La réunion de haut niveau organisée à Addis Abeba du 28 au 1er juillet par la Commission de l’Union Africaine, la FAO et l’Institut Lula s’est terminée sur un engagement fort à éradiquer la faim d’ici 2025. Des chefs d’Etat et de gouvernement, des représentants des organisations internationales et plusieurs organisations de la société civile, ainsi que des universitaires, ont adopté à l’unanimité la déclaration d’Addis Abeba, le 1er juillet.
Concrètement, la déclaration appelle à une approche unifiée pour l’agriculture durable et le développement, incluant une protection sociale, une allocation d’un budget aux pauvres et la reconnaissance de l’importance des acteurs non étatiques pour assurer la sécurité alimentaire.
Présent et partenaire de la réunion à travers sa fondation, l’ancien président brésilien, LulaDa Silva, a plaidé pour la redistribution des ressources aux pauvres. « Ceux qui sont pauvres sont souvent mal organisés, ne sont pas syndiqués, n’ont pas les moyens de manifester et n’ont pas assez de force pour dire qu’ils ont faim », a-t-il notamment déclaré. « Si l’Etat ne prend pas en charge ces personnes, le budget va rester dans les secteurs organisés de la société. Il faut affecter une part du budget aux pauvres. Autrement, le problème de la faim ne sera pas résolu en 2025 et ne le sera jamais », a déclaré le président Lula.
Pour sa part, le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a insisté sur une stratégie durable et l’accompagnement des petits producteurs à augmenter la production et la productivité. « Nous devons aussi travailler à faciliter l’accès à la nourriture et faire de sorte que les familles pauvres aient les moyens de produire leurs besoins en nourriture ou à gagner de l’argent pour subvenir à leurs besoins ». M.Graziano a réaffirmé la volonté de la FAO à soutenir l’engagement africain à éradiquer la faim d’ici 2025.
Revitalisation de la déclaration de Maputo
Le document final qui a sanctionné la réunion insiste aussi sur l’accélération de l’implémentation de la déclaration de Maputo de juillet 2003 à l’origine du lancement du programme africain de développement agricole (CAADP, Comprehensive African Agricultural Development Programme). Ce programme recommandait aux pays africains de consacrer au moins 10% de leurs budgets à l’Agriculture. Or, moins de 10% seulement des pays africains sont parvenus à cet objectifs sur un total de 42 pays signataires de l’engagement et de 28 pays en phase de présentation de programmes d’investissements.
Les bons élèves …
Parmi les pays qui ont dépassé le seuil de 6%, il y a le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée, le Malawi, le Niger et le Sénégal. Selon le NEPAD (New Partnership for Africa’sDevelopment), seuls 10 pays sont parvenus à l’objectif de 6% de croissance annuelle de la production agricole. Il s’agit de l’Angola, de l’ Erythrée, de l’Ethiopie, du Burkina Faso, de la République du Congo,de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Nigeria, du Sénégal et de la Tanzanie.
En dehors de ces « bon élèves », quatre pays réalisent des croissances situées entre 5 et 6%. En juin dernier, la FAO reconnaissait en marge de sa 38e conférence, que 38 pays dans le monde dont 11 africains vont atteindre l’objectif du millénaire de réduire de moitié la faim entre 1990 et 2015. Ces pays sont l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Cameroun, le Djibouti, le Ghana, le Malawi, le Niger, le Nigeria, Sao Tomé et Principe et le Togo.
Les recommandations prises durant ce forum de haut niveau seront soumises au parlement africain, a déclaré pour sa part, Dr Nkosazuna Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine.
En lien avec les objectifs africains, l’année 2014 a été déclarée année de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire. L’ONU a également déclaré 2014 année des petits producteurs agricoles en reconnaissance de leur rôle dans la sécurité alimentaire.
Tous les trois ans, les pays qui ont réalisé des projets significatifs dans le domaine agricole seront distingués durant les sommets de l’Union Africaine.
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