18 milliards de FCFA destinés au financement du troisième pont d’Abidjan sont portés disparus. Ni le président Alassane Ouattara, ni les bailleurs de fonds engagés dans le projet, au devant desquels la Banque Africaine de Développement, encore moins le ministère des Finances, ne réclament le magot. Mais où sont passés les 18 milliards de FCFA?
Tout commence le 4 novembre 2010 quand la BNI reçoit de la Direction du Trésor l’ordre écrit de virer 18 milliards de FCFA représentant une partie du produit de l’emprunt obligataire (TPCI- 7% 2010-2017 ) de l’Etat, au profit du compte de l’agence centrale du Trésor ouvert dans les comptes de la BCEAO.
Coincidence, ce même 4 novembre, Charles Koffi Diby (photo), alors ministre de l’Economie et des Finances, venait d’entériner l’arrêté numéro 831 portant autorisation de décaissement des fonds destinés à la construction du troisième pont d’Abidjan. Les 18 milliards décaissés à la BNI en deux temps sur ordre du ministre devaient palier le retard pris dans la mobilisation des fonds destinés au troisième pont.
L’arrêté stipulait dans son article 2 que l’Etat procédera au remboursement du montant dans «un délais maximum de trois mois », sans aucun intérêt ni commissions.
Or, à ce jour, en juin 2013, rien ne permet de dire que ce montant a été remboursé. Interrogés par nos soins, des cadres du ministère qui ont pris le relais de l’équipe Diby n’ont pas souhaité faire de commentaires. Idem pour le ministre en question, inaccessible malgré plusieurs relances.
Devrait-on se tourner vers le Trésor ou la BNI, deux institutions dont la responsabilité avait été dégagée par l’arrêté ? Pourquoi le ministère des Finances, le Trésor, la présidence de la République et les bailleurs de fonds n’engagent pas une enquête pour situer les responsabilités et retracer la trajectoire des fonds?