Elu avec une majorité phénoménale pour remettre sur les rails un Etat en lambeaux, le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a été investi dans ses fonctions le jeudi 19 septembre, en présence de nombreux chefs d’états africains et surtout du président français, François Hollande.
Une cérémonie d’investiture «bis» au cours de laquelle on aura remarqué l’absence du leader mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays partage environ 2000 kilomètres de frontières avec le Mali.
Le chef de l’Etat mauritanien a juste profité de la célébration du 53é anniversaire de l’indépendance du voisin, le dimanche 22 septembre, pour envoyer un message de «chaleureuses» félicitations à IBK et «réaffirmer sa détermination à œuvrer au renforcement des relations de coopération» entre les 2 pays.
Une formalité diplomatique qui n’a pas dissipé les nombreuses interrogations suscitées par l’absence de Mohamed Ould Abdel Aziz à l’investiture de Keita. Interpellé sur le sujet jeudi dernier, Mohamed Yahya Ould Horma, porte parole du gouvernement, a botté en touche.
Toutefois, au-delà du silence officiel, quelques faits viennent renforcer un sentiment de malaise dans les relations entre les 2 pays. Le nouveau président du Mali a zappé Nouakchott dans les différentes étapes de sa tournée sous régionale de remerciements. L’armée mauritanienne était absente de la reconquête du septentrion malien, occupé pendant prés d’une année par des groupuscules narco islamistes.
Enfin, la Mauritanie accueille plusieurs dizaines de réfugiés maliens et une bonne partie de la direction politique du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).
Au vu de ces différents paramètres, les développements diplomatiques qui marquent le début du magistère IBK suscitent une forêt d’interrogations sur le rôle que pourrait jouer la Mauritanie dans la consolidation de la paix au Mali.