L’Etude Nationale Prospective (ENP) « Mali 2025 »[1] :
Par Cheikhna Bounajim Cissé
En 1999, les autorités maliennes, avec le soutien des partenaires au développement (PNUD, BAD), ont réalisé une étude nationale prospective à l’horizon d’une génération. Cette étude, qui participait au Renouveau de la Planification, plaçait la gestion du développement dans une perspective de long terme et visait les objectifs suivants :
– Construire une image réaliste des futurs possibles du Mali à l’horizon d’une génération et renforcer notre capacité d’anticipation des tendances et des événements futurs ;
– Forger une image commune du futur et les stratégies appropriées pour la concrétiser ;
– Mobiliser tous les acteurs autour de la réalisation des objectifs de développement.
L’étude prospective était une réflexion globale et systémique qui embrassait tous les aspects de la vie de la société : politique, économique, social, culturel, environnemental, technologique, etc. Sa réalisation, qui a duré de 1997 à 1999, a nécessité une enquête nationale « Grand Public » menée à travers un questionnaire adressé à un échantillon représentatif (urbain, rural), de 2 654 personnes âgées de 15 ans ou plus réparties sur toute l’étendue du territoire. Les résultats obtenus ont servi de base de réflexions aux politiques publiques actuelles ;
Architecture du cadre national de planification :
Le Gouvernement du Mali a exprimé, au cours des dernières années, sa volonté de faire de la lutte contre la pauvreté la priorité de toutes les priorités de développement. A ce titre, il a élaboré et adopté en 2002 le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) 2002-2006. A l’issue de la mise en œuvre de ce Cadre stratégique, un second CSLP dit de 2ème génération, dénommé « Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté » (CSCRP) 2007-2011, a été adopté par le Gouvernement en décembre 2006. Cinq ans plus tard, un nouveau Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP, 2012-2017) dit de troisième génération, voit le jour. Ce document constitue le cadre fédérateur de référence des politiques et stratégies de développement du Mali à moyen terme et le principal instrument de négociation avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers.
Il faut rappeler que le CSCRP se fonde sur l’Etude nationale prospective (ENP) « Mali 2025 », réalisée de 1997 à 1999 et qui a permis de recueillir la perception des Maliens et leur vision de la société à l’horizon d’une génération. Le CSLP I (2002-2006) avait trois axes stratégiques prioritaires : assurer le développement institutionnel, l’amélioration de la gouvernance et de la participation ; développer les ressources humaines et l’accès aux services sociaux de base ; développer les infrastructures de base et les secteurs productifs. Il se proposait de promouvoir un taux de croissance du PIB de 6,7% par an et réduire la pauvreté de 55,6 % en 2001 à 47,4 % en 2006. Sa stratégie de mise en œuvre reposait sur un accroissement important des financements internes à travers une mobilisation importante des ressources intérieures. La revue 2007 du CSLP I a montré que le Mali a enregistré un taux croissance économique moyen de 5,2% sur la période 2002-2006. Sur la base des leçons tirées de l’expérience du CSLP I et des recommandations de la Table Ronde de Genève 2004, le Gouvernement du Mali a élaboré un cadre stratégique de deuxième génération.
Le CSLP II ou « Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) », qui couvre la période 2007-2011 a été adopté par le Gouvernement, le 20 décembre 2006. Il repose sur trois orientations stratégiques, qui ont vocation à se renforcer mutuellement : le développement des infrastructures et du secteur productif, la poursuite des réformes structurelles et le renforcement du secteur social. Il vise deux objectifs majeurs : promouvoir une croissance annuelle de 7% par la génération de richesses et la création d’emplois à travers des secteurs porteurs de l’économie nationale tels que les productions rurales, les mines, l’énergie, les biens et services, des formes alternatives d’énergie, une maîtrise de la croissance démographique et une meilleure redistribution de la richesse pour réduire les inégalités et les distorsions sociales ; améliorer le fonctionnement de l’administration publique par la consolidation des réformes entreprises dans les domaines institutionnel (décentralisation), de la gouvernance démocratique (État de droit, lutte contre la corruption, justice, sécurité humaine, parlement), économique (micro finance, appui au secteur privé) et sociale (éducation, santé). Le CSCRP ambitionne de relever un triple défi, à savoir : réduire la pauvreté, notamment par la forte implication des pauvres dans leur propre promotion économique et sociale, assurer une croissance forte et soutenue par l’exploitation de nouveaux pôles de richesse et placer le pays sur l’orbite du développement durable.
Le Gouvernement du Mali a adopté le 28 décembre 2011, un nouveau Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP, 2012-2017) de troisième génération. Selon les experts de l’ODHD/LP[1], le CSCRP est le seul document de référence de la politique de développement économique et social du Mali qui met en cohérence l’ensemble des politiques et stratégies sectorielles y compris les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). De même, le Plan Cadre d’Assistance des Nations Unies pour l’Aide Publique au Développement (UNDAF 2007- 2011), est arrivé en fin de cycle. A cet effet, la formulation de son nouveau cycle UNDAF (2012-2016), a été lancée, en collaboration avec les autorités gouvernementales, pour en assurer son appropriation à tous les niveaux et son alignement aux priorités nationales inscrites dans le CSCRP. C’est au moment de mettre en œuvre ces initiatives que le pays est secoué par les évènements du 22 mars 2012 qui ont ébranlé d’une part le processus démocratique et entrainé un sérieux problème sécuritaire avec l’occupation des 2/3 du territoire national. Les objectifs qualitatifs du CSCRP et l’atteinte des OMD restent toujours pertinents et d’actualité.
- Le Plan Décennal de réalisation des OMD (2006-2015)[2] : Le Gouvernement du Mali a élaboré un plan décennal pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce plan fait suite à certaines actions importantes comme l’organisation d’un atelier national de lancement des OMD au Mali, l’élaboration du premier rapport national de suivi de la mise en œuvre des OMD, une campagne d’information et de communication sur les OMD. Le plan décennal de réalisation des OMD capitalise ces différentes actions ainsi que le processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation du CSLP auquel il est parfaitement intégré. Le Plan décennal concerne les 8 OMD, à savoir :
– Objectif 1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim.
– Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous d’ici l’an 2015
– Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
– Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans
– Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle
– Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies
– Objectif 7 : Assurer un environnement durable
– Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Le renouveau de la planification au Mali[3] :
Tirant les leçons des résultats mitigés de la gestion du développement, les autorités maliennes se sont lancées dans un processus de réflexion sur l’avenir du système de planification et de gestion du développement en organisant du 15 au 18 janvier 1996 à Ségou, le séminaire national sur le renouveau de la planification au Mali.Les caractéristiques du nouveau système de planification et de gestion du développement ont ainsi été définies comme suit :
– la planification doit être indicative et s’appuyer sur une redéfinition du rôle des acteurs du développement (Etat, Collectivités territoriales, Secteur privé, Société civile) qui fait du secteur privé la source essentielle de la production des biens et services ;
– la planification doit s’appuyer sur la concertation, la consultation et la participation de tous les acteurs concernés, dans le cadre d’un système politique démocratique et pluraliste ;
– la planification doit inscrire la gestion du développement du pays dans une perspective à long terme et assurer une cohérence entre les horizons temporels de long, moyen et court termes ;
– la planification doit prendre en compte le processus de décentralisation afin d’assurer la cohérence spatiale du développement ;
– la planification doit accorder une place essentielle à la dimension environnementale du développement ;
– la planification doit accorder une grande importance au développement des ressources humaines avec une attention particulière au rôle de la femme ;
– la planification doit prendre en compte le processus d’intégration régionale et sous-régionale.
L’Institut National de Statistiques (INSTAT)[4] :
L’Institut National de la Statistique (INSTAT), a été créé par l’ordonnance N°09-016/P-RM du 20 mars 2009 et placé sous la tutelle du Ministère chargé de la statistique du Mali. Il ne bénéficie donc pas de l’autonomie institutionnelle. C’est un établissement public à caractère scientifique et technologique doté d’une autonomie de gestion et d’une indépendance scientifique afin de lui permettre de résoudre les problèmes de statistiques en termes de disponibilité, d’accessibilité et de financement. Il constitue l’outil central dont dispose l’Etat pour assurer la mission de développement de la statistique publique, qui consiste à assurer la disponibilité et l’accessibilité des statistiques pertinentes et nécessaires pour la gestion économique, sociale et environnementale, au profit de tous les acteurs de la société.
Points de vigilance
Carence des statistiques nationales : L’une des difficultés majeures de l’élaboration et de la conduite des politiques publiques réside dans l’indisponibilité et l’inaccessibilité des données pertinentes, fiables et actualisées. Or, il est hasardeux voire périlleux de construire puis de conduire des stratégies de développement, de monter des projets socio-économiques en 2013 avec comme base de formulation, les données des années 1990 ou même pour certaines de l’ère coloniale. Cette analyse est partagée par les experts de la FARM[5]. Pour ceux-ci, cela dénote de l’importance que l’ensemble des utilisateurs des données statistiques doivent accorder au soutien des dispositifs d’information fournissant des données primaires. De la disponibilité et de la qualité de ces données dépendent ensuite tout le système d’aide à la décision. La faiblesse de statistiques maliennes résulte d’une façon schématique de deux problèmes : le premier a trait à l’absence de recensements généraux suffisamment réguliers, permettant de faire un état des lieux complet et d’établir une base de sondage – un échantillon – pour les enquêtes régulières ultérieures, représentative de la diversité de la population adressée. En 53 ans d’indépendance, quatre seulement ont été réalisés (1976, 1987, 1998 et 2009). La deuxième difficulté a trait à la conduite et au financement de ces enquêtes périodiques.
Par exemple, lors du dernier recensement général de la population (RGPH, 2009), le Mali s’attendait à une croissance de la population de l’ordre de 2,6% et un nombre total d’environ 12,96 million d’habitants[6]. In fine, le recensement a dénombré 14,51 millions d’habitants et un taux de croissance de 3,4%. Pour faire simple, n’eut été ce RGPH, il y aurait en 2009 près de 2 millions de maliens qui ne seraient pas pris en compte par les politiques publiques. C’est juste, si je vous dis que dans le comptage de la population malienne, j’ai oublié la capitale, Bamako. Forçons encore le trait. Dans l’hypothèse où le recensement général n’avait pas eu lieu en 2009 et que l’on était resté avec les données du précédent intervenu en 1998, la population malienne sera d’un peu moins de 23 millions d’habitants en 2030 contre une projection actualisée (base 2009) de 30 millions d’habitants. Résultat : ce sont plus de 7 millions maliens qui n’auraient pas été comptabilisés dans les statistiques nationales. Autrement dit, 1 malien sur 4 n’existerait pas dans le fichier national en 2030. Dites-moi, comment un programme, un projet national peut valablement prospérer lorsque 25% de sa cible est ignorée ?
Conduite du changement : Dire que le peuple malien aspire au changement, au vrai changement, qui crée plus d’équité, de justice, de travail, de pouvoir d’achat, qui fait rayonner leur pays,… en un mot qui améliore leur existence et présage d’un avenir radieux pour les futures générations, sera un euphémisme. La juste question est le quand et le comment. Pour y répondre, il est nécessaire de faire bouger les mentalités qui ne sont pas, heureusement, toutes culturelles. Beaucoup de mauvaises habitudes se sont installées ces dernières décennies. Beaucoup de plis se sont formés et empilés. Et l’accoutumance a pris le dessus sur l’endurance. Et ceux qui en ont fait des rentes en formant des groupes de pression tiennent en otage l’immense majorité de la population. Les oreilles des maliennes et des maliens ont tellement été travaillées par les gouvernants, centraux comme locaux, qu’elles n’entendent plus. Pourtant, Voltaire disait que : « l’oreille est le chemin du cœur ». Et, « l’organe de la parole n’est pas la bouche, c’est le cœur » renchérit M. De Cornouardt. Le discours politique s’est totalement décrédibilisé. Il se résume : « dire ce qu’on ne fera pas, et faire ce qu’on ne dira pas ». Les importantes sommes d’argent empruntées ou reçues au nom du peuple malien ont très souvent pris des destinations inconnues et privées. Les rapports de contrôle le prouvant s’empilent dans le fonds des tiroirs. Et de temps en temps, le peuple est distrait par l’exhibition de quelques « gros poissons » ayant mordu à l’hameçon, bien visible, des vérificateurs et qui d’ailleurs au bout de longues procédures judiciaires finissent, très souvent, par être relâchés dans les eaux glauques de la corruption. Finalement, les populations maliennes ne croient plus au « miracle ». Oui le bien-être n’est plus un droit. C’est devenu un miracle. Donc, par essence difficilement accessible. Il va falloir donc une grande campagne de sensibilisation et d’information autour des nouveaux concepts de changement. Pour y arriver, il sera utile de faire appel à des « orthophonistes » d’un tout autre genre. La voix doit être portée par les femmes et les hommes maliens, et il en existe, dont le discours n’a pas encore été altéré et qui ont toujours « mouillé le maillot » pour leur pays. Dans son best-seller consacré à La Nouvelle Excellence, Hervé SERIEYX rappelle que tous ceux qui veulent bousculer les immobilismes, créer du mouvement, produire de la valeur, promouvoir des innovations, savent à quelles forces d’inertie il faut s’attaquer et combien sont nombreuses les vaines tentatives. On se rappelle le principe d’Archimède : « Toute idée neuve plongée dans une société reçoit de celle-ci une poussée verticale inverse égale à la masse de son conservatisme ». Soyons donc lucides. « Une doctrine, quelle qu’elle soit, politique, religieuse ou sociale, ne se produit jamais sans trouver plus de contradicteurs que d’adeptes, et ne recrute quelques soldats qu’après avoir fait beaucoup de martyrs. » conseille Louis BLANC[7].
Gestion du temps : Il est difficile de faire comprendre aux populations que les problèmes auxquels elles sont exposées sont tellement nombreux et pressants et qu’au regard de l’énorme retard du pays, il va falloir encore patienter. D’autant que la nature des questions à résoudre est structurelle alors que les désirs de changement des populations sont inscrits dans l’immédiateté « Tout, tout de suite ». Trouver un bon alliage entre les deux exigences n’est pas chose aisée. Et c’est là, toute la difficulté de l’exercice. Et la facilité de se lancer dans des promesses creuses et démagogiques est tentante. Il faut une certaine durabilité pour ne pas se condamner à la versatilité. Il nous faut devenir des « tortues-lièvres »[8], animaux bizarres capables de courir vite mais, également, longtemps et sans précipitation. Il faut donc deux choses : la pédagogie pour expliquer des choses sérieuses avec gravité et sans tristesse ; et aussi, c’est important, initier et réaliser des quick wins (ou victoires rapides) pour envoyer un message d’espoir et d’engagement : « Yes, we can ! »[9].
Victoires rapides : Surprendre et émerveiller ne suffisent plus. Il faut convaincre avec des actions concrètes. A l’image d’un projet d’entreprise, le quick wins est aussi nécessaire à l’échelle nationale. Il s’agit, dès les premières années du déploiement du projet collectif, d’arriver rapidement à des résultats tangibles, même symboliques, afin de prouver que le choix est bon, la vision juste, la promesse tenable et qu’on peut passer à la vitesse supérieure. De façon concrète, il s’agit de prévoir dans la feuille de route globale des mesures à impact rapide, qui toucheront le quotidien des populations. Ce sont des mesures incitatives qui permettent de contenir les ardeurs et de canaliser les énergies autour des grandes déclinaisons de la vision.
Propositions
Objectif : Construire une vision à long terme qui puisse faire du Mali un pays émergent, authentique, moderne et prospère à l’horizon 2030.
La nouvelle vision du Mali est celle d’un Mali qui dit OUI à l’union, à la liberté, à la démocratie, à la croissance, à l’emploi, à l’habitat, à la santé, à l’énergie, aux infrastructures, à la justice, à la bonne gouvernance… à la prospérité et au bien-être de sa population. Un Mali qui dit NON à la division, à la guerre, aux coups d’Etat, à la famine, à la corruption, aux épidémies, au chômage. Un Mali fier et debout, qui regarde l’avenir avec optimisme. Un Mali « arc-en-ciel » où toutes les sensibilités comptent, où toutes les différences s’expriment. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Sans distinction de sexe, de couleur de peau, de confession, de statut social et d’opinion politique. Un Mali pluriel où les minorités sont protégées. Un Mali, lavé à grande eau, qui avance. Qui ne regarde pas seulement dans le rétroviseur. Un Mali résolument engagé dans la voie du développement et du bien-être de ses enfants. Un Mali qui sait aussi se défendre contre le pillage systématique de ses terres, de ses cerveaux, de ses ressources minières, agricoles…, en un mot de ses richesses. Un Mali qui attaque, qui innove, qui dialogue dont la voix porte au-delà de la voie étriquée dans laquelle il s’est confiné depuis plusieurs décennies. Un Mali tolérant, apaisé et réconcilié avec lui-même. Et pour faire simple, un pays en phase avec sa devise : « un Peuple Uni dans sa riche diversité, tourné vers un But commun et ayant une Foi indéfectible en son avenir »[10].
Construction de la Vision « Mali 2030 » :
La Vision « Mali 2030 » constitue le carburant de mon engagement et la trame de mon action. Une vision volontariste et ambitieuse, à l’échelle nationale, qui va fédérer les acquis et se projeter dans l’avenir avec une vision plus ambitieuse. Une vision traduite par des plans assortis d’une feuille de route consensuelle et réalisable qui tient compte de nos atouts et de nos contraintes, et en parfaite harmonie avec les aspirations profondes du peuple malien. Une vision qui s’inscrit dans la dynamique de l’Afrique conquérante et qui est ouverte sur le reste du monde, à travers des partenariats solides et équitables.
La Vision « Mali 2030 » se décline en plusieurs variantes suivant les chantiers prioritaires du pays. Les principales orientations sont ci-dessous présentées :
– Le Plan « Mali Emergence Verte » (PMEV)[11] destiné à faire du Mali une puissance agricole à l’horizon 2030. Un objectif ambitieux et réaliste qui peut être réalisé grâce aux énormes potentialités humaines, en eaux et en terres du Mali. Le PMEV intègre le Programme «La Terre ne ment pas», destiné à promouvoir l’emploi agricole et l’Initiative 3 M « les Maliens Mangent Mieux » pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires à la population. Le PMEV nécessitera la mobilisation d’une enveloppe financière de 6 400 milliards de francs CFA et doit toucher, à terme, 18 millions de maliens (60% à l’échelle d’une population totale de 30 millions attendue pour 2030).
– Le Contrat-Plan avec le système bancaire[12] : Il vise un double objectif d’ici 2030. Primo, porter le taux de bancarisation à 50% à travers un réseau bancaire dense et diversifié et des opérations « compte à zéro ». Secundo, renforcer l’intervention des banques dans le financement de l’économie, en relevant son taux de participation au PIB de 26% à 60% à l’horizon 2030.
– L’Initiative « Poches cousues »[13] : La nouvelle stratégie de lutte contre la corruption aura pour point focal le lancement d’une vaste initiative d’envergure nationale, baptisée Opération « poches cousues ». Le credo : la rupture avec l’impunité et la récompense du mérite. Le slogan : « Un Patriote ne corrompt pas et ne se laisse pas corrompre. »
– Le Plan Emergence Economique (PEMEC)[14] est une réponse durable aux défis prégnants du développement du Mali. Il se démarque de l’urgence en engageant l’économie sur une transformation structurelle. Il s’inscrit dans une dynamique renouvelée en rupture avec le Plan de relance durable du Mali (PRED, 2013-2014) et dans le sillage du nouveau Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP, 2012-2017). Il consolide les acquis et corrige les insuffisances. Il prend aussi en compte les nouveaux enjeux exposés par la récente crise militaro-civile en renforçant la résilience du cadre macroéconomique face aux chocs externes et aux pressions internes.
– Le Plan « TEA »[15] (Transports, TIC, Energie, Eau, Assainissement) pour développer les infrastructures de base dans le pays. Il nécessitera plus du doublement de l’investissement actuel soit 1 milliard de dollars par an (environ 550 milliards de francs CFA). Au total, il s’agit de mobiliser une enveloppe globale de 16 milliards de dollars pendant la durée du plan (2014-2030).
– Le Plan « Jeunes 2030 »[16] est un pack destiné à apporter des solutions concrètes et durables aux énormes défis de notre jeunesse. L’offre de services aura son pendant l’engagement citoyen. Il s’agit, entre autres initiatives, du programme « La Terre ne ment pas » destiné à l’installation de 50 000 exploitations agricoles par an pour la période s’étalant de 2014 à 2030. L’objectif est de favoriser le retour à la terre et de résorber en partie l’épineux problème du chômage des jeunes.
– Le Plan « Logement pour tous »[17] : A travers des initiatives audacieuses, avec le renforcement du partenariat public-privé, une vaste campagne de construction de logements va être engagée afin de fournir à la population malienne des habitats de qualité à moindre coût. Pour renforcer les moyens des promoteurs immobiliers, il sera prévu la construction d’une seconde usine de cimenterie d’ici 2020.
– Le Plan « SOS Ecole »[18] : Aucune nation ne peut se développer sans des femmes et des hommes bien éduqués et formés. Or le système éducatif malien est en crise profonde depuis plusieurs années. Le plan proposé, au-delà de ses mesures urgentes, s’inscrit dans une refondation totale de l’école malienne avec un accent particulier sur les deux extrémités de la pyramide (l’enseignement fondamental et l’enseignement supérieur). Il ne fabrique pas de chômeurs, il forme des citoyens aptes à servir leur pays dans des emplois d’avenir comme ceux du secteur agricole et capables de développer l’entrepreneuriat dans des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée.
– LePlan « Mali Santé 2030 »[19] qui consolide tous les acquis, corrige les insuffisances et anticipe sur les grands changements d’un monde en perpétuel mouvement du fait de l’interdépendance des Etats et des migrations humaines. L’objectif du Plan « Mali Santé 2030 » est d’assurer une couverture santé à l’ensemble de la population à travers des investissements massifs dans les structures de santé, le recrutement, la formation et la motivation du personnel de santé, la disponibilité et l’accès aux soins et aux médicaments sur toute l’étendue du territoire national. Il s’agit aussi d’éradiquer sinon de réduire de façon significative l’impact des grandes pathologies sur le développement de notre pays.
Renforcer les capacités d’intervention de l’Institut National de Statistiques (INSTAT) : C’est une mesure essentielle pour la réussite de la Vision « Mali 2030 ». L’objectif est de permettre au Mali, aux gouvernants, aux partenaires techniques et financiers (PTF), et aux chercheurs de disposer d’une base de données complète, fiable et régulièrement mise à jour. Pour ce faire, à l’image d’autres pays africains comme le Maroc[20], l’INSTAT doit évoluer pour avoir une autonomie institutionnelle lui permettant de dérouler son programme d’actions au-delà des contingences et variations politiques. En effet, pour traduire une vision à long terme en un plan stratégique couvrant l’ensemble des domaines de la vie de la nation, il est nécessaire de disposer des données statistiques fiables sur une période convenable, à même de servir de base de prévisions, et donc de décisions dans la perspective de la réalisation de cette vision. Avec le jeu des alternances démocratiques au pouvoir tous les 5 ou 10 ans, un consensus national sur l’essentiel pour le mettre à l’abri des contingences politiques serait également de nature à solidifier davantage la base et à l’ancrer dans l’intérêt supérieur de la nation. L’INSTAT rénové, assurera la coordination générale des plans, programmes et initiatives issus de la Vision « Mali 2030 » et fera le point régulièrement entre ce qui est promis plus haut et ce qui est vécu plus bas, sur la base de statistiques fiables et pertinentes, disponibles et accessibles à tous.
Conduire une Etude Nationale Prospective « Mali 2030 » : Elle doit être faite par l’INSTAT révisé, avec le concours de toutes les forces vives du pays. Elle s’inscrira dans la continuité de l’ancienne initiative ENP « Mali 2025 », non pas en la retouchant mais en revisitant ses fondements et sa méthode. Dans la perspective du Plan Madiba « Africa 2030 »[21], elle s’inspirera des autres plans similaires sur le continent dont celui du Maroc[22], en cours de gestation. Elle prendra en compte les évolutions démographique, sécuritaire, politique et économique en cours dans le pays et aussi du contexte international qui a profondément changé et qui n’est plus celui de la fin des années 90 (base de la réflexion de l’ENP 2025).
Conclusion :
Construisons ensemble le Mali de demain ! Tel pourrait être l’étendard de la Vision « Mali 2030 ». Et pour s’y engager, il faut d’abord aimer le Mali et être fier d’en appartenir. En cela, nous pourrons nous inspirer de cette belle histoire du handisport contée par Christian Godefroy qui au-delà de sa véracité parle à notre conscience collective. Un moment émouvant de grande humanité.
Il y a quelques années pendant les Paralympiques, neuf participants, tous déficients mentaux ou physiques, se sont alignés pour le 100 mètres haies. Ils se sont élancés au signal, pas exactement en bon nombre…mais tous avaient la volonté de terminer la course et de gagner. Tous, à l’exception d’un jeune sportif qui s’est étalé sur la piste au passage de la première haie. De douleur et de dépit, il s’est mis à pleurer. Les autres l’ont entendu et se sont retournés. Ils ont ralenti et ont fini par s’arrêter. Alors, une chose inédite s’est produite : les huit sportifs sont revenus sur leurs pas pour aider celui qui était tombé. Une jeune fille avec le syndrome de down s’est même penché sur le blessé pour lui donner un baiser et l’encourager : ‘’T’inquiètes pas, maintenant ça va aller‘’. Ce jour-là, le record du monde n’a pas été battu, mais les neufs sportifs ont passé la ligne d’arrivée ensemble, bras dessus bras dessous. Le stade entier était débout et a applaudi à tout rompre pendant plusieurs minutes…Ils étaient encore plus enthousiastes que pour un record battu.
Nous serons à la ligne d’arrivée en 2030. Fermer les yeux et pensez au Mali debout, défraichi de ses ondes négatives, qui applaudit le Mali qui gagne ensemble. Edgar MORIN, cité par Hervé SERIEYX[23], estime que l’étoile seule peut polariser nos diversités, nous conduire à dépasser nos dissemblances. Elle doit être à la fois belle pour tous, visible par tous et perçue par tous à la fois comme proche et hors d’atteinte. Il faut que l’étoile soit haute pour que chacun puisse y projeter son rêve. Pour l’auteur français, le choix du chef d’orchestre est fondamental. Tous les membres de l’orchestre, polarisés par une même étoile – l’excellence d’une réalisation musicale – et réunis par la connaissance de la partition, inégalement approfondie par chacun mais pour chacun globale, peuvent harmonieusement interagir, même si leurs compétences, leurs fonctions, leurs places et leurs rôles sont différents. L’économiste américain, Peter DRUCKER, conclut, après nous avoir fait accédé à ces hauteurs, par une phrase de TOSCANINI : « J’ai connu deux types de chefs d’orchestre : ceux qui avaient la partition dans la tête et ceux qui avaient la tête dans la partition ».
La Vision « Mali 2030 » prend en compte les priorités nationales et les exigences d’un monde en mouvement. Elle va au-delà d’un horizon temporel à moyen terme, dans lequel les différents programmes économiques et sociaux actuels sont inscrits. Elle constituera le principal pilier pour l’édification de l’avenir du Mali à long terme. Elle est certes ambitieuse mais elle n’est pas hors de portée. Georges-Bernard SHAW disait que « Dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se demandent : pourquoi ? Ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être et qui se disent : pourquoi pas ? ». Je m’évertue à faire partie du second groupe, et c’est aussi le sens de mon invite. Mon optimisme, je le tiens d’Albert GUINON pour qui « Les passionnés soulèvent le monde et les sceptiques le laissent retomber. » Et je suis d’accord avec l’ancien premier ministre sénégalais, Souleymane NDIAYE « Nous pouvons y arriver, avec plus de volonté, d’organisation et de méthode, en mettant l’accent sur l’harmonisation des statistiques et la convergence des politiques et des performances macroéconomiques. » Maintenant, il s’agit de mettre en pratique, ensemble, ce qui a été conçu, en partage, en laboratoire.
Le Mali renaîtra de ses cendres comme le phénix ! Il a toujours vaincu. Et il vaincra.
[1] – Source : Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LP), Effets économiques et financiers de la crise politique et sécuritaire 2012 au Mali: analyse de la situation et énoncé de mesures conservatoires, Rapport Final, Février 2013.
[2] – Source : Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement (MEA), Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), Projet Initiative Pauvreté et Environnement (IPE) – Mali, Rapport Final, Analyse de l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques et stratégies de développement au Mali, octobre 2008.
[3] – Source : Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement (MEA), Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), Projet Initiative Pauvreté et Environnement (IPE) – Mali, Rapport Final, Analyse de l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques et stratégies de développement au Mali, octobre 2008.
[4] – Les textes spécifiques relatifs à l’organisation et au fonctionnement de l’INSTAT comprennent : l’Ordonnance N°09-016/P-RM du 20 mars 2009, portant création de l’Institut National de la Statistique ; le Décret N°09-126/P-RM du 20 mars 2009, fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’Institut National de la Statistique ; et l’Arrêté N°09-363/MEF du 08 décembre 2009, portant Nomination des Membres du Conseil d’Administration de l’Institut National de la Statistique. (Source : site institutionnel de l’INSTAT, http://instat.gov.ml/contenu_page.aspx?pa=51).
[5] – Source : Roger Blein, Bio Goura Soulé, Benoît Faivre Dupaigre et Borgui Yérima, Les potentialités agricoles de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM), Février 2008.
[6] – Source : Cellule de planification et de statistique du secteur santé, développement social, promotion de la famille, Evaluation du plan de développement sanitaire et social, Ministère de la santé, Mali, 6 juin 2011.
[7] – Louis BLANC (1811-1882), historien et homme politique français. Citation extraite de son ouvrage Organisation du travail.
[8] – l’expression est empruntée à Hervé SERIEYX (2000).
[9] – Slogan de campagne du candidat-président américain Barak OBAMA.
[10] – Source : Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », Rapport de Synthèse, Présidence de la République, Secrétariat Général, juin 1999.
[11] – Le PMEV est détaillé dans le chapitre « A » consacré à l’Agriculture.
[12] – Le Contrat-Plan est détaillé dans le chapitre « B » consacré aux Banques.
[13] – L’Initiative « Poches cousues » est détaillée dans le chapitre « C » consacré à la lutte contre la Corruption.
[14] – Le PEMEC est détaillé dans le chapitre « E » consacré à l’Economie.
[15] – Le Plan TEA est détaillé dans le chapitre « I » consacré aux Infrastructures.
[16] – Le Plan « Jeunes 2030 » est détaillé dans le chapitre « J » consacré aux Jeunes.
[17] – Le Plan « Logement pour tous » est détaillé dans le chapitre « L » consacré au Logement.
[18] – Le Plan « SOS Ecole » est détaillé dans le chapitre « Q » consacré à l’Education.
[19] – Le Plan « Mali Santé 2030 » est détaillé dans le chapitre « S » consacré à la Santé.
[20] – Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) est une structure ministérielle érigée en septembre 2003 en une administration de mission, sous l’autorité d’un Haut-Commissaire au plan nommé, avec rang de Ministre, par Sa Majesté le Roi. C’est une institution jouissant d’une indépendance institutionnelle et intellectuelle dans l’établissement de ses programmes et la conduite de ses travaux d’enquêtes et d’études. Il est le principal producteur de l’information statistique économique, démographique et sociale et chargé de l’établissement des comptes de la nation marocaine. Le HCP se conforme dans ses statistiques et ses études aux normes internationales et est admis depuis 2005 à la Norme Spéciale de la Diffusion des Données du FMI. Il est nommé au Comité Directeur du Partenariat statistique au service du développement à l’aube du XXIe siècle (PARIS21). Le Maroc est élu, pour la deuxième fois depuis 2000, membre de la Commission Statistique des Nations Unies et ce, lors de la réunion du Conseil Economique et Social des Nations Unies tenue le 18 mai 2009 à New York. (Source : extrait du site institutionnel du HCP, http://www.hcp.ma/Haut-Commissariat-au-Plan_a709.html).
[21] – Le Plan Madiba « Africa 2030 » est développé dans le chapitre « X » consacré à l’ouverture, à l’intégration africaine.
[22] – Sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi, le Haut-Commissariat au Plan (HCP), conduit, depuis 2004, une réflexion prospective sur le Maroc 2030. Une telle réflexion est, aujourd’hui, arrivée à la phase d’élaboration des scénarios, exploratoire, alternatif ou de rupture, dans l’un ou l’autre desquels le Maroc, après débats, pourrait choisir d’inscrire l’itinéraire stratégique de son développement économique et social, conformément à une planification rénovée qui répond aux exigences du monde moderne. Ces travaux ont donné lieu à plusieurs forums, séminaires et études. Ils ont porté sur l’environnement géostratégique et géoéconomique, la société marocaine, les structures économiques et les sources de croissance, les rapports entre croissance et emploi, croissance et développement humain ou encore sur certains secteurs privilégiés en raison de leur impact actuel ou futur sur le développement de notre pays tels que l’énergie, l’agriculture ou le tourisme. Ces études constituent, aujourd’hui, les composantes de ce qu’on appelle « la base » dans le jargon de la prospective. C’est là, une somme de connaissance, d’analyse et de réflexion sur le passé, le présent et les futurs possibles de chacune de ces composantes.
A cet effet, le programme de prospective du HCP est focalisé sur la construction des scénarios sur les futurs possibles qu’offrent au pays l’évolution de son environnement régional et international et la dynamique du changement au sein de la société marocaine et ce, afin de disposer de bases pertinentes pour des choix stratégiques de plans à moyen terme. Dans ce cadre, plusieurs scénarios sont examinés, en particulier, le scénario tendanciel (que pourrait devenir le pays si les tendances lourdes se poursuivaient et quels en seraient les implications et les risques) et les scénarios alternatifs, le souhaitable et le possible, pour inscrire les grandes Orientations Royales dans le cadre d’un développement durable pour le Maroc en en dégageant les effets et les implications. Les travaux consacrés à ces réflexions et mis à contribution pour l’exploration des options prospectives et des scénarios relatifs à la géostratégie, à l’économie mondiale, aux secteurs porteurs, au fonctionnement de la société et aux acteurs et opérateurs socio-économiques sont conduits dans des forums et animés par d’éminents experts internationaux et nationaux de différents horizons. Par ailleurs, des études thématiques sur les principaux champs sectoriels et transversaux sont réalisées au sein du Haut-Commissariat au Plan ou avec la contribution de chercheurs marocains sur la base de termes de références précis, alors que des conférences-débats sur des thèmes spécifiques sont organisés pour sensibiliser un public plus large aux changements majeurs et enjeux à caractère économique, social et culturel que connaissent ou connaîtront le Maroc et son environnement régional ou international. Ces travaux permettent de constituer une base de données d’informations et d’enseignements qui seront mis à profit pour l’élaboration du futur plan de développement économique et social, lorsque les institutions nationales compétentes en auraient fixé les objectifs et les horizons. (Source : extrait du site institutionnel du HCP, http://www.hcp.ma/Haut-Commissariat-au-Plan_a709.html).
[23] – Source : Hervé SERIEYX, La Nouvelle Excellence, Maxima Paris, 2000.
[1] – Source : Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », Rapport de Synthèse, Présidence de la République, Secrétariat Général, juin 1999.