Le congrès africain de l’huile de palme s’est ouvert à Abidjan le 10 juin avec un discours inaugural du ministre ivoirien de l’agriculture, Coulibaly Sangafowa, appelant au renforcement des échanges et de la coopération interafricaine. Intitulé « Huile de palme, enjeux et perspectives de développement en Afrique et dans le monde », ce congrès a vu la présence des opérateurs économiques de 26 pays. Planteurs, producteurs, industriels, banquiers et scientifiques vont se pencher sur le devenir d’une filière au potentiel élevé.
Leader régional, la Côte d’Ivoire envisage de passer d’une production actuelle de 300 000 tonnes d’huile de palme à 600 000 tonnes à l’horizon 2020, a rappelé le ministre dans son intervention. La dimension socio-économique de la filière (60% de la production est assurée par de petits planteurs) en fait un facteur clé dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.
«Aujourd’hui, en plus des cultures de rente pour lesquelles la Côte d’Ivoire occupe un rang honorable au niveau africain et mondial, le palmier à huile s’est positionné comme une filière de qualité dans l’économie agricole, grâce à sa contribution à hauteur de 3,13 % au PIB. Avec une production annuelle de plus de 1 600 000 tonnes de régimes, le palmier à huile fait vivre plus de 2 millions de personnes et contribue à réduire la pauvreté et à assurer la sécurité alimentaire. Notre production nous place au deuxième rang au plan africain », déclare le ministre.
Cette dynamique de la filière palmier à huile se conjugue à l’échelle africaine. «L’Afrique a fait de grands progrès sur le palmier à huile notamment sur la qualité des semences, sur le rendement et sur la teneur en huile », poursuit M. Coulibaly Sangafowa.
Malgré ces progrès, le continent est confronté encore à quelques problèmes dont la question du foncier. La production totale de l’Afrique pèse à peine 3% de la production mondiale de l’huile de palme. En Afrique de l’Ouest, il y a un déficit de 800 000 tonnes par an. D’où les énormes besoins d’investissements.
Ce congrès se tient, rappelons-le, dans un contexte de «guerre des huiles » sur le marché européen et français en particulier où des lobbys défendant l’huile de soja et de tournesol font campagne sur le présupposé facteur d’obésité de l’huile de palme raffiné et sur la déforestation liée à la filière. Nous y reviendrons.