Ce qui est arrivé à la BGFI Bénin devrait inspirer plus d’un banquier africain en quête de parts de marché. Lancée en 2010 avec un capital de 10 milliards de FCFA, la BGFI Bénin voulait frapper les esprits. Son directeur général, Benoit Zanou, en quête de notoriété, a agi comme le capitaine du bateau « Titanic », lequel voulait rallier l’Amérique en battant le record de vitesse.
Bref, la BGFI Gabon a financé la campagne cotonnière (enveloppe de 17 milliards de FCFA) et pris d’importants risques politiques, ce qui lui vaut un total bilan de 110 milliards de FCFA en 2011. Admirez le ratio total bilan/fonds propres.
Aujourd’hui, c’est l’heure des comptes. Les pertes sont évaluées entre 15 et 20 milliards. La BGFI est obligée de provisionner d’une part et, d’autre part, de procéder à une rapide augmentation de capital pour permettre à la BGFI Bénin de se dégager de l’iceberg. Aussi, Benoit Zanou, ainsi que son directeur général adjoint, Patrice Ndiaye Kassangoye et Etienne Makosso, directeur des opérations, ont provoqué le premier faux pas de la BGFI Bank dans sa politique d’expansion. Les amateurs de vaudou y trouveront matière à spéculations. En matière de banque, toute course vers les résultats sans management du risque est mortelle.