La crise du septentrion Malien est emblématique dans un continent qui est de manière récurrente secoué par des foyers de tension depuis les indépendances. Ces situations de crise sont tellement édifiantes, qu’elles n’émeuvent plus personne. C’est malheureusement le dernier avatar d’une réalité tragique qui se déploie comme un rouleau compresseur anéantissant l’espérance d’un continent au triste destin qui n’arrive pas s’en défaire pour s’orienter vers l’essentiel des fondamentaux qui auraient pu donner à montrer au monde une image positive d’une région aux nombreux défis à relever. Grand Angle.
Cette crise multidimensionnelle a failli entrainer un pays au passé historique glorieux dans une descente aux enfers dont les conséquences prévisibles et programmées visaient la sanctuarisation de l’espace géographique vital de la sous région en zone de non droit sous la férule des djihadistes narco trafiquants qui ont pour objectif diabolique d’imposer un Islam obscurantiste moyenâgeux.
Le martyr et la barbarie qui rythmaient le quotidien des nordistes fuyant en masse pour trouver refuge dans les pays frontaliers ont joué un rôle déterminant dans l’urgence de la mobilisation de la communauté internationale, de voler au secours du Mali pour éviter l’Afghanisation de la bande Sahélo-saharienne.
Pendant que profilait à l’horizon un imbroglio militaro-politique où la logique de radicalisation de la volonté partitionniste des envahisseurs barbus était sans équivoque. L’avènement du coup de force d’une partie de l’armée malienne compliquait la donne avec le sabordage de l’ordre constitutionnel qui plus est semblait évanescent dans contexte où militaires et l’ancienne classe politique se disputaient un leadership pour le contrôle d’un ETA en déroute.
Une telle configuration je m’en doute mis a mal la communauté politique africaine qui exigeait le maintien de l’ordre constitutionnel en désignant à la hussarde un président de transition pour piloter la situation avec l’aval de la communauté internationale. Histoire de dissuader les hommes en uniforme de s’interférer dans un domaine qui n’est pas leur champ de compétence loin s’en faut. C’est dans ce contexte très critique que le professeur mathématicien Dioncounda Traoré va se révéler réaliste et fin stratège une fois investi pour s’approprier les commandes de l’État en déconfiture.
Nonobstant le rejet de la classe politique dont il était issu, il se savait être le coupable tout désigné de la situation qui prévalait dans le pays. Qu’à cela ne tienne, la culpabilité dont il se reprochait dans le plus profond de son être, exigeait de sa part responsabilité, honneur et courage ; seul gage de rémission des fautes que le peuple reprochait à ses dirigeants. C’est pourquoi, l’agression sauvage qui l’emmena à se soigner en France fut une retraite dont il va se nourrir pour rebondir en vrai patriote engagé et transcender toutes les adversité afin de résoudre l’essentiel du temps en occurrence l’intérêt supérieur du Mali.
Persuadé que les rencontres interminables de ces pairs de la sous région risquent d’ajouter le pire au mal il rompt avec l’attentisme en décidant de ne pas donner le temps aux djihadistes qui avaient déjà sous leur coupe les trois quarts du pays. Plus qu’une équation mathématique, le président de la transition Dioncounda Traoré savait que seul l’usage de la force était la seule alternative permettant de bouter l’agresseur de son pays. Mai comment y arriver avec une armée au moral bas et sans équipements ? Où était passée la vaillante armée malienne considérée par les experts militaires comme la meilleure de la sous région sous Modibo Keita et Moussa Traoré ?
Néanmoins Il n’a pas échappé à l’homme que le hasard venait de lier son destin a la quête de l’honneur bafoué de son pays et que devenu par la force des choses dépositaire des grandes valeurs historiques de l’épopée Mandingue, sa mission plus que salvatrice devait ressusciter en chaque malien toute la symbolique qui a fait la grandeur de ce peuple. Donc la logique de recourir a la force devenant imminente, les rebelles Islamistes conscients de l’état de déliquescence avancé de l’État malien ont voulu dissuader toute puissance étrangère d’intervenir en achevant pour de bon L’hippopotame (Le Gd Mali)
Dans la dynamique des combats où l’armée malienne n’opposait aucune résistance, les rebelles pour sécuriser leur acquis, devaient s’emparer de la base aérienne de Sévaré plus au sud. C’est ce combat de trop, qui va déclencher la mobilisation internationale avec a la tête l’armée Française sur requête du président de la transition mu en chef de guerre.
Il faut noter que depuis l’indépendance du mali Les gouvernements successifs ont manqué de clairvoyance dans leur politique globale de développement. Les soulèvements divers qui revendiquaient la partition et l’indépendance se justifiaient jusqu’alors par l’absence d’intérêt du pouvoir central par apport au Nord. Depuis la révolution des années 90 La 2ème république à Profité de L’avènement de la démocratie pour asseoir une vraie politique de décentralisation en dotant le Nord d’une assemblée régionale avec mission de combler le retard accusé. Ce changement de paradigme a été matérialisé par la plus grande dotation en subvention la région mais malheureusement la nomenklatura en charge des problèmes de développement local a détourné tous ces milliards au détriment de ceux qui étaient les bénéficiaires légitimes.
La minorité touareg en avait assez d’être les dindons de la farce. Si le contexte des années post indépendance justifiait leurs soulèvements, la radicalisation Islamiste d’une coalition de groupes salafistes voulant imposer un État régit par la Charia dans une république souveraine laïque et indivisible signifiait purement et simplement que tous les accords y compris celui d’Alger étaient caduques. Partant de ce constat, nul ne doutait que la messe était dite. Il faut que seul IBK dénonce un accord qu’il considérait bancal.
Force est de reconnaitre qu’en dehors des causes endogènes qui expliquent en partie la crise de septentrion malien, il y’a d’autres causes exogènes qui induisent la responsabilité de la France. Elles tiennent à l’incompatibilité d’humeur des deux ex : présidents : Nicolas Sarkozy et Amadou Toumani Touré sous le règne desquels les relations Franco-Maliennes ont été sérieusement écornées. Trois raisons majeures expliquent le lâchage du Mali par la France.
Primo : Le refus du Mali de parapher le projet d’accord relatif à l’immigration choisie.
Secundo : Le rejet du Mali des accords dits APE. (Accords de partenariat économique)
Tertio : La dénonciation par le mali de l’agression de la Lybie par la France. C’est malheureusement les conséquences collatérales de cette crise qui ont précipité le Mali dans la situation qui a failli lui être fatale.
La question du terrorisme Islamique considérée comme la grande menace du 21ème siècle préoccupe au plus haut niveau le Monde occidental libre. Le problème touareg de 2012 de par sa consanguinité avec ALQ aida Maghreb était aux antipodes des revendications nordistes que le Mali avait connu jusqu’alors. Le choix de la rhétorique politique savamment conçu sur le bien fondé de l’alliance des narco trafiquants et des organisations Islamiques criminelles relevait d’un coup de génie du président de la transition. D’ailleurs il n’échappe à personne que le danger Islamiste tellement manifeste a réussi à cristalliser la récrimination unanime de tous les pays épris de démocratie. La diplomatie malienne a su l’exploiter grâce à un excellent ministre des affaires étrangères Tiénan Coulibaly, qui a versé intelligemment dans la rhétorique marketing rendant audible et pertinent son plaidoyer dans les instances Internationales, la consanguinité avérée entre Le Mujao le groupe Am sardine L’Azawad (MNLA) et Al-Qaïda sur la tragédie Malienne.
Voila qui explique la grande mobilisation du soutien qui a offert les grands moyens militaires pour circonscrire et libérer le pays puis ensuite mobiliser une énorme manne financière de près de 4Milliards d’Euros pour conforter le financement des grands projets de développement qui seront initiés par le nouveau président en passe d’être élu démocratiquement. Cette nouvelle perspective qui augure la réussite des présidentielles, pose la question centrale : Quel président pour le Mali ?
Le nombre démentiel de 28 prétendants à la magistrature suprême m’a semblé ridicule et folklorique au prime abord. Après réflexion, je suis amené à corriger mon jugement en tenant compte des réalités socioculturelles qui justifiaient une tête d’affiche fournie en harmonie avec le contexte, afin que la compétition ne souffre point d’un gout d’inachevé alors que deux ou trois candidats avaient la chance de passer le 1er tour. Sans épiloguer sur la valeur intrèsinque d’un Soumaila Clissé ou d’un Modibo Sidibé dont chacun conviendra avec moi que ce sont de grands commis de l’État, je voudrais a travers ce long article lever le lièvre sur le fondement d’une élection présidentielle. Cette élection à la différence de celles qui ne sont pas présidentielles, est une rencontre solennelle entre un homme et son peuple c’est une sorte de communion qui les transcende dans une dynamique irrésistible vers un destin commun.
Cela, IBK l’a compris a travers le regain du culte du patriotisme, soubassement fédérateur d’une nation tout comme son départ de la primature fut l’acte fondamental précurseur d’une rupture programmée d’avec la gouvernance passée qui n’était pas conforme à sa vision. On a pensé le déstabiliser en disant que l’absence de projet de son parti est révélateur de quelqu’un qui na pas de programme cohérent d’où un gros risque de pilotage à vue très dangereux pour le Mali.
Lhomme a du bagout Il part du principe que seule une bonne compréhension sociohistorique du pays des grands empires en adéquation avec les réalités fondamentales aide à toucher l’âme du génie Malien dans sa grande capacité d’aplanir les problèmes majeurs du pays. Il lui suffira simplement de fixer le cap avec un organe de contrôle rattaché directement à la présidence afin de planifier les voies et moyens efficients pour la résolution des problèmes essentiels pour lesquels il a été porté au pouvoir.
Lhomme est conscient de son patronyme qui ne plaide pas forcement pour lui ; les communicateurs traditionnels qui de tout temps ont eu un rôle éminemment social et politique veilleront au grain. Si Soundiata Keita demeure immortel c’est pour ces hauts faits d’armes en tant que bâtisseur. Le contexte dans lequel il a hérité du Mandé était pire que celui dans lequel IBK trouvera le Mali si Dimanche la baraka d’Allah lui ouvre les porte du majestueux palais de Koulouba. Il aura compris dès lors qu’il ne jouira ni d’état de grâce ni d’aucune circonstance atténuante.
Tout est prioritaire dans ce pays Le Nord n’est pas un cas unique sur le quel il faut se focaliser au risque de donner à penser qu’il faille une politique de régionalisation. L’exemple Français en la matière est probant en corse département qui reçoit la plus grosse subvention et pourtant cette région nœud géorgien de la république refuse de prendre toute sa place. Par ailleurs, les dernières déclarations du représentant du MNLA en corse est plus qu’une déclaration de guerre qu’une volonté de pacifier la région Nord. Il est clair qu’un pays qui veut vivre dans une paix durable, doit préparer la guerre.
Voila une réalité incontournable sur laquelle IBK doit bâtir sa politique sachant que la paix est capitale pour être facteur d’attraction des investisseurs et garant d’une confiance indispensable pour les institutions financières et les partenaires au développement. C’est en cela, qu’IBRAHIM BOUBACAR KEITA me parait incarner la conscience nationale pour servir avec sacerdoce le peuple dans sa grande diversité et restaurer l’autorité de l’état.
En Attendant, le Mali tout entier devrait humblement reconnaître le tort fait au président de la transition qui aura dignement rempli sa mission avec mention.
COULIBALY SIDY