La première Conférence des Parties à la Convention de Bamako s’est ouverte du 24 au 26 Juin 2013 dans la capitale Malienne. Négociée par 12 Etats et adoptée en 1991 au Mali, la Convention de Bamako est une réponse à l’article 11 de la Convention de Bâle qui incite les Etats à la Coopération Bilatérale, Multilatérale et Régionale. Elle est entrée en vigueur en 1998. Aujourd’hui, 29 Etats sont signataires et 24 pays sont Parties à la Convention.
Le Probo Koala, présent dans les mémoires
Ce traité, signé en Afrique en 1991, interdisant l’importation des déchets dangereux, a mis plus d’une quinzaine d’années à tenir sa première conférence. Dans les coulisses, les récurrents problèmes de financement apparaissent comme goulots d’étranglement des initiatives africaines dans la protection de l’environnement globale.
Seuls 29 Etats sont signataires et 24 sont Parties à la Convention. Pour certains experts, c’est moins l’engagement des Etats que les moyens financiers qui posent problème. Depuis quelques années, le continent subit les contre coups de la pauvreté. L’Afrique accueille les déchets provenant des pays développés. Une situation dangereuse pour l’environnement et la santé des populations. Le spectre du Probo Koala et les milliers de morts causés par les déchets chimiques sur le continent sont encore présents dans les mémoires.
Malgré la volonté de la communauté internationale de réguler la production, la vente et le transport des produits chimiques, mais également la gestion des déchets, le continent africain reste toujours un dépotoir. Cette situation est due à un manque de cadre réglementaire et à des frontières poreuses. Dans un sursaut « d’orgueil », les responsables du continent sont arrivés à un accord qui a donné naissance à cette convention de Bamako. Mais pourquoi a-t-il fallu longtemps pour mettre en œuvre cet engagement ?
Dans son allocution, Bakary Kanté, directeur des Conventions du PNUE, a déclaré : « Rien n’est impossible, il suffit d’une volonté. Il n’y pas 2 Afrique, mais une seule Afrique. » Poursuivant son discours, il souligne l’opportunité d’avoir le PNUE sur le continent africain et de recevoir un accompagnement technique et financier de sa part pour l’organisation de la Première Conférence des Parties à la Convention de Bamako.
Cette conférence est organisée dans un contexte de crise au Mali. Préparée en un temps record, elle témoigne de l’engagement des Pays Parties à mettre un terme à l’importation des déchets dangereux sur le continent fera remarquer, Ousmane Ag Rhissa, le ministre de l’environnement du Mali (Sur la photo d’ouverture, en discussion avec le représentant de la Suisse).
A l’ouverture de la cérémonie, le Ministre malien a évoqué les enjeux de la coopération régionale. « Il s’agira aussi de gérer les déchets et produits dangereux que nous produisons chez nous dans un contexte d’harmonisation avec les autres Conventions internationales traitant des substances chimiques dont nos pays sont parties. »
Malgré la crise financière internationale, la Suisse a tenu à accompagner financièrement cette première Convention Africaine. A noter également la participation du secrétariat de la Convention de Bâle, de Stockholm et de Rotterdam, Melle Beau Marylène.
Le segment de Haut Niveau aura vu la participation de plusieurs ministres de l’environnement et d’experts disposant des pleins pouvoirs pour leur pays respectifs. Un appel fort a été lancé pour que les autres pays se mobilisent pour ratifier la Convention, et, dans un élan solidaire,
mettre un terme à l’importation des déchets dangereux toxiques et radioactifs sur l’ensemble du continent. En mars 2015, la Côte d’Ivoire accueillera la prochaine COP.
Bamako, 26 Juin 2013
Par Ibrahima Fall Junior et Houmi Ahamed-Mikidache
African Network of Environmental Journalist (ANEJ)