Le tout-puissant libéralisme-capitaliste a semé de façon récurrente et durant une bonne partie du 20 ème siècle jusqu’ au 21ème siècle, tragédies, misères et désolations. Il est temps d’expérimenter de nouveaux paradigmes.
Par Sidi Coulibaly
IL serait présomptueux de ma part, d’affirmer que pour inverser la tendance dévastatrice du système capitaliste porteur de tragédie, qu’il existe incontestablement une autre voie, nous amenant à faire le deuil de l’ultra libéralisme, qui continue de faire la pluie et le beau temps. Néanmoins, avec la crise que nous connaissons, il y’aurait surement une voie intermédiaire soucieuse d’un développement responsable et durable.
Le tout-puissant libéralisme-capitaliste a semé de façon récurrente et durant une bonne partie du 20ème siècle jusqu’au 21ème siècle, tragédies, misères et désolations. Pour preuve, le fameux PIB (Produit Intérieur Brut) et la croissance sont naturellement des indicateurs versés dans les chiffres, qui n’ont pas de sens. D’autant plus qu’ils sont manipulables et adaptables aux grés des circonstances politiques.
La transparence quasi-inexistante et l’opacité qui sapent la gouvernance internationale financière, ternissent l’image et détruisent la confiance de ceux qui ont en main le destin des milliards de femmes et d’hommes.
De crises économiques en crises économiques, nous sommes entrés dans une crise globale de confiance. En effet, la crise de 2008 est révélatrice de l’échec lamentable du système économique international, qui plus est, a mis le doigt sur l’incapacité flagrante des politiques de tous les états confondus, qui ont failli à la protection des intérêts économiques de leurs peuples, qui sont les véritables créateurs de richesses. Excepté la Chine, même si dit-on, les inégalités persistent.
A la lumière de cette introduction liminaire, je m’interroge souvent, sur la fonction présidentielle des chefs d’états du monde. Est-elle collégiale ? Ou est-ce une fonction nominative dévolue à un individu sans partage, investi en tant que tel et doté de tous les pouvoirs de décision au nom de son peuple ?
De mon point de vue, je crois que le dernier questionnement, sied à la fonction présidentielle. En effet, si cela est exact, pourquoi le président de la république, en tout cas dans ma vision démocratique du terme, laisserait-il délibérément une crise économique induire une crise démocratique avec tous les dangers que cela comporte ?
Sans doute, je présume, que le manque manifeste de volonté politique qui d’ailleurs freine bon nombre d’initiatives sensées résoudre maintes difficultés socio-économique, n’est pas assez affirmé ou n’existe pas, en tant que droit régalien des états, à interférer ou au besoin, à réguler tout le système financier et économique qui desservent leurs nations.
Les dérives d’une telle nature, qui prennent une ampleur disproportionnée, conduisent ad vitam æternam, à l’instabilité et aux déséquilibres du socle macro-économique, voire par extension, micro-économique de toutes les nations.
Pour rendre consistante ma réflexion, je vous amène à revisiter certains arguments de Paul JORION : Anthropologue et éminent spécialiste du monde des finances, pour y avoir travaillé aux États-Unis.
Dans son ouvrage : Vers la crise du capitalisme Américain, il propose une constitution économique au motif que, lorsque la démocratie se mettait en place, elle a omis d’intégrer l’économie, abandonnant celle-ci, dans un état «hobbesien» Cela veut dire tout simplement que : « L’homme est un loup pour l’homme ». D’où la nécessité d’une constitution afin d’encadrer de façon formelle en régissant les activités bancaires et en interdisant la spéculation.
Cette proposition sur les mesures drastiques, rencontre étonnamment un écho favorable et fait des adeptes. Ce n’est pas surprenant pour toute personne connaissant le principe d’une spéculation pernicieuse dans la formation des prix par le jeu de l’offre et de la demande.
Or, il est évident que ce système n’est pas efficace pour être un instrument neutralisateur du rôle parasitaire des prédateurs, qui du coup en profitent pour conforter la spéculation.
La mondialisation à reconfiguré nos sociétés en espace de consommation. Le consumérisme s’est vu érigé en institution en tant qu’un pendant majeur du libéralisme ; mode pratiquée par snobisme pour paraitre artificiellement. Tous les hommes sont épris d’histoires édifiantes sur les riches. La consommation effrénée qui est un maillon de la chaine de valeur du capitalisme, va subjuguer les ménages captivés par l’envie irrésistible de tout posséder avec les conséquences désastreuses du surendettement. Le phénomène d’aliénation des sociétés de consommation à fait de la doctrine du capitalisme ultra libéral, la religion dominante a la qu’elle s’est converti le monde y compris les sceptiques : Russie Chine. Que de chemin parcouru par la main invisible qui dans son processus de maturation s’est métamorphosée en véritable MAIN DU DIABLE.
Pour PAUL JORION, il n’y a que des mesures coercitives qui peuvent mettre fin à 80% des pratiques financières spéculatives inadmissibles qui déterminent le prix de l’actif dans un contexte, où pense-t-on que la valeur va monter pour inciter les acquéreurs à l’achat.
Dans l’hypothèse où les prix flambent, la conséquence de cette hausse amplifiée conduit fatalement à créer la volatilité sur le marché. Faute de prospective, les erreurs commises par les spéculateurs faussent carrément la formation des prix entre l’offre et la demande.
IL n’y a pas dichotomie entre L’économie et la finance, ce sont des acronymes dans la mesure où elles représentent les deux faces d’une même pièce avec pour dénominateur commun, l’économie.
La finance est le réceptacle de nouvelles trouvailles d’instruments en termes de recherches et de modèles mathématiques, conçus pour rendre performante l’économie.
Dani Rodrik, professeur de sciences sociales dans son ouvrage : One economy many recipes(globalisation, institution et économie) se posait tantôt la question : « A quoi servent les économistes ? Dans un article, il affirma : « Tout raisonnement économique est contextuel avec autant de conclusions que de potentielles circonstances du monde réel. En filigrane cela veut dire que toutes propositions économiques sont du type : « IF-THEN » = « SI-ALORS » voilà de quoi corroborer toute mon argumentation, surtout quand il poursuit : <<Que déterminer quel remède est le mieux adapté à un contexte particulier, relèverait de l’art plutôt que de la science.
Il est clair qu’il n’y a point de comparaison entre la science économique et les sciences naturelles. Cela se justifie à raison, que quand Dani Rodrik affirme par la suite : Que les preuves empiriques et économiques sont rarement et suffisamment fiables pour résoudre efficacement une controverse relevant d’opinion divisée ; sauf à procéder par estimation empirique précise, grâce aux techniques de randomisation qui soumettent les résultats à des extrapolations pour qu’ils soient applicables dans d’autres contextes.
Cette démonstration pertinente devrait inspirer les financiers à faire profil bas, en se mettant en cause y compris les politiques, notamment les chefs d’États dépositaires de la volonté souveraine de leur peuple, à changer de paradigme afin de mettre fin à leurs tragédies et à leurs misères. Qu’à cela ne tienne, Je tiens à lever toute équivoque en précisant que je ne suis pas un adepte du socialisme même si Karl Max a été le génie novateur du siècle à mettre en lumière de façon incontestable l’ensemble des maux du système ultra libéral.
Cette autre voie intermédiaire qui semble convenir à notre société de solidarité, doit être le libéralisme social capable d’induire un véritable développement responsable, socio-économique et durable avec bien entendu, le souci d’un partage équitable des ressource. Il est temps de revenir aux fondamentaux de l’économie et de ne plus se fier au pendant de l’intelligence des financiers qui seuls, pense-t-on, sont capables de résoudre les problèmes. L’ultra libéralisme à réussi à s’imposer en violant l’inconscient collectif.
Revisiter les sources de croissances et en tirer la substance réelle, relève d’une démarche raisonnée tributaire de normalisation des revenus et des richesses, qui justifieront l’abondance d’une demande diversifiée, garante de l’efficacité des investissements productifs. On a trop cru au fondamentalisme néo libéral et comme tout fondamentalisme c’est une doctrine politique essentiellement, aux services d’intérêts privés.
Enfin, à ma connaissance, je suppose que le Grand Karl Marx n’a pas élaboré un système économique marxiste. IL a certes analysé et formulé une anti thèse du capitalisme ce que je crois du moins ? sauf erreur de ma part. C’est pourquoi, les pays qui ont cru devoir faire de l’anti thèse marxiste une théorie politique économique en faisant l’amalgame avec le socialisme collectiviste se sont plantés.
COULIBALY SIDY
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