Le groupe Chanas, leader du secteur de l’assurance au Cameroun, tient son conseil d’administration le 13 septembre. Après les démissions de l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures SNH, Adolphe Moudiki, et celle d‘André Siaka, ex Président du GICAM (Groupement inter-patronal camerounais), directeur général des Brasseries du Cameroun et Vice-président d’Ecobank, soit les deux plus grands hommes d’affaires du pays, le « board » de Chanas s’est de nouveau resserré autour de Jacqueline Casalegno, patronne de Chanas, qui a fêté ses 88 ans le 5 août dernier. Le problème de gouvernance est entier.
En dépit des injonctions des commissaires de la CIMA (Conférence interafricaine du marché de l’assurance), la compagnie n’a toujours pas résolu son problème de gouvernance. Sous la pression de l’instance régulatrice, des résolutions avaient été prises lors du conseil d’administration du 18 septembre 2012, stipulant notamment le départ de la présidente au 31 décembre 2012 et l’annulation du contrat de Martin Abéga, Secrétaire général de la Compagnie. La non application de ces décisions illustre parfaitement le peu de pouvoirs du conseil d’administration face à la présidente Casalegno, qui vient d’ailleurs de pousser le directeur des ressources humaines à la démission.
Pourtant, le ministère camerounais des Finances a agréé les DGA par arrêté du 22 août. Le conseil va-t-il accepter cette situation ubuesque de DGA qu’il a nommés, qui ont été agréés par la CRCA (Commission régionale de contrôle des Assurances) , validés par le ministère pour, finalement, ne disposer d’aucun pouvoir au sein de la compagnie?
Preuve que l’inter-personnel a résolument pris le pas sur l’institutionnel, l’opposition, récente, de Mme Casalegno à la mise en place d’un contrat sur la Sonara (filiale de la SNH et donc de l’Etat) pour des raisons personnelles, liées au courtier qui a apporté le contrat et à des animosités avec quelques figures de la compagnie.
Plus que la gestion personnelle du pouvoir, c’est surtout le silence et la passivité des commissaires de la CIMA qui inquiète. Aprés avoir été un exemple d’intégration réussie, la Conférence va-t-elle se transformer en une Conférence sahélo-saharienne bis?