétrole ?
Comme d’habitude, les petits porteurs se rendront plus tard qu’ils ont pris des vessies pour des lanternes. L’autorité du marché diligentera une enquête et interpellera l’honorable Philippe Solomon ainsi qu’une dizaine de rabatteurs. Fin de l’histoire ? Non, Philipe Salomon a su rebondir. L’Autorité française des marchés découvrira qu’elle avait alors affaire avec …le consul de centrafrique en Israël. Si la société admise au marché libre parisien était une «coquille vide », l’attribution des deux sites gazier et pétrolier mentionnés pour appâter le chaland était une réalité. Les tunisiens se demandent encore aujourd’hui dans quelles conditions de telles attributions ont-elles été validées? Idem en ce qui concerne la Côte d’Ivoire où le «Roi Solomon » était en relation avec un proche de Laurent Gbagbo, ou encore en Centrafrique où il jouait les experts en sécurité. La chute de Ben Ali, de Laurent Gbagbo et de François Bozizé réduit considérablement les rapports du Roi Salomon avec l’Afrique.
H. Um Nyobbé