Le 28 août 1963, le pasteur Martin Luther King achevait sa marche triomphale devant le Lincoln Memorial à Washington par un discours qui fait aujourd’hui partie du patrimoine de l’humanité. Son « I have a dream » ajoutait une pièce fondamentale au rêve américain. Dans la première démocratie au monde, l’homme noir n’avait pas encore le droit de fréquenter les mêmes endroits que le blanc. La ségrégation régnait dans les transports en commun, les restaurants et les écoles. Et tout le monde semblait trouver cela normal. Sauf Martin Luther King, adepte de la protestation non violente. Il tombera sous les balles cinq années plus tard, en 1968, non sans avoir parvenu à réconcilier l’amérique noire et l’amérique blanche.
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Le 28 août 2013. Barack Obama, 44e président des USA, synthèse de toutes les luttes anti-ségrationnistes, rend hommage à Martin Luther King devant cette même statue d’Abraham Lincoln. « Parce qu’ils ont marché, des conseils municipaux ont changé, des parlement des Etats ont changé, le Congrès a changé, et oui, en fin de compte, la Maison Blanche a changé », déclare Obama.
« Mais nous ne ferions pas honneur à ces héros en affirmant que le travail de notre pays est fini. La trajectoire de l’univers moral se rapproche peut-être de la justice, mais elle ne se rapproche pas toute seule », a-t-il ajouté, paraphrasant une formule fétiche de King, dans ce discours émaillé de références aux textes fondateurs des Etats-Unis. « Pour conforter les acquis de ce pays, il faut de la vigilance, pas de la complaisance. Que ce soit pour lutter contre ceux qui érigent de nouvelles barrières au vote ou faire en sorte que la justice fonctionne de manière équitable pour tout le monde (…) et ne soit pas simplement un tunnel entre écoles sous-financées et prisons surpeuplées, il faut de la vigilance », a encore affirmé M. Obama.