Dés octobre 2014, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, la Namibie, les Iles Fidji devront évoluer dans le cadre du nouvel accord de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne sous peine de voir leurs préférences commerciales supprimées. Ces grands pays exportateurs devront ratifier ces n accords en janvier 2014 au nom, indique-t-on à Bruxelles, des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les pays les moins avancées , bénéficiant de l’initiative « Tout sauf les armes », pourront, eux, continuer à exporter leurs produits de base (non transformés ) dans l’UE en franchise des droits de douane.
En mettant la pression sur les grands pays exportateurs et en favorisant les produits non transformés au détriment des produits transformés, l’UE n’est-elle pas entrain de retarder (consciemment on inconsciemment) le décollage de la zone ACP? Le privilège accordé aux pays les plus pauvres, exonérés totalement, sonne comme un réflexe : il est plus facile pour l’UE d’intervenir sur le plan humanitaire que de réformer des rapports globaux avec l’Afrique et l’ACP? L’asymétrie et le déséquilibre de ces rapports entrent pour beaucoup dans la marge brute des partenaires étrangers et expliquent les échanges inégaux entre ces pays et le reste du monde.
Or, la fragmentation manifestée par l’Afrique durant ces négociations éloigne encore d’un siècle une stratégie commune du continent dans les grandes négociations internationales. L’Afrique a négocié les APE en cinq blocs géographiques, puis en catégories économiques. Tout fier d’avoir signé les APE, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, déclarait fièrement que son pays, signataire par la suite du programme PPTE, n’était pas un PMA. N’est-ce pas?
Adama Wade