Annoncée en mars dernier, en marge du sommet des BRICS tenu à Durban (Afrique du Sud), la Banque de développement des BRICS dispose d’un capital de départ estimé à 50 milliards de dollars, avec un volant de prêts de 90 à 120 milliards de dollars. A noter que la Banque mondiale, en 70 ans d’existence, n’a jamais dépassé un encours prêt de 30 milliards de dollars par an.
Reste désormais à concrétiser le projet de cette banque dont le rôle premier sera le financement des infrastructures et de l’énergie. L’ouverture de son capital à la Turquie, à l’Indonésie et au Mexique portera de l’ombrage à la Banque mondiale qui risque alors de jouer les seconds rôles. Assistera-t-on à un tournant dans l’architecture du système monétaire international?
Ce qu’il faut noter, avance un expert, « c’est que la banque ne sera pas concurrente mais complémentaire des institutions de Bretton Woods. »
Selon les dirigeants des BRICs, l’établissement de cette nouvelle banque se justifie d’une part parce que les fonds disponibles via les institutions multilatérales sont insuffisants, et d’autre part à cause des problèmes de gouvernance au sein de ces mêmes institutions qui sont toujours dirigées respectivement par un Européen et un Américain, et où les BRICs s’estiment sous-représentés.
Cependant, l’établissement de la banque bute à un certain nombre d’obstacles. D’abord il faudrait prendre des décisions quant au choix des devises (le yuan ou autre devise?), à l’organisation de la banque, sans parler du siège (l’Afrique du Sud s’est portée candidate). Un autre obstacle est lié à l’existence d’une pléthore de banques de développement, une vingtaine au total (en Afrique, Asie, Europe, …) sans oublier la Banque mondiale.