L’ambassadeur de France arrivé en fin de séjour au Cameroun pense que le pays a encore des efforts à faire pour attirer davantage d’investisseurs. Des propos qui ne seront pas forcément appréciés par les chauds partisans de la non ingérence politique et économiques.
Les indicateurs macro-économiques qu’exhibe régulièrement le gouvernement camerounais sont loin de convaincre les investisseurs à lorgner vers le Cameroun. A raison. Pour Bruno Gain, ambassadeur de la France, arrivé en fin de séjour, « le climat des affaires laisse encore à désirer ». Le diplomate en veut pour preuve les paramètres établis par des instituts publics ou privées comme la banque mondiale ou encore Transparency International.
En effet, le classement « Doing Business classe le Cameroun au 168è rang sur 183 pays en 2013 contre 165è sur 185 pays en 2012. Il s’agit ici d’un indicateur correspondant à la moyenne des classements sur 10 indices étudiés, auxquels un coefficient est affecté à chacun. Doing Business classe donc les pays en fonction de la facilité d’y faire des affaires. La première place indiquant le plus haut niveau de facilité.
Bien plus, 52,4% des dirigeants d’entreprises manifestent une opinion défavorable dans le Business Climate Survey ou encore enquête sur le climat des affaires. Cet instrument, fruit d’une plate forme Public-Privé évalue alors régulièrement les acteurs économiques sur la réglementation et son application, les infrastructures, la corruption, le marché des facteurs et des produits, la productivité des facteurs, l’accès au crédit, la qualité de la gouvernance publique. L’enquête donne alors la perception de l’environnement politique, économique, institutionnel et comportemental, présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements.
Bruno Gain croit savoir que « Ce dont les investisseurs ou les entrepreneurs ont besoin pour développer leurs activités au Cameroun – et donc pour doper la croissance et l’emploi-, c’est la confiance et la sécurité: confiance d’abord dans la solidité institutionnelle du pays, ce qui passe par un cadre législatif et réglementaire lisible et stable excluant l’arbitraire; confiance aussi dans l’avenir économique du pays », précise-t-il dans une interview au quotidien Mutations. « Mais il faut également de la sécurité. Sécurité juridique des transactions, avec en corollaire un système judiciaire transparent, efficace et impartial; sécurité de la fiscalité d’où doivent être bannies toutes les tentatives de «parafiscalité informelle», ce qui implique la poursuite d’une lutte implacable contre la corruption. C’est à ce prix que le Cameroun remontera dans les classements », conseille le diplomate.