Le gouvernement gabonais et Gunvor, géant suisse du négoce pétrolier, vont s’accorder pour la création d’un projet de développement et du raffinage des produits pétroliers. Ce partenariat, scellé en marge du New York Forum Africa de Libreville, va permettre la mise en place « d’un hub de commercialisation de produits pétroliers qui couvrira toute la façade atlantique de la Mauritanie à l’Afrique du Sud. Le hub sera installé dans la ville gabonaise de Port Gentil».
Les 2 partenaires mettront en place une société commune de commercialisation de produits pétroliers, avec un capital détenu à 55% par l’état gabonais et 45% par Gunvor.
Oublié, le scandale du Congo-Brazzaville?
Au delà de ce partenariat, le trader Gunvor signe surtout un lifting complet d’une image éclaboussée par de mystérieuses transactions au Congo. En effet, le parquet fédéral suisse fouille depuis janvier 2012 sur des marchés pétroliers remportés, il y a trois ans, par le groupe Gunvor au Congo-Brazzaville. Des soupçons de blanchiment d’argent pèsent sur certaines transactions du groupe fondé en 1997 par Gunnadi Timtchenko, une connaissance de Valdimir Poutine.
Le Monde(http://www.lemonde.fr/international/article/2013/06/03/l-affaire-gunvor-ou-l-anatomie-d-un-scandale-petrolier-russo-congolais_3422789_3210.html) évoque notamment dans cette affaire les noms de deux intermédiaires, à savoir Jean-Marc Henry, un français « au profil opaque » qui a ses entrées au Congo-Brazzaville et Maxime Gandzion, homme d’affaires gabonais de 59 ans, ancien d’Elf Gabon, ex conseiller du président Omar Bongo et proche du président Denis Sassou Nguesso. Ces deux intermédiaires ont été rémunérés pour avoir permis à Gunvor de « lever » entre 2010 et 2012, 20 cargaisons de brut (18 millions de barils), soit un marché de plus de 2 milliards de dollars. L’enquête en Suisse, toujours en cours, cherche d »éventuels paiements faits à des dignitaires congolais.