Express Union, la plus grande entreprise camerounaise de transfert d’argent dont les activités s’étendent dans plusieurs pays africains et en Europe, a été sanctionnée pour pratique anticoncurrentielle. La commission nationale de la concurrence (CNC), un organe de régulation du ministère camerounais du Commerce, la condamne au paiement d’une amende de 600 millions de Fcfa (un peu moins d’un million d’euros) . Cette somme représente 20 % du chiffre d’affaire réalisé par l’ entreprise en 2010.
Cette sanction vient à la suite de la plainte de Express exchange, une autre entreprise locale de transfert d’argent, qui avait saisi le CNC pour s’offusquer de la collusion entre Express union, le géant du transfert d’argent, et Emi Money Transfer, une autre société opérant dans le même secteur d’activité. Selon la plainte, Express Union était accusé «d’abus de position dominante et d’entente anticoncurrentielle» ayant causé des préjudices énormes à son principal concurrent. Après enquête et autres expertises, la commission nationale de la concurrence va reconnaître l’accusé coupable des faits qui lui étaient reprochés. Une décision qui sera confirmé après l’appel interjeté par la mise en cause.
En plus de cette sanction pécuniaire, la décision du CNC « – annule l’accord de partenariat entre Express Union Services et Emi Money –ordonne la fermeture des deux agences de Emi Money dont les contrats de bail sont signés du représentant de Expres Union –fait injonction aux sociétés Express Union et Emi Money de rétablir entre elles les conditions d’une concurrence effective notamment par l’arrêt de toutes formes d’assistance à Emi money telles que la prise en charge de certaines dépenses et l’utilisation commune du personnel ».
Cette décision est une grande première, sinon la plus retentissante jamais prononcé par cet organe. Bien plus, Express Union qui a été crée en 1997, a opéré en l’espace de quinze ans une ascension fulgurante pour se hisser au peloton de tête des sociétés financières. En dehors du transfert d’argent, elle opère dans la micro finance et a crée des filiales dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe.