Les assemblées générales du groupe Bolloré ont lieu ce 5 juin en France. Un collectif de paysans du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Sierra Leone et du Liberia entend s’inviter à cette cérémonie réservée pour protester contre la « confiscation des terres ». Les griefs sont émis en particulier sur le groupe Socfin, détenu par le groupe Bolloré à hauteur de 37% et disposant de plantations industrielles dans nombre de pays africains. Egalement pointée, du doigt, la Socapalm au Cameroun et la SoGB en Côte d’Ivoire.
Dans la lettre que le collectif entend remettre à Bolloré et dont Financial Afrik détient une copie, les passages sont parfois rigueux: « accaparement aveugle de terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », « mauvais traitement des paysans par des escouades de gendarmes ».
Depuis le Luxembourg…
Au Cameroun,la Socapalm a été privatisée en 2000, la Palmcam en devenant l’actionnaire majoritaire avec 72% des parts. La Palmcan est une holding détenue à 67% par la Socfinaf, elle-même appartenant à la Socfin, une holding luxembourgeoise contrôlée par le groupe Bolloré. Lors de la privatisation, le bail emphytéotique et une convention de cession décrivait les devoirs de la société vis-à-vis des populations riveraines. Ces textes n’ont pas été respectés selon le collectif, constitués de véritables José Bové tropicaux.