Une session extraordinaire des chefs d’Etat de la cédéao (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, 300 millions d’habitants, autant que les USA) se tiendra en octobre à Dakar, capitale du Sénégal. La rencontre examinera la question des nouveaux accords de partenariat économique ACP-Union Européenne, en blocage depuis 2007.
Dans un « état des lieux » organisé hier par la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar (Cciad), l’enjeu de ces accords a été rappelé par Mamadou Mignane Diouf, président du Forum social sénégalais. « Si nous signons, nous ouvrons notre marché à 80% », rappelle l’activiste qui estime qu’une décision politique doit être prise par les chefs d’Etat pour continuer à renégocier le taux et le délai d’ouverture.
Pour rappel, l‘Union Européenne exige une ouverture à 80% sur 15 ans là où les experts africains à l’instar d‘Abdoul Madjid Diallo, de la direction sénégalaise du commerce extérieur, estiment qu’au delà du seuil critique de 70%, l’industrie locale sera fragilisée. Les africains proposent à leurs homologues un taux de 75% à application progressive dans un délai de 25 ans, assorti d’une enveloppe de 15 milliards (l’UE consent 6,5 milliards) destinée à financer les mesures d’accompagnement.
Pour leur part, la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays ne faisant pas partie des PMA (pays les moins avancés, non exposés à l’ultimatum européen) ont déjà entériné les APE. Aussi, se dirige-t-on, à la longue, vers un risque de fragmentation de positions qui ne fait pas le jeu de l’Afrique.