Le CDVM (conseil déontologique des valeurs mobiléres) vient de conduire une étude complète sur les matières premières et la pertinence des marchés à terme au Maroc, sur lesquel seraient cotés quelques sous-jacents (comme le blé). Le Maroc importe annuellement 2 millions de tonnes de maïs des USA, du Brésil et de l’Argentine via 10 principaux importateurs. Les importations sont appelées à doubler. D’où l’importance de la mise en place d’un marché à terme dédié aux transaction physiques et à la spéculation, « un mal nécessaire », et indispensable à la liquidité du marché.
A l’instar de quelques expériences réussies en Inde, en Malaisie, au Brésil et dans quelques pays africains, les objectifs majeurs de ce marché sont l’encouragement de l’investissement, la facilitation des opérations sur le marché physique et, pour répondre à des besoins actuels pressants, le développement de nouvelles solutions de financement des opérations sur le marché physique.
La Couverture des risques déjà appliquée
Le DVM rappelle que depuis 2004, les entreprises marocaines sont autorisées à couvrir leur exposition au risque des prix des produits de base, avec des contreparties intermédiaires agréés ou courtiers négociateurs internationaux, à charge que les flux devises relatifs à la couverture transitent par un compte dédié, ouvert auprès d’une banque marocaine.
La couverture des risques est devenue progressivement un élément stratégique de gestion dans un contexte de forte volatilité des cours, couplée à un fort gain en transparence des prix domestiques et de corrélation de ces derniers aux marchés internationaux. Si les fonderies et les minières ont intégré la couverture des risques au coeur de leurs gestions quotidiennes, ce n’est pas encore le cas dans le secteur de l’Energie ou dans le compartiment bancaire.
En effet, seule une banque de la place a développé, depuis 2004, une offre d’accompagnement de ces opérateurs sur les couvertures des produits de base. Elle a été active à la fois sur les principaux marchés organisés mais également en proposant des couvertures de gré à gré. Cet état de fait n’a pas permis au marché des couvertures de connaitre tout le développement qu’il mérite, l’implication de plusieurs intermédiaires agréés auraient probablement permis de multiplier les efforts de vulgarisation des mécanismes de couvertures mais également les efforts en matière de ligne de crédit à adosser à ce volet de la relation bancaire.
Nous reviendrons sur les conclusions de ce rapport favorable à la mise en place d’un marché à terme au Maroc, avec quelques conditions importantes dans l’encadrement et la régulation.