Sur les 72 sociétés ayant publié leurs résultats semestriels, seulement 37 ont affiché des revenus en hausse. Les cas de la Samir et de Maroc Télécom, deux mastodontes de la cote casablancaise, à suivre de prés. Focus.
Intensification de la concurrence, morosité économique, crise à l’international, baisse des cours des métaux sur le marché international, recul de la consommation finale nationale, augmentation du coût du risque au niveau du système financier, crise de liquidité bancaire etc… La liste des facteurs défavorables ayant influencé sur les réalisations financières des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca est longue. Conséquence, sur les 72 sociétés ayant publié leurs résultats semestriels, seulement 37 ont affiché des revenus en hausse.
Pris globalement, au terme du premier semestre 2013, et par rapport à juin 2012, ces entreprises ont généré un chiffre d’affaires consolidé en baisse de 2,8 % à 116,1 milliards de dirhams (contre une hausse de 7,8 % à la même période de l’année dernière) alors que la croissance du PIB a été de l’ordre de 4,7 % sur les six premiers mois de l’année.
Outre l’effet des facteurs expliqués plus haut, cette contraction a surtout pour origine le recul de l’activité du raffineur national, la Samir. Cette compagnie a vu son volume d’affaires reculer de 17,8 % (-3,1 milliards de dirhams) à cause de la baisse des ventes des produits pétroliers consécutive au repli de la consommation nationale et de la hausse des importations. En excluant la Samir, le chiffre d’affaires semestriel du marché progressede 1,7 %.
La Samir n’est pas l’unique responsable du recul du marché. La première capitalisation de la place, Maroc Telecom, aréalisé un volume d’affaires en baisse de 4,6 % à 14,5 milliards de dirhams à cause de l’intensification de la concurrence au niveau du marché marocain, devenu presque mature, atténuée par le bon comportement des filiales africaines.
L’optimisation des coûts
Si le volume d’affaires du marché a reculé, le résultat d’exploitation a, par contre, progressé de 2,4 % pour ressortir à 27,76 milliards de dirhams engendrant une légère amélioration de la marge opérationnelle de 1,2 point à 23,91 %. L’amélioration du résultat d’exploitation est avant tout le fait de Maroc Telecom dont le résultat opérationnel s’est bonifié de 796 millions de dirhams au premier semestre 2013 comparativement à la même période de l’année dernière.
Toutefois, cette forte hausse résulte essentiellement de la non récurrence de la charge exceptionnelle supportée par l’opérateur en 2012 avec son programme de départs volontaires et l’impact de cette opération sur la masse salariale actuelle.
Parallèlement, la crise a globalement poussé les entreprises à être plus regardantes au niveau des charges générales d’exploitation. L’optimisation des coûts est devenue la règle générale des managers. Dans ce domaine, les banques misent davantage sur l’apport des nouvelles technologies de l’information pour réduire leurs charges. Elles ont ainsi amélioré leur résultat brut d’exploitation de 6,4 % (+742 millions de dirhams) à 12,27 milliards de dirhams. Les industriels (cimentiers, sidérurgistes, agroalimentaires, etc.) font aussi de la maîtrise des charges l’alpha et l’oméga deleur stratégie durant cette période difficile.
Perte d’attractivité
Nonobstant l’amélioration du résultat opérationnel, le bénéfice net part du groupe du marché a quasi stagné avec une évolution de -0,2 % à 13,82 milliards de dirhams comparativement à fin juin 2012. Les bénéfices additionnels enregistrés par Maroc Telecom (+393 millions de dirhams) et les banques (+94 millions de dirhams) ont permis de compenser les reculs enregistrés par les entreprises des secteurs de l’énergie (-222 millions de dirhams), l’agroalimentaire (-212 millions de dirhams) et le BTP (-144 millions de dirhams).
Enfin, du côté des perspectives, le marché ne devrait pas s’ éloigner des tendances observées au cours du premier semestre de l’année en cours. C’est dire que la place casablancaise, après avoir essuyé un recul de son bénéfice de 10 % en 2012, devrait mieux se comporter cette année malgré la hausse du coût du risque qui affecte particulièrement les réalisations du secteur bancaire. Il n’en demeure pas moins que la place, qui a beaucoup compté ces dernières années sur la dynamique de sa croissance bénéficiaire pour compenser les critiques relatives à sa cherté et son manque de liquidité, perd encore un peu plus de son attractivité avec ses réalisations bénéficiaires en berne.