D’aprés « Les défis du Mali nouveau » de Cheikhna Bounajim Cissé
« Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations. »
Jules-Paul TARDIVEL[1]
Le choix de l’Hymne, comme thème annonciateur des symboles de l’Etat, s’articule autour de deux notions distinctes mais très complémentaires : le civisme[1] et le patriotisme[2]. Ceux-ci sont cristallisés par la troisième bande de notre drapeau national : le rouge. Cette couleur représente, pour les maliennes et les maliens, à la fois un souvenir, une méditation et une exhortation. Elle appelle à une pensée profonde et sincère pour les pères de l’indépendance et pour tous ceux qui se sont sacrifiés pour la défense et l’honneur de la patrie. Elle nous impose un devoir de responsabilité à l’égard de la collectivité. Ce souvenir requiert un dépassement permanent de tout un chacun pour se montrer à la hauteur des défis que la défense, le rayonnement et l’émergence du pays imposent.
La grande histoire du Mali, dans ses pages les plus glorieuses, nous enseigne les hauts faits d’arme de ces milliers de maliennes et de maliens, célèbres et anonymes, qui se sont battus avec fierté, dignité et honneur pour leur patrie. Qui ne se rappelle pas de Kankou Moussa, de Soundjata Keïta, de Firhoun, de Tieba et de Babemba Traoré, de Sonni Ali Ber, de Askia Mohamed, de NGolo Diarra, de Biton Coulibaly, de Samory Touré, d’El Hadj Oumar Tall,… et j’en oublie encore de plus héroïques ? Qui n’a pas remarqué, en visitant nos villages, ces milliers de paysans, anonymes pour beaucoup, qui se lèvent et se couchent avec le soleil et avec comme seul outil de travail, la daba, pour arracher à la terre de quoi nous nourrir et nous vêtir ? Ils ont tous mérité de la nation pour avoir accompli leur devoir, la charge à laquelle le destin les a conviés.
Le Mali d’aujourd’hui vit une vraie crise du patriotisme et du civisme. Le bien public a peu de serviteurs. L’intérêt général n’a presque plus de valeur. Celui qui s’en sert en le desservant est bien souvent adulé ; amis et proches le congratulent et le bénissent en vantant sa réussite. Celui qui s’en préoccupe est traité de fou, d’aigri et de maudit. Souvent, on dit même qu’il est « Kortifié »[3]. Et pourtant, presque tous s’émeuvent des effets de la grande gabegie financière actuelle, portée par une infime minorité de personnes et supportée par une immense majorité du peuple. Et elle se vit au quotidien. En voici quelques morceaux non choisis : un proche qui a été mortellement fauché par un véhicule à un carrefour parce que le feu de signalisation n’existe pas, ou n’est pas opérant à cause de problèmes financiers ou a été cassé lors des manifestations, si ce n’est que le conducteur a refusé de respecter le panneau de « stop » ; un ami qui est décédé faute de prise en charge appropriée à l’hôpital public ; un parent qui n’a pas pu avoir ses documents administratifs faute d’avoir soudoyé l’agent public ; un voisin qui n’amène plus son enfant, pourtant brillant et motivé, à l’école faute de moyens ; un piéton qui poursuit son chemin sans s’arrêter pour observer la montée ou la descente des couleurs nationales ; la femme d’un collègue qui perd son dernier souffle en donnant la vie faute de « sang » ; un haut fonctionnaire ou un cadre commis par l’Etat et censé défendre l’intérêt de son pays et de ses concitoyens, qui s’en détourne par simple intérêt personnel, de celui de sa famille ou de son commanditaire ; un investisseur étranger, lassé par d’interminables « check point » administratifs, qui s’avise finalement à ne plus investir au Mali ; des riverains qui esquivent les bacs à ordures pour salir inutilement la chaussée ; un jeune diplômé ayant bénéficié d’une bourse de la République qui renonce à rentrer au pays faute de perspectives, …et la liste est longue, presque interminable, des symptômes très avancés de la carence en patriotisme et en civisme.
La situation est grave et le péril me paraît si proche que je m’interroge. Comment peut-on par amour pour son pays, son histoire et sa culture, assister et même participer à la dépravation totale de ses mœurs, à la perte totale de ses repères et de ses symboles, à la destruction de son patrimoine et même à la confiscation d’une partie de son territoire ? Comment, gouvernant et gouverné, peut-on par amour pour son pays et sa grandeur, s’offrir de gracieux voyages à l’étranger aux frais du contribuable, s’émerveiller de la réalisation des pays visités et de la sacralité de leurs symboles, et ne pas avoir l’envie et le courage de faire de même, sinon mieux, pour son propre pays ? Comment peut-on par amour pour son pays, et même par mansuétude, traiter un patient comme une marchandise et détourner des millions de francs CFA destinés à soigner des malades aux pathologies graves ? Comment peut-on par amour pour son pays, et même par compassion pour les maigres ressources de la cité, détruire pour exprimer son mécontentement et même casser pour manifester sa joie ? Comment ?
La récente crise militaro-civile que j’ai baptisée l’Harmattan malien, a été la petite goutte d’eau de trop qui s’est invitée dans un pays au vase déjà plein. Pardon, c’était plutôt le vent de trop qui a fait tomber le canari déjà gorgé. Et il s’est cassé en montrant, à la face du monde, le contenu de ses entrailles. La « digue républicaine », pour reprendre les termes de Harlem DESIR[4], a cédé et la fibre patriotique s’est détachée. A tel point qu’un premier ministre de la Transition[5], le temps d’une noisette de communication à la télévision nationale, s’est proposé de recoudre les bandes du drapeau national distendues. Pour l’éditorialiste malien, Adam THIAM, il y a un problème de prémices car l’évolution politique au Mali n’est pas documentée. A l’en croire, Il y a non seulement le problème de la langue mais aussi un déficit de l’action citoyenne. « La citoyenneté est un produit qui se fabrique comme le savon, comme un tissu. Pendant 21 ans, je me demande si nous avions consenti des efforts qu’il faut pour la construire »[6]. Il a rappelé que l’écrasante majorité de la population est exclue de la vie politique. L’avocat malien, Mamadou KONATE livre aussi son sentiment sur la question : « En tant que citoyen, j’ai toujours été très choqué en recevant, lorsque c’est le cas et je puis vous dire que c’est rare, une lettre d’un ministre de la République ou de toute autorité nationale, en réponse à une précédente envoyée, trois, quatre, voire cinq mois auparavant….la couleur du papier à entête, le style plus que vieillot de l’écriture, ni littéraire, ni diplomatique ni même politique, les emblèmes de la république, la qualité du papier à entête…. En tant que citoyen, la couleur des drapeaux, la taille des mâts, l’attrait des citoyens pour ces référents de la république m’ont toujours mis mal à l’aise, aussi mal à l’aise que de voir les véhicules officiels qui transportent les ministres de la république, vieux de plusieurs années déjà… »[7] Sory HAIDARA, directeur de publication du journal « La Nouvelle Patrie », est plus pessimiste. Il s’interroge : « Mais que vaut cet amour de la Patrie dans le Mali d’aujourd’hui ? Pas grand-chose lorsqu’on prend sur soi, le courage de parler vrai… Le malien entendons-nous ces derniers temps, n’aime pas le Mali…Si l’amour de la Patrie corrige tout, alors, il est fort à craindre que dans le cas malien, il faudrait attendre encore »[8]. Le Pr. Issa N’DIAYE, homme politique malien, est moins tranchant. Il se veut rassurant pour l’avenir : « La coupe est désormais pleine. L’ébullition est à l’extrême. Jamais les Maliens n’ont connu autant d’humiliations en un laps de temps aussi court. En témoignent les larmes d’amertume d’un vieux malien acteur des années héroïques de la conquête de l’indépendance et de l’exercice de la souveraineté nationale qui maudissait le sort pour lui avoir infligé d’assister à un moment aussi triste et douloureux de l’histoire du Mali. Mais derrière les cendres du Mali actuel en train de sombrer, émergent les lueurs d’un Mali nouveau qui pointe à l’horizon. Rien ne sera plus comme auparavant. La peur s’est évanouie. »[9]
A l’évidence, la digue citoyenne a cédé. Elle s’est aplatie par les assauts répétés et violents de la « vie chère », cette pauvreté grandissante et pesante sur les populations. Les valeurs du patriotisme et de la citoyenneté ont été sacrifiées sur l’autel du « gain facile ». Et le fait le plus dangereux, ce qui est à craindre, c’est cette forme de résignation dans laquelle bon nombre de maliennes et de maliens se sont installés : « On n’y peut rien. C’est la mondialisation. Avec la télé, l’internet, le téléphone portable, il est difficile d’éduquer les enfants. », « Moi, ma priorité c’est de nourrir d’abord ma famille. Et je peux vous dire qu’en ce moment je tire le diable par la queue. Si ce n’est le diable qui me tire par la queue ». Bref, il y a un dépit affectif qui s’installe. Et c’est un euphémisme de dire que les temps sont durs pour tout le monde. Sauf, pour ceux qui ont appris à vivre aux dépends des autres en détournant le bien public à leur profit. L’homme politique français, Jean-Pierre CHEVENEMENT, rappelle que : « Nous sommes en guerre, dans une véritable guerre économique, culturelle et technologique, en danger du fait de l’exaltation effrénée de l’individualisme. Pour être du côté des gagnants, nous ne pouvons nous contenter de former de bons ouvriers ou de bons ingénieurs, nous devons aussi former de bons citoyens ». Un ancien Président malien confiait à raison : « Nous avons tenu des Etats-généraux dans tous les secteurs, mais cela n’a rien donné. Il nous faut maintenant tenir les Etats généraux de l’homme malien, car c’est lui le vrai problème du Mali.… »[10]
Pour mieux appréhender ce chapitre « H » consacré au patriotisme et au civisme, et dont l’évocation de l’Hymne m’a servi que de prétexte, il m’a paru utile de rappeler les symboles de la République, dont la méconnaissance et le non-respect sont à la base de beaucoup de problèmes de la société malienne d’aujourd’hui. Ce décor ainsi planté, me permettra de proposer des pistes de solutions à la problématique qui se pose : Quel est aujourd’hui le rapport du malien avec sa patrie et à sa cité ? Comment le citoyen malien peut-il être amené à mieux connaître les symboles de la République, et donc à les respecter et à les défendre ? Dans quelle mesure, le patriotisme et le civisme peuvent-ils être des garde-fous à la corruption et à la délinquance financière ?
Etat des lieux
La Constitution malienne du 25 février 1992, en son Titre II, Article 25, affirme la prééminence de l’Etat et de sa Souveraineté : « Le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale. Son principe est le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple. L’emblème national est composé de trois bandes verticales et égales de couleurs vert, or et rouge. La devise de la République est « Un Peuple – Un But – Une Foi ». L’hymne nationale est « Le Mali ».
Les symboles de la République du Mali sont fournis par la Grande Chancellerie du Mali. Les détails se présentent ci-après[11] :
- Hymne national : L’hymne national est « Le Mali »[12]. Il a été écrit par Seydou Badian KOUYATE[13] et a été adopté par la loi 67-72 du 9 août 1962. Il évoque, à travers quatre couplets et un refrain, les objectifs fondamentaux du Mali. Il appelle à la défense de la Patrie et au travail pour sa prospérité. Il témoigne de l’attachement du Mali à l’unité de l’Afrique toute entière. Il exprime la fierté d’un peuple ayant recouvré sa dignité, qui proclame son espérance et sa foi en un avenir radieux, dans un pays enfin libre et dans une Afrique « qui se lève enfin », pour marcher vers son unité et sa dignité. C’est aussi un vibrant appel au peuple malien pour le « rendez-vous de l’honneur », celui de la construction nationale et de la libération de l’Afrique.
1er – COUPLET | 2ème- COUPLET | 3ème -COUPLET | 4ème -COUPLET |
A ton appel Mali Pour ta prospérité Fidèle à ton destin Nous serons tous unis Un Peuple un But une Foi Pour une Afrique Unie Si l’ennemi découvre son front Au dedans ou au dehors Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourir |
Debout villes et campagnes Debout Femmes Jeunes et Vieux Pour la Patrie en marche Vers l’avenir radieux Pour notre dignité Renforçons bien nos rangs Pour le salut public Forgeons le bien commun Ensemble au coude à coude Faisons le chantier du bonheur |
La voie est dure très dure Qui mène au bonheur commun Courage et dévouement Vigilance à tout moment Vérité des temps anciens Vérité de tous les jours Le bonheur par le labeur Fera le Mali de demain |
L’Afrique se lève enfin Saluons ce jour nouveau Saluons la liberté Marchons vers l’Unité Dignité retrouvée Soutient notre combat Fidèles à notre serment De faire l’Afrique unie Ensemble, debout mes frères Tous au rendez-vous de l’honneur. |
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Refrain |
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Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre drapeau sera liberté Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre combat sera unité O Mali d’aujourd’hui O Mali de demain Les champs fleurissent d’espérance Les cœurs vibrent de confiance |
- La Devise : La Devise de la République du Mali est « Un Peuple – un But – une Foi ». Elle est déterminée par l’article 25 de la Constitution. A titre d’information nous partageons ce symbole avec la République du Sénégal. Elle traduit le vouloir commun de vie commune c’est-à-dire la volonté (Une Foi), d’unité (Un Peuple), pour la construction nationale (Un But).
- Le Drapeau National[14]: Le 20 janvier 1961, quatre mois après la proclamation solennelle de l’indépendance, les députés, réunis en séance plénière, adoptent la Loi N° 61-26 qui crée le drapeau national du Mali. Celui-ci sera composé de trois bandes verticales et égales de couleur verte, or et rouge. La couleur verte signifie l’espérance, la verdure des prairies et des champs du Mali, de son sol et de tout ce que celui-ci peut produire pour le bien-être des populations maliennes. Le vert rappelle aussi la vocation essentiellement agropastorale du pays. La couleur or indique l’or dont recèle le sous-sol du Mali, en plus d’autres ressources minières potentielles. Le rouge représente pour les Maliens à la fois un souvenir, une méditation et une exhortation. Les Maliens doivent se souvenir du sang versé par les leurs pour la défense de leur patrie contre l’occupation étrangère et la libération de celle-ci du joug colonial. C’est une exhortation pour les Maliens à lutter jusqu’à la dernière goutte de leur sang, pour préserver l’intégrité de leur sol, leur sous-sol et leur patrimoine artistique et culturel afin qu’ils les exploitent dans leurs seuls et uniques intérêts. À noter que le drapeau malien ressemble à celui de la Fédération du Mali (Mali et Sénégal actuels) qui comportait sur sa bande jaune, un symbole représentant un homme noir. En effet, le Mali actuel se considère comme héritier de cette fédération. Le drapeau du Sénégal est presque identique : il ne s’en différencie que par l’étoile verte qu’il porte sur la bande jaune. Il ne doit pas être confondu ni avec le drapeau de la Guinée qui comporte les mêmes couleurs dans l’ordre inverse (rouge, jaune, vert à partir de la hampe du drapeau) ni avec le drapeau de la Bolivie, dont les bandes sont disposées horizontalement.
- Les Sceaux Officiels[15]: Le Sceau de l’État et les autres Sceaux officiels ainsi que les armoiries de la République sont régis respectivement par les lois n°07-017 et 07-018 du 26 février 2007, et le décret n° 07-213/P-RM du 26 juin 2007. Le Sceau utilisé par le Chef de l’Etat, pour revêtir du caractère d’authenticité les actes de souveraineté établis par lui, est le Sceau de l’Etat. Il est de forme circulaire et il porte : au centre un lion debout, entouré d’un épi de mil, d’un épi de riz et d’une tête de bœuf ; sur le pourtour au-dessus de la légende « République du Mali » ; au-dessous « Un Peuple – Un But – Une Foi. Les Sceaux officiels, timbres secs sous forme de presse et cachets des Institutions de la République, Cours et Tribunaux, Greffiers Notaires, Commissaires-priseurs, Huissiers, Administrations et Autorités publiques portent les mêmes caractéristiques que le Sceau de l’Etat. Toutefois le titre de l’institution, de l’Administration ou de l’Autorité pour laquelle ils sont employés, remplace la devise.
- Les Armoiries[16] : C’est l’ordonnance n°57/CMLN du 20 octobre 1973 qui crée les Armoiries du Mali. Elles sont de forme circulaire. Elles portent sur un fond bleu ciel avec les caractéristiques suivantes : au centre, la mosquée de Djenné en gris argile ; au-dessus de la mosquée, le vautour légendaire en vol plané en gris foncé ; au-dessous, le soleil levant, en jaune or ; devant le soleil, deux arcs opposés tendus par leurs flèches en noir ; sur le pourtour, en haut « République du Mali », en bas « Un Peuple – Un But – Une Foi », le tout en lettres d’imprimerie noires. Seuls les actes, papiers de correspondances et enveloppes du Président de la République, du Chef du Gouvernement du Président de l’Assemblée Nationale, du Président de la Cour Suprême, du Président de la Cour constitutionnelle, du Président de la Haute Cour de Justice, du Président du Haut Conseil des Collectivités, du Président du Conseil Économique Social et Culturel, du Médiateur de la République, du Vérificateur Général, des Ministres, des Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires portent à leurs entêtes les armoiries de la République. Les armoiries de la République peuvent être portées sur les pièces nationales d’identité : carte nationale d’identité, passeport diplomatique, passeport de service, passeport ordinaire.
Le comportement du citoyen malien à l’égard des symboles de l’Etat est fortement critiquable. Le site web malisira.net [17] s’en est fait largement échos. Nous vous en proposons des extraits :
- Constats
– Sceaux officiels : La gestion des Sceaux de l’État et des armoiries de la République se trouve aujourd’hui dans une situation d’anarchie dont les manifestations s’étalent sous nos yeux dans nos villes et nos campagnes et dans de nombreux documents administratifs. La confection libre des cachets a donné naissance dans notre pays, à une activité informelle dans laquelle se sont engouffrés bon nombre de nos concitoyens. En effet, le spectacle de ces jeunes installés au coin des rues, et fabriquant avec du matériel rudimentaire des cachets destinés à des structures publiques est devenu aussi familier à chacun de nous depuis plus d’une vingtaine d’années que celui de la démarche qu’entreprennent, en direction de ces artisans, des responsables de l’administration publique afin de remplacer ou de renouveler un cachet égaré ou usé. La diversité des fabricants et des outils utilisés, doublée de la méconnaissance par les utilisateurs des caractéristiques auxquelles doivent répondre les Sceaux a naturellement conduit à doter nos Administrations de cachets plus fantaisistes les uns que les autres. Ces manifestations démontrent combien les Sceaux de notre pays sont l’objet d’une grande ignorance et d’une grande confusion, toutes choses qui font courir aux actes dressés par notre Administration, le risque de perte de leur fiabilité.
– Armoiries de la République : Leur confection et leur usage, sont, à leur tour, en passe de tomber dans la banalisation, en raison de la liberté que s’accordent quelques citoyens à les reproduire. Le danger de ces pratiques, touchant un symbole dont l’un des utilisateurs est le Président de la République, première institution du pays, n’échappe donc à personne. Pire, il n’est pas rare de voir les Armoiries de la République, hors toutes normes, reproduites sur des cartes d’invitation, des cartes de mariage ou mêmes des cartes conviant à l’inauguration d’entreprises privées.
– Drapeau National : A l’instar des Sceaux et des Armoiries, le Drapeau National n’échappe pas au non-respect des dispositions légales. Hélas, il n’est pas rare de voir, fréquemment, les citoyens utiliser n’importe quelle étoffe de n’importe quelle couleur en des bandes plutôt horizontales que verticales et le plus souvent aux dimensions inégales. Le spectacle le plus désolant est visible à l’occasion des évènements sportifs. En outre, l’indifférence du citoyen à l’égard du drapeau ne souffre d’aucune contestation lorsque les militaires rendent les honneurs à la montée ou à la descente des couleurs nationales.
– Hymne National : Enfin, en ce qui concerne l’hymne national, peu de citoyens en connaissent même le texte à fortiori le chanter.
- Causes : Elles sont multiples. Toutes ces causes trouvent avant tout leurs racines de l’effondrement de l’école, notamment l’abandon de l’instruction civique qui jadis est une des matières, avec la Morale, qu’on nous enseignait en classe le matin, après la montée des couleurs. On serrait même tenté de dire que l’avenir d’un pays (vu par le prisme du civisme et du patriotisme) se joue à l’école fondamentale. D’autres causes sont aussi à l’origine de l’effritement des valeurs républicaines :
– Le relâchement du contrôle de l’utilisation, et de la sécurisation des symboles ;
– Le manque d’autorité de l’État à imposer la discipline et à instaurer les valeurs de base de la République ;
– La faible information, éducation et sensibilisation sur le sens et le contenu de l’obligation de respect des symboles de l’État ;
– L’absence de sanction pénale aux actes d’indiscipline du citoyen à l’occasion des honneurs rendus au drapeau par les militaires ;
– La tendance des responsables de l’administration à la facilité en ayant recours aux graveurs méconnaissant les éléments de composition des Sceaux et armoiries de l’État, pour remplacer leur symboles égarés ou usés.
A ce diagnostic fourni par le site web malisira.net, il faut ajouter les effets liés aux manquements et au non-respect des valeurs du patriotisme et du civisme dans notre pays :
- Conséquences :
– Dépravation des mœurs : Qu’il fasse nuit ou jour, que vous soyez en milieu professionnel ou privé, que vous soyez dans une maison ou dans la rue, il est difficile de ne pas rencontrer les jeunes filles, et même les enfants et les grandes dames, dans des tenues assorties aux dernières tendances d’un film érotique à l’occidental. Au langage approximatif et à la conduite plus que légère. Que vous soyez puritain ou d’un esprit de grande ouverture, il est difficile d’adhérer à cette forme d’expression du corps et de la pensée. D’autant plus que la grandeur et la réputation d’un pays comme le Mali ont toujours demandé et même exigé de ses citoyens tenue et retenue.
– Corruption : Puisque le bien public n’a plus de valeur, en termes de défense et de protection, alors il est pris d’assaut selon la fameuse formule empruntée à la comptabilité matières : « First in, first out ». Adaptée à notre contexte, cela nous donne « premier venu, premier servi ». Mais, il faut le souligner, et la précision est de taille, dès que vous êtes servi vous ne partez plus. Vous devenez comme la fourmi dans le pot de miel : mieux vaut mourir dedans que dehors. Ce constat, presque caricatural, est pourtant la triste réalité de la corruption endémique qui sévit au Mali, et sur lequel, nous nous sommes longuement épanchés dans le chapitre « C » consacré au fléau.
– Impunité : Tous volent au secours de la victoire. Peu reconnaissent leur responsabilité en cas d’échec. Cette double formule met en scène les serviteurs de la cour, qui ont servi tous les régimes avec le même « oui » sans jamais se départir de l’aversion pour le bien public. Ils sèchent leurs habits là où le soleil brille. Ils connaissent tous les chemins par lesquels il faut passer pour atteindre le « boss ». Ils boivent à la fontaine du succès et siestent sous l’arbre de l’impunité. Ils ont fini par créer un « cordon sanitaire » autour de leur « groupement d’intérêt économique ». Pour autant, leur pusillanimité n’est pas complète, elle est circonstancielle. Quand il s’agit de distribuer des prébendes, ils font légion d’avant-gardistes au point de faire perdre le pied aux jusqu’au-boutistes. Mais dès que la défaite pointe à l’horizon, ils se détalent avant le crépuscule. Dans ce cas, ils disent n’avoir jamais été associés encore moins impliqués. C’est la fameuse formule : « je ne suis pas au courant ! on ne m’a pas informé ! » C’est une formule tragique ; mais c’est hélas la triste réalité du Mali d’aujourd’hui post-gestion consensuelle.
– Anarchie : C’est une démission presque collective. La cité dans ce qu’elle a d’essentiel, le vivre ensemble, est menacé. Partout, les trottoirs et les lieux publics sont pollués par les sachets, les crachats, les mégots de cigarettes, les restes d’aliments et autres immondices. Les caniveaux sont pleins et débordent de leur contenu nauséeux. Les mouches et les moustiques, en véritables maîtres de céans, se relaient 24h/24h pour prendre possession des rues et des maisons. Les marches et protestations s’improvisent, souvent sans autorisation et même pendant des moments festifs lorsque l’équipe de football gagne un match important. Et, lorsque ces scènes de liesse débordent, ce sont les biens publics (feux tricolores, édifices, …) et ceux de paisibles citoyens dont le seul malheur a été de se trouver au mauvais moment et au mauvais lieu (voitures saccagées, brulées ou même enlevées, maisons et magasins pillés et vandalisés) qui en font les frais. Et dans ces cas malheureux, aucune forme d’indemnisation n’est perçue par les victimes. Ce sentiment d’injustice vient renforcer un cycle infernal de « sécurité privée » et de « justice populaire expéditive »[18] chez les citoyens dès l’avènement d’un évènement à forte dose d’instabilité.
– Laxisme : Dans les rares édifices publics (administrations, tribunaux) qui arborent le drapeau national, c’est très souvent la poussière et la saleté qui le couvrent à tel point que les trois couleurs deviennent presqu’identiques et donc invisibles.
Pourtant ces conséquences désastreuses, dont seulement une once a été évoquée ci-haut, auraient pu être évitées sinon circonscrites si certains garde-fous fonctionnaient correctement.
- La famille : Elle est sans nul doute le premier élément de la « digue citoyenne ». Elle s’est fissurée graduellement au point où aujourd’hui, on en est à s’interroger, dans certaines familles, sur le vrai chef. Est-ce naturellement le père de famille investi du pouvoir naturel pour ce faire ? Est-ce le patriarche (grand-père), dans le cas de « grande famille » au nom du poids de la tradition ? Est-ce la mère du fait de la démission implicite du père de famille ou de son poids économique ou financier ? Est-ce le fils ou la fille, au nom du pouvoir de l’argent ? Est-ce un généreux donateur en ces temps de crise ? ou est-ce simplement le « chacun pour soi » ? Quel que soit le cas de figure, il est difficile, notamment en milieu urbain traversé par un vent de liberté sans précédent et un coût de la vie de plus en plus prégnant, de trouver un pilier familial inaltéré qui a réussi à inculquer une bonne éducation aux enfants, les vertus de la citoyenneté et du patriotisme. Comment voulez-vous que les enfants aient les bons réflexes lorsque papa zappe la télévision nationale dès que l’hymne national retentit ? Quel bon exemple donné lorsque les enfants assistent au défilement des tontons-corrupteurs dans nos salons le bras chargé de « petits cadeaux » au fiston ? Quelle leçon de patriotisme donnée aux enfants lorsque du haut de notre statut social, ils bénéficient de bourse d’études à l’étranger sans commune mesure avec leur niveau scolaire et d’un emploi, durable et bien rémunéré, tranchant avec toutes les règles d’équité et de justice ?
- L’école : C’est assurément le pilier complémentaire à la cellule familiale. En effet, après la famille, l’école est le lieu par excellence de l’initiation au civisme et au patriotisme. Mais, malheureusement, depuis plus de vingt ans l’école malienne est en crise. Elle est en crise de repères. Les apprenants et le corps enseignant sont devenus des compétiteurs. Le maître, symbole et incarnation de nos valeurs sociétales, n’est plus respecté. D’ailleurs, il ne court plus après cette reconnaissance. Il se débrouille. Il revendique avec les moyens du bord. Au nom du principe de la rétention « qui détient, retient », les examens et les notes sont devenus les otages d’une profession qui évolue, à l’instar des autres couches de la société, dans des conditions difficiles sinon précaires. L’école de la République n’existe plus dans ses valeurs et ses exigences. C’est maintenant à chacun son école, selon la formule « à chaque pied, son soulier ». Le pauvre va dans l’école des pauvres et le riche va dans l’école des riches. Dans ces conditions, combien de futurs génies maliens sont ainsi totalement ignorés par ce système d’éducation discriminatoire et qui finissent par s’en lasser pour retourner à la terre, c’est le mieux ; sinon à travailler dans les mines ou à grossir les rangs dans les bidonvilles et à faire la manche aux carrefours, dans les lieux sociaux ou en faisant simplement du porte à porte ; ou à être les proies d’individus peu scrupuleux qui finissent par les faire enrôler dans des bandes de malfrats ou de groupes extrémistes.
- Pionniers du Mali : Le Mouvement National des Pionniers du Mali a été créé le 21 Avril 1960 à Katibougou. Après les évènements de mars 1991, le mouvement passe sous le statut associatif. C’est ainsi que l’Association des Pionniers du Mali (APM) fut créée le 3 juillet 1994 à Kalaban-coro et légalisée suivant Récépissé N°0531/MAT-S DAT du 11 Août 1994. C’est une association d’éducation et de formation. Elle est apolitique et à but non lucratif, ouverte à tous les jeunes de 7 ans au moins sans distinction d’origine sociale, ethnique, de conviction ou de philosophie. L’association obtint du gouvernement malien la Reconnaissance d’Utilité Publique suivant Décret N°96-205/P-RM du 19 juillet 1996. Certaines valeurs sont cultivées dans le Mouvement Pionner comme : « Le pionnier aime sa patrie, son peuple ; lutte et travaille pour eux ; est toujours prêt à aider les autres. Les pionniers sont connus pour leur grande culture du respect de la chose publique. Ils s’arrêtaient, émus et en respect, en entendant l’Hymne National à la radio. Ils veillaient à la propreté de l’école et des rues en organisant des journées de salubrité publique.
- Volontaires du Mali : Le Centre National de Promotion du Volontariat (CNPV)[19] regroupe le corps des volontaires maliens. Les conditions d’accès au volontariat national sont : être de nationalité malienne ; être âgé d’au moins 18 ans; jouir de tous ses droits civiques ; être de bonne moralité ; être apte à exercer l’activité au sein de la structure d’accueil ; avoir une qualification académique ou une aptitude professionnelle ; signer un contrat de volontariat avec la structure d’accueil. Les valeurs qui sous-tendent le volontariat national sont : le civisme et la citoyenneté ; la solidarité : – le don de soi- la liberté – la responsabilité sociale ; l’amour de la participation ; le respect de l’autre ; le sacrifice ; le partage ; l’autonomie ; la tolérance.
Pour le Pr. Kalifa GADIAGA[20], « le nouveau président de la République doit s’engager à mettre l’accent sur l’éducation civique. Les maliens doivent apprendre à se discipliner. Ils doivent prendre des habitudes simples et saines telles que: venir à l’heure au travail, se consacrer plus à l’Etat qu’à soi-même, attacher leurs ceintures en conduisant, porter le casque pour les motocyclistes, aider à la propreté de la ville en utilisant les poubelles, faire un meilleur usage de l’eau et de l’énergie dans les bureaux et a la maison, faire la queue devant les kiosques et les guichets, remettre les objets retrouvés aux vrais propriétaires au lieu de se les approprier, et surtout, dire la vérité en tous lieux et en tous temps. Des choses très simples qui ont un apport inestimable à la vie de la nation, sur les finances de l’Etat et sur l’avenir tout court. Par rapport à la jeunesse et à nos sœurs, les autorités nouvelles doivent sensibiliser les jeunes filles et garçons en créant des conditions pour les inciter à mener des activités saines et instructives, au lieu de fréquenter assidument les bars. Elles doivent moraliser les mariages et les baptêmes somptueux qui voient des maliens dépenser des millions en un jour, alors que d’autres n’ont pas à manger. Ces baptêmes et ces mariages ont par ailleurs créé un impact très négatif sur les mœurs à Bamako, surtout chez nos sœurs. Les jeunes filles et souvent, même les femmes mariées, n’ont d’autres solutions que de chercher au quotidien par tous les moyens et même les moins recommandables, l’argent pour faire face à ces événements qui se produisent de façon répétitive tout le long de l’année. De centaines de ménages sont menacés ou déjà brisés à cause de la gestion de ces événements que le revenu familial ne peut pas gérer ».
Points de vigilance
La Constitution malienne s’est chargée de fixer les points d’attention. En effet, les articles 22 et suivants[21] de la loi fondamentale constitutionnalisent le patriotisme et le civisme comme des devoirs incombant à tout citoyen malien.
Les manquements à ces devoirs sont réprimés par le Code Pénal. Les principales mesures de protection légale des symboles se présentent ainsi[22] :
– Le Drapeau National : Aux termes de l’article 146 du Code Pénal : sera puni d’un mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 20 000 à 400 000 francs, toute personne qui pour manifester son mécontentement ou son opinion, aura publiquement déchiré ou brulé le drapeau national. Sera punie des mêmes peines toute personne qui, pour les mêmes motifs et dans les mêmes circonstances, aura profané le drapeau national.
– Le Sceau de l’Etat et les Armoiries de la République : Aux termes de l’article 3 de la loi n°07-017 du 26 février 2007, le Ministre Chargé de la Justice est le gardien exclusif des originaux du Sceau de l’État et des autres Sceaux officiels. Quant aux armoiries de la République, l’article 2 de la loi n°07-018 du 26 février 2007 dispose que le dessin des armoiries de la République est protégé ; qu’un exemplaire est déposé à la Présidence de la République, qu’un autre l’est aux archives nationales et qu’un exemplaire est également conservé au Ministère Chargé de la Justice. Par ailleurs qu’il s’agisse des Sceaux ou des armoiries, les utilisateurs sont limitativement identifiés et énumérés ; les procédures de leur confection et de leur utilisation sont définies. L’article 98 du Code Pénal dispose par ailleurs que: ceux qui auront contrefait les Sceaux, timbres ou marques de l’Etat, des communes ou d’une autorité publique, ou qui auront sciemment fait usage des Sceaux timbres ou marques de même nature contrefaits seront punis de la réclusion de cinq à vingt ans et facultativement de un à vingt ans d’interdiction de séjour. L’article 99 prévoit la réclusion de cinq à vingt ans contre ceux qui, s’étant indûment procuré les vrais Sceaux de l’Etat en auront fait sciemment un usage préjudiciable aux droits et intérêts de l’Etat. Ces personnes sont également punissables et facultativement de un à vingt ans d’interdiction de séjour. En tout état de cause, les symboles de l’Etat sont assimilables en droit à des signes distinctifs, leur protection juridique s’inspire des mécanismes de protection des marques (annexe III de l’Accord portant révision de l’Accord de Bangui du 02 mars 1977 instituant l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle).
– L’Hymne National : L’inobservation de l’Hymne National ou les manquements à ces valeurs ne sont pas réprimés dans le Code Pénal.
Propositions
Objectif : Faire émerger le Malien nouveau, pour rendre au pays sa fierté, sa dignité et son honneur.
Nous proposons de concourir à l’émergence d’un nouveau type de citoyen qui a une conscience élevée de ses devoirs envers la nation et la cité et qui assume ses responsabilités avant de réclamer ses droits. Au nom de la fameuse déclaration adaptée de John Fitzgerald KENNEDY[23] : « Vous qui, comme moi, êtes maliens, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
- Montée des couleurs : Avant la tenue de chaque Conseil des Ministres, nous proposons qu’il soit procédé à la montée des couleurs, devant le Président de la République, en présence du Premier Ministre et de l’ensemble des membres siégeant en Conseil des Ministres. Cette initiative rappellera à nos gouvernants que lorsqu’ils délibéreront dans le secret de leur conscience et dans la collégialité, qu’ils ne pensent qu’à une seule chose : Le Mali.
- Montée et salut des couleurs nationales dans tous les ministères, le lundi matin, avant le début de la semaine du travail.
- Cette mesure devrait aussi être étendue à l’Assemblée Nationale notamment au début et à la fin de chaque session parlementaire. Elle vise deux objectifs. Le premier, c’est de rappeler aux députés de la représentation nationale qu’une fois élus ils ne sont plus représentants de leur parti politique ou de leur seule circonscription mais qu’ils sont bien des élus de la nation entière. Le second objectif est de sensibiliser le Parlement qu’il constitue le creuset de la nation et porte la voix du peuple malien. Par conséquent, les lois sont votées au nom de ce peuple et à son bénéfice, et non à celui d’un parti, fût-il majoritaire ou d’une personne, fût-elle première institution de la république.
- Ecole de la République : Déclarer solennellement l’école malienne « Ecole de la République ». Veiller à la montée des couleurs avec l’hymne national dans toutes les écoles (privées ou publiques) le matin avant le début des cours
- Afficher les Symboles de la République, drapeau et devise, sur le fronton de chaque école, privée et publique, primaire et supérieure. Chaque élève, chaque étudiant sera accueilli à « l’école de la République » par les symboles de l’Etat, piliers de la République, et référents d’appartenance et du vivre ensemble.
- Organiser une cérémonie « Hommage national » à tout enfant du pays ou d’ailleurs qui seraient tombés sur le champ de l’honneur en se sacrifiant pour la cause nationale. L’oraison funèbre devrait être lue par le Président de la République en personne.
- Mettre dans le hall d’accueil de tous les édifices publics, bien en évidence, le texte de la Constitution
- Enseignement de l’éducation civique et patriotique dans les programmes d’enseignement de tous les élèves de l’Ecole Fondamentale (publique et privée) en veillant, à instaurer la culture du respect du bien public et de l’intérêt général, du refus de la facilité, du respect des lois et des institutions. Il s’agit, entre autres, d’inculquer aux apprenants, entre autres, des valeurs essentielles comme la politesse, la courtoisie, la discipline, le respect de l’autorité et du bien commun en tout lieu, dans la rue, l’école, le jardin, le marché, le stade, l’espace public, le bus, le dispensaire, l’hôpital, le restaurant, à respecter les feux de signalisation, les aînés, les personne âgées, les femmes enceintes et les handicapés, le refus du tapage nocturne et de l’occupation anarchique de la voie publique, à ne traverser la voie que sur le passage piéton, céder sa place à une personne âgée dans un véhicule de transport en commun, à ne jeter les papiers, sachets et restes de nourriture que dans les poubelles, ne pas uriner dans la rue et cracher à tout va, donner son sang pour sauver des vies, à ne pas insulter, à faire la queue dans les administrations, à l’aéroport, à la pharmacie, à la banque et chez le boutiquier du coin. Cet enseignement se fera par « dose homéopathique » durant les neuf années du cycle fondamental.
- Sanctionner le cursus scolaire par un Certificat du civisme à la fin du premier cycle de l’école fondamentale. Lier l’obtention du Certificat d’études primaires (CEP) à celle du Certificat du civisme ; Passeport pour le civisme à la fin du second cycle de l’école fondamentale. Lier l’obtention du Diplôme d’études fondamentales (DEF) à celle du Passeport du Civisme. L’auditoire cible est constitué des enfants de l’école fondamentale.
- Médaille du civisme : Engager la réflexion pour créer au sein des ordres nationaux la médaille du civisme (avec différentes déclinaisons) pour honorer tout citoyen qui aurait fait preuve de bravoure et d’engagement dans la défense de la patrie et de la cité.
- Création de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance et de la Participation Citoyenne (HABGPAC)[24]. Elle pourrait se faire par loi organique ou lors d’une révision de la constitution. Les missions dévolues à la HABGPAC sont de veiller au respect des symboles de l’Etat et de les promouvoir par une large campagne de sensibilisation. Elle aura aussi en charge les activités de bonne gouvernance. Elle coordonnera les activités du Mouvement National des Pionniers (MNP), du Service National des Jeunes (SNJ), du Centre National de Promotion du Volontariat (CNPV) et de toute autre structure agissant dans le périmètre d’actions de la HABGPAC. Celle-ci sera représentée par un « Haut Fonctionnaire » dans les institutions de la République, les départements ministériels, et les grandes structures publiques (démembrements de l’Etat, entreprises et projets publics). Ce cadre relève fonctionnellement de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance et de la Participation Citoyenne (HABGPAC) et est rattaché administrativement au premier responsable de la structure d’accueil. Dans ces attributions de la promotion de la bonne gouvernance, ce Haut fonctionnaire est aussi appelé « monsieur anti-corruption » et de ce fait travaille en étroite synergie avec l’Office Central de Prévention et de Lutte contre la Fraude (OCPLF)[25].
- L’initiative « La Patrie Reconnaissante » : Prendre des mesures au titre de la reconnaissance de la nation malienne aux pères de l’indépendance et à ceux qui ont fait des actes de bravoure et d’engagements exceptionnels pour la république (civils et militaires) les inviter, ou un de leurs représentants, le « 22 septembre », fête de l’indépendance, au Palais Présidentiel avec montée des couleurs et revue de troupes. Le Chef de l’Etat adressera à cette occasion un courrier personnel de « La Patrie Reconnaissante » à tous les heureux élus, pour lesquels l’Etat à travers la HABGPAC octroiera une rente viagère mensuelle.
- Elaborer une Charte de code civique : Aucun responsable national (visé par un décret présidentiel ou pris en Conseil des ministres) ne sera nommé s’il ne maitrise pas l’hymne national. A son entrée en fonction, il devra signer la charte du code civique lors d’une cérémonie officielle publique.
- Relancer et redynamiser le Mouvement National des Pionniers (MNP)[26] au regard des valeurs morales et sociales qu’il a développées et diffusées depuis l’indépendance. Les ressources nécessaires à son fonctionnement correct et régulier seront budgétisées. Ouvrir le MNP à toutes les maliennes et à tous les maliens, de tout horizon et de tout âge, en vue de cultiver ou de renforcer chez eux le sens de la solidarité et de l’amour de la patrie. Le ministre de la jeunesse et des sports du Mali, Hamèye Founé MAHALMADANE est aussi du même avis[27]. Il estime que la redynamisation du Mouvement Pionnier est nécessaire pour le réarmement moral de la jeunesse malienne, surtout au regard de l’environnement qui prévaut. Cela pourrait être l’occasion d’élargir la vision du Mouvement Pionnier à d’autres défis comme la démocratie, la décentralisation et la bonne gouvernance ajoute-t-il.
- Accès universel au Centre National de Promotion du Volontariat (CNPV) : supprimer dans les conditions d’accès le critère « avoir une qualification académique ou une aptitude professionnelle ». Tout citoyen malien, par amour pour son pays, qui désire s’y engager et faire une action utile pour son pays ou sa cité doit être éligible au CNPV.
- Création du service civique volontaire (SCV) : le Service civique donne l’opportunité, à tout citoyen, de s’engager pour une cause à laquelle il tient et pour laquelle il souhaite se rendre utile. Il s’agit d’une activité à temps plein ou à temps partiel (par exemple le week-end, ou les jours fériés, ou pendant les congés ou après les heures normales de service). L’action citoyenne peut se faire au bénéfice d’une association de bienfaisance ou de la collectivité locale dans des domaines aussi variés comme l’éducation (cours de soutien aux élèves en difficulté sécuritaire, intellectuelle, physique ou mentale), la santé ou le caritatif. Il s’agit de mettre en exergue l’engagement social du bénévole et en faire un exemple à suivre dans la communauté, de susciter des vocations et de vulgariser ainsi la culture du civisme et de la solidarité. La gestion du SCV sera confiée au CNPV dont les statuts pourraient être aménagés à cet effet.
- Réactiver le Service National des Jeunes (SNJ) pour tout impétrant admis au concours de la fonction publique tout en corrigeant les faiblesses précédemment décelées. Le service militaire était une remarquable occasion de faire réfléchir les recrues à cette réalité qu’est la Patrie et à leur faire mesurer la dette de reconnaissance de chacun à son égard.
- Large diffusion de l’Hymne National sur tout le territoire et dans toutes les langues nationales du Mali.
- Promotion et diffusion des valeurs du civisme et du patriotisme : Organiser de vastes campagnes d’information et de sensibilisation en utilisant des vecteurs comme les médias, les leaders religieux et d’opinion. Objectif : Transmettre les repères et les valeurs de la République.
- Organiser des cérémonies du Souvenir périodiques pour rappeler à la conscience des uns et des autres le sacrifice consenti par les héros de l’indépendance pour le prestige et le rayonnement du Mali.
- Création du Fonds National du Civisme : Travailler 2 jours fériés dans l’année au service de la nation pendant une durée de 7 ans (2014-2020). Utiliser les fonds issus de cette mesure pour financer les activités de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance et de la Participation Citoyenne (HABGPAC).
Conclusion :
Au Mali, le patriotisme et le civisme sont en crise. Aujourd’hui, plus que jamais, le pays a besoin de tous ses enfants, sans exclusion. Des femmes et des hommes, animés par le pardon et la rédemption, engagés à fondre leurs ambitions personnelles sous le soleil de l’espérance collective. Un proverbe latino-américain nous enseigne que « la force de la chaîne est dans le maillon ». L’indien Maharishi Mahesh Yogi le dit autrement : « Chaque goutte de sève contient la plénitude de l’arbre entier. » Le Mali ne sera que ce que les maliens en feront. Et personne, ne fera le Mali à la place des maliennes et des maliens. La situation est difficile et même anxiogène. Pour autant, nous n’avons pas le droit de désespérer. C’est un droit des générations futures sur chacun de nous. Chaque malien doit être une sentinelle, un rempart qui consolide et renforce la digue républicaine, la fibre patriotique et le pacte civique. La chose publique doit être sacrée. Nous devons faire du civisme et du patriotisme des valeurs cardinales à enseigner, après validation du contenu pédagogique, qui doivent être une priorité absolue pour les gouvernants afin de sauver les meubles. Mais si nous repartons comme si de rien n’était, je crains que la situation ne soit irrémédiablement comprise pour très longtemps.
Les grandes nations comme les Etats-Unis, la Chine, la France, l’Allemagne ou le Japon, pour ne citer que celles-ci, ont connu des situations laborieuses et même plus préoccupantes que celle que vit le Mali. Elles doivent en priorité leur dynamisme et leur rayonnement à la discipline et au civisme de leurs citoyens qui ont un sens élevé de l’amour et de la défense de leur patrie. Là, les gardes fous moraux sont tellement ancrés dans le réflexe des gouvernants que certains dérapages ne peuvent prospérer que difficilement, et même si cela devrait être, ils sont rapidement circonscrits et les auteurs sanctionnés d’abord moralement, par la société, avant que la machine judiciaire ne se mette en branle. Il faut croire en son pays, avoir confiance en son avenir, et le défendre de toutes ses forces, indépendamment des lieux et du temps. Et c’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette forte interpellation de Feu Sa Majesté, le Roi Hassan II du Maroc : « Si je devais adorer un autre qu’Allah, ce ne pourrait être que mon pays »[28]. Les maliens ne sont pas des « loosers ». Ils sont capables de sacrifice. Et ils l’ont prouvé, par le passé, de façon remarquable. Et en ces moments difficiles, beaucoup continuent à se battre. Mais il faut rassembler plus large. Et pour ce faire, il faut un projet, un cap. C’est l’essence même de la « Vision 2030 ». Des perspectives crédibles qui permettent de mobiliser les forces et de libérer les énergies autour des valeurs du patriotisme. Pour la figure hongroise, Louis KOSSUTH, « Le patriotisme est la source du sacrifice, par cette seule raison qu’il ne compte sur aucune reconnaissance quand il fait son devoir. » L’écrivaine canadienne-française, Laure CONAN poursuit: « Le patriotisme, qui fait les grands hommes, fait aussi les grands prodiges… ».
Nous devons toujours avoir à l’esprit ce message du grand Chancelier des Ordres Nationaux du Mali, le Colonel Koké DEMBELE : « Mourir après avoir accompli un devoir, c’est mériter de vivre toujours. »[29]
La nation malienne a besoin de nous. Et, nous avons besoin de la nation malienne. N’oublions jamais cet adage de notre terroir : « La force du poisson est dans l’eau ». Se dépouiller de tout ce qui est accessoire pour se consacrer à l’essentiel : le MALI. Faisons fortune dans l’amour de ce beau pays qui nous a tant donné, avec même le privilège et l’honneur d’être malien. Soyons patient et endurant, pour élever notre pays dans le concert des nations qui comptent dans le monde et dont la voix est entendue et attendue. Soyons un seul peuple poursuivant un seul but avec la seule foi de mériter de la nation. Le chemin sera long, sinueux voire souvent ombrageux. Il sera savane, désert, plaine, rocailleux et pluvieux. Et au bout, il y a l’espoir, la lumière, le fruit de la persévérance et du travail bien fait : l’émergence. C’est le chemin du renouveau national.
Pour ce faire, autorisons-nous de paraphraser la philosophe française, Simone WEIL[30] : il faut donner aux Maliens quelque chose à aimer : Le MALI.
[1] – Le civisme, c’est le sentiment qui nous pousse à admettre que la Cité est régie par des règles qui visent à préserver l’intérêt général et le bien commun. Il nous amène à nous sentir individuellement responsable de ce bien commun. « Le civisme, nous dit le Littré, c’est le sentiment qui fait les bons citoyens. C’est l’attachement à la Cité. » « C’est, dit le Larousse, le sens qu’a un homme de ses responsabilités et de ses devoirs de citoyen ». André Siegfried précise: « C’est le dévouement à la chose publique, en vertu duquel chacun, tout en revendiquant son quant-à-soi, estime devoir s’insérer dans une communauté et collaborer à la vie sociale ». Le civisme est inséparable de l’amour de la Patrie. Ainsi le Civisme est le fondement du Patriotisme qui s’en distingue par sa dimension affective. (Source : Argumentaire de France-Valeurs, Le civisme, http://www.francevaleurs.org/arg_civi2.html).
[2] – Le patriotisme désigne, de façon laconique, l’amour de la patrie, l’amour de son pays. Ce qui veut dire, un sentiment d’attachement profond et sincère à l’importance, à l’honneur, à l’indépendance, au prestige de son pays ; cet attachement brule ardemment à l’intérieur de chacun et se manifeste avec une puissance extraordinaire perceptible à l’extérieur par tout le monde. Le patriote reconnaît ce que son pays lui a donné et continue de lui donner. Il lui rend l’honneur et le service qui lui sont dus, défendant et renforçant les valeurs qu’il représente, tout en partageant les nobles aspirations de tous les pays. (Source : Carence en patriotisme ! Lapshug, 16 juin 2010, http://www.monburkina.com/index.php/les-blogs-du-burkina/entry/carence-en-patriotisme-).
[3] – mot tiré de « kôrotè » du bambara (langue dominante au Mali) qui signifie « mauvais sort » en français.
[4] – L’expression est empruntée à Harlem DESIR. Le 27 mai 2012, le numéro deux du Parti Socialiste, Harlem DESIR a accusé le secrétaire général de l’UMP, parti français de droite, Jean-François COPE d’avoir « été incapable de maintenir la digue républicaine vis-à-vis de l’extrême droite ». (Source : http://www.20minutes.fr/ledirect/941691/desir-accuse-cope-avoir-incapable-maintenir-digue-republicaine-vis-a-vis-fn).
[5] – Il s’agit de Cheick Modibo DIARRA qui a été nommé premier ministre de « pleins pouvoirs » de la Transition malienne, le 17 avril 2012, à la suite de l’Accord-cadre du 06 avril 2012 entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la junte militaire, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE). Cheick Modibo Diarra, né en 1952 à Nioro du Sahel, au Mali, est un astrophysicien et homme politique malien. Il est connu dans le monde scientifique notamment par son passage à la NASA où il participa à différents programmes : Magellan vers Vénus, Ulysses vers les pôles du Soleil, Galileo vers Jupiter et Mars Observer et Mars Pathfinder vers la planète Mars. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheick_Modibo_Diarra).
[6] – C’était à la faveur de l’émission « Débat de cité » sur l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) tenue le dimanche 14 octobre 2012 dont le thème portait sur « Le rôle et la place du citoyen dans la construction de la démocratie au Mali’’. (Source : Aguibou SOGODOGO, Démocratie au Mali : quelle contribution des citoyens ?, journal Le Républicain du 16 octobre 2012, http://news.abamako.com/h/7042.html).
[7] – Blog de Me Mamadou Konaté, Que faire de la République, de ses Emblèmes, de ses Sceaux, de ses Armoiries et du Drapeau national ???, 23 juin 2010, http://mamadoukonate.com/que-faire-de-la-republique-de-ses-emblemes-de-ses-sceaux-de-ses-armoiries-et-du-drapeau-national/
[8] – Source : La Nouvelle Patrie du 9 avril 2013.
[9] – Source : Mali : une démocratie contre le peuple, http://www.legrandsoir.info/mali-une-democratie-contre-le-peuple.html, Bamako, 29 avril 2012.
[10] – Cette déclaration est attribuée à l’ancien Président Amadou Toumani TOURE qui l’aurait confiée lors d’un numéro de « Barro », ces causeries-débats qu’il donnait, à la faveur des fêtes d’indépendance du Mali. (Source : Contribution de Kalifa GADIAGA, Professeur d’Enseignement Secondaire dans le Columbus Ohio – USA, Chantier du Mali post- crise : L’Education civique et morale doit être la priorité des autorités pour les 10 prochaines années, journal L’Indépendant du 9 mai 2013, http://www.maliweb.net/news/contributions/2013/05/09/article,145387.html).
[11] – Sources : http://fr.wikipedia.org ; http://www.malienscn.ca/les-symboles-de-la-republique ; CAMARA, Symboles et lois, http://malisira.net/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=15&Itemid=14, 09 janvier 2012 ; Oumar TOURE, Les symboles de la république du Mali, 07 octobre 2006, http://ot.vip-blog.com/vip/article/2665501,Les-symboles-de-la-r%C3%A9publique-du-MALI.html).
[12] – L’hymne national du Mali a été adopté par la loi 67-72 du 9 août 1962 dont l’unique article stipule qu’ «il est créé un Hymne National de la République du Mali dont le texte intitulé « le Mali » est annexé à la présente loi». Traditionnellement exécuté dans les cérémonies solennelles par la fanfare de la Garde Républicaine, l’Hymne National a fait l’objet de quelques adaptations par des artistes maliens, tant traditionnels que modernes. C’est au Mouvement Pionnier du Mali que l’on doit la traduction de l’Hymne National en bambara (langue vernaculaire la plus parlée au Mali).
[13] – L’hymne national du Mali a été écrit par Dr. Seydou Badian KOUYATE. C’est un écrivain et homme politique malien né à Bamako en 1928. Il effectue des études de médecine à l’université de Montpellier en France où il est l’auteur d’une thèse sur les traitements africains de la fièvre jaune. Écrivain reconnu internationalement, il publie en 1957, trois ans avant l’indépendance du Mali, son premier roman intitulé « Sous l’orage ». Puis, en 1965, il publie les dirigeants face à leurs peuples. Deux autres romans sont publiés ensuite, Le Sang des masques en 1976 et Noces sacrées en 1977. En octobre 2007, Seydou Badian KOUYATE publie un roman intitulé La Saison des pièges. En 2009, il change de nom et s’appelle officiellement Seydou Badian Noumboïna, du nom d’un village dans le cercle de Macina. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Seydou_Badian_Kouyat%C3%A9).
[14] – A l’origine, le drapeau du Mali tel qu’il est décrit à l’alinéa 5 de l’article 1er de la Constitution de la République du Mali du 22 septembre 1960, est composé de trois bandes verticales et égales de couleurs vert, or et rouge ; il porte en noir sur la bande or, l’idéogramme de l’Homme les bras levés vers le ciel. Cette première version du drapeau national, portée par l’émotion de la proclamation de l’indépendance nationale, fut immédiatement adoptée par la population. La loi du 20 janvier 1961 consacre la version définitive du drapeau national du Mali. Il est composé de trois bandes de couleurs vert, or et rouge. (Source : Oumar TOURE, Les symboles de la république du Mali, 07 octobre 2006, http://ot.vip-blog.com/vip/article/2665501,Les-symboles-de-la-r%C3%A9publique-du-MALI.html).
[15] – Le sens et la valeur qui se dégagent de chacun de ces éléments peuvent s’analyser comme suit : le lion débout, cet animal considéré comme roi des animaux symbolise la force et la noblesse qui ont toujours fasciné les hommes, la légende ayant assimilé Soundjata à un lion, les héritiers de l’Empire du Mandingue, par l’évocation du félin entende montrer la même qualité et la même vertu dans l’édification de leur pays et dans la formation d’un type d’homme ; l’épi de mil et l’épi de riz, le mil et le riz constituent la base de l’alimentation de nos populations, ces deux épis évoquent donc la vocation agricole de notre peuple ; la tête de bœuf, une importante partie de la population Malienne vit d’élevage. C’est dire que cet élément de notre Sceau évoque de son coté, notre vocation pastorale. En résumé, le peuple malien dont la bravoure et la puissance sont symbolisées par le lion, tire donc sa subsistance et tous ses moyens d’existence de deux sources essentielles : l’agriculture et l’élevage.
[16] – Les armoiries d’une famille, d’une ville ou d’un État, sont essentiellement les marques distinctives et caractéristiques de sa souveraineté. En général, elles sont constituées par l’ensemble des signes, devises et ornements qui caractérisent la personnalité de cette famille, de cette ville ou de cet État. Pour ce qui est du Mali, chacun des éléments des armoiries constitue un symbole dont il convient de dégager le sens. Le vautour dit « Douga » incarne, au sens de notre mythologie, le dieu de la guerre et c’est pour cette raison que les rois bambara de l’ancien empire de Ségou, avant de lever une armée contre un adversaire, se livraient à des sacrifices rituels qu’ils offraient au « Douga ». Ce vautour devenu légendaire symbolise la vigilance, la sagesse et pérennité. Quant à la Mosquée de Djenné, elle évoque le souvenir historique du Développement qu’avaient atteint, dans notre pays, les connaissances religieuses et scientifiques. En effet, à la suite de ce développement culturel et scientifique, Djenné disposait d’une Université qui dispensait l’enseignement en arabe dans plusieurs disciplines. Cette université était si renommée qu’elle attirait des étudiants étrangères. En ce qui concerne les deux arcs tendus et opposés, ils représentent les armes de guerre et de chasse de nos ancêtres et traduisent par conséquent la bravoure et le courage de ces derniers. Le soleil levant, quatrième élément de nos Armoiries rappelle le passé glorieux de l’Empire du Mali qui avait atteint, à son apogée, une organisation administrative et militaire puissante et un développement économique social et culturel de grande portée. Ce soleil qui pointe, illumine le renouveau patriotique providentiel de ces rayons dorés vivifiants comme l’or de Bouré et du Banbouck symbolisant le capital « énergie » du Mali éternel.
[17] – CAMARA, Symboles et lois, http://malisira.net/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=15&Itemid=14, 09 janvier 2012.
[18] – le fameux « article 325 » pendant le soulèvement populaire de mars 1991 : « 300 francs pour le litre d’essence et 25 francs pour l’allumette ». Au nom de l’application de ce fameux article, plusieurs citoyens ont été immolés au feu lors de ces douloureux évènements.
[19] – Le Centre National de Promotion du Volontariat au Mali (CNPV) est un établissement public de l’Etat créé par la loi n° 011-52 du 28 juillet 2011. Le décret n°579-PRM du 13 septembre 2011 fixe ses modalités de fonctionnement. C’est un établissement Public à caractère Administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion placé sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est créé sur initiative du Gouvernement de la République du Mali avec l’Appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Programme des Volontaires des Nations Unies (PVNU). Compte-tenu du caractère transversal de son domaine d’intervention, la plupart des départements ministériels sont représentés au sein de son Conseil d’Administration. En outre, le Conseil d’Administration est mise en place avec une forte connotation de la société civile malienne avec deux de ses représentants siégeant en son sein. Outre son siège à Bamako, ses représentations régionales dénommées Centre Régional des Volontaires (CRV-CNPV) sont implantées, pour l’instant à Kayes, Sikasso et Mopti, au sein des Directions Régionales de la Jeunesse et des Sports de ces localités. (Source : site institutionnel du CNPV).
[20] – Kalifa GADIAGA, Professeur d’Enseignement Secondaire dans le Columbus Ohio – USA. (Source : )
[21] – Constitution du 25 février 1992 : Article 22 : « La défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen. » Article 23 : « Tout citoyen doit œuvrer pour le bien commun. Il doit remplir toutes ses obligations civiques et notamment s’acquitter de ses contributions fiscales. » Article 24 : « Tout citoyen, toute personne habitant le territoire malien a le devoir de respecter en toutes circonstances la Constitution. »
[22] – Source : http://malisira.net
[23] – C’est l’extrait le plus important du discours inaugural de John Fitzgerald Kennedy, 35e président des États-Unis. Il fut prononcé à l’occasion de l’élection présidentielle américaine de 1960 après la victoire de John Fitzgerald Kennedy démocrate sur le candidat républicain Richard Nixon, le vendredi 20 janvier 1961. Commencé à 12:51 (Heure de l’Est) et comportant 1 364 mots, le discours a duré, hors applaudissements, 13 minutes et 59 secondes ; soit le quatrième discours inaugural le plus court d’un président américain. Pour autant, il est considéré comme l’un des meilleurs discours de ce type de l’histoire américaine. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_inaugural_de_John_Fitzgerald_Kennedy).
[24] – Au Sénégal, le Décret n° 2013-277 du 14 février 2013 relatif à la composition du Gouvernement, a créé un Ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs civiques.
[25] – Ce point est développé dans le chapitre « C » consacré à la Corruption.
[26] – Il existe au Sénégal le Mouvement National des Pionniers du Sénégal (MNPS), en France il y avait les Pionniers de France en 1970 qui encadraient les enfants de 6 à 15 ans. Au début des années 1980, les Pionniers de France auraient compté 4 000 moniteurs et 50 000 enfants encadrés, ce qui parait surestimé. Leur manifeste précise que « l’éducation de l’esprit du communiste constitue l’originalité et le devoir de l’organisation». L’organisation est devenue en 2003, Enjeu, un mouvement de militants lié à la politique des quartiers et à l’enfance.
[27] – Selon le ministre de la jeunesse et des sports du Mali, Hamèye Founé MAHALMADANE : « Pour relever le défi du réarmement moral dont le pays doit faire face présentement, il faut mettre l’accent sur le civisme et l’esprit patriotique dans l’éducation pionnière. Notre jeunesse a plus que jamais besoin de réarmement moral. Et on ne peut pas se permettre de faire l’économie de ce réarmement moral dans la situation actuelle du pays. Il faut nécessairement inculquer aux jeunes du pays les valeurs morales et sociales toujours défendues par le Mouvement Pionnier. Nous sommes aujourd’hui convaincus que cette organisation a besoin d’un nouveau cadre législatif afin d’être mieux opérationnelle en contribuant à l’éveille des consciences à tous les niveaux de notre société. Cela peut-être aussi de nature à élargir sa vision. Ainsi, en plus de la formation à la citoyenneté, l’éducation pionnière peut s’ouvrir à la démocratie, la décentralisation et la bonne gouvernance. Cela permettra ainsi que préparer notre jeunesse à faire face aux défis nationaux, sous-régionaux et internationaux. Le Mouvement Pionnier peut contribuer à consolider l’unité et la cohésion sociale dans notre pays à travers l’organisation des camps nationaux, régionaux et locaux des pionniers ; la sensibilisation des jeunes dans les institutions socio-éducatives et pendant les échanges inter-jeunes… Il s’agit là de nombreux cadres d’échanges et d’opportunités de brassage ne pouvant que raffermir davantage les liens d’amitié et de fraternité entre les jeunes d’une même nation. Ne serait que pour cela, il est le creuset de l’unité nationale. L’un des atouts du Mouvement Pionnier est de rassembler les enfants et les jeunes d’horizons divers sans distinction d’origine ethnique, sociale ou religieuse… Le Mouvement Pionnier ne doit pas se limiter à l’école seulement. Il doit s’étendre également à l’ensemble des jeunes du Mali, en évitant d’être sélectif et développer ainsi la marginalité juvénile qui pourrait créer un déséquilibre social fâcheux dans les cercles juvéniles. N’empêche que l’école est un précieux tremplin pour relancer ce mouvement. C’est une phase importante avant de l’étendre à toutes les couches juvéniles du pays, aussi bien ceux des villes que des zones rurales. » (Source : Entretien avec le ministre de la jeunesse et des sports du Mali, Hamèye Founé MAHALMADANE, sur Mouvement pionnier au Mali « La jeunesse malienne a plus que jamais besoin de réarmement moral pour sortir le pays de l’impasse actuelle », journal Le Scorpion du 26 septembre 2012).
[28] – Cette citation, attribuée à Feu Sa Majesté Hassan II du Royaume du Maroc, aurait été tenue à la télévision danoise en février 1988. (Source : http://www.bladi.net/forum/130359-citations-hassan-2-a/)
[29] – Le grand Chancelier des Ordres Nationaux du Mali, le Colonel Koké Dembélé, prononçant l’oraison funèbre, disait de Me Alioun Blonden BEYE : « Soldat, tu as tellement cru à ton devoir, que tu es mort pour le remplir. Mourir après avoir accompli un devoir, c’est mériter de vivre toujours. » (Source : http://tributetomaitrebeye.org/remarks_fatoumatadiarra.htm).
[30] – Citation empruntée à Simone WEIL qui disait qu’« il faut donner aux Français quelque chose à aimer : La France ».
[1] – Jules-Paul TARDIVEL (2 septembre 1851 – 24 avril 1905), journaliste et romancier ultramontain, a été l’un des premiers Québécois à préconiser l’indépendance du Québec et l’instauration d’une république canadienne-française. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules-Paul_Tardivel). La citation est extraite de son ouvrage « Pour la patrie ».