A 79 ans, Henri Konan Bedié a été réélu avec plus de 93% des voix à la tête du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). La prestroïka incarnée par Alphonse Djédié Mady, le numéro 2 du parti et Konan Bertin, le président de la jeunesse, peut aller se rhabiller. Elle n’est plus de la fête.
Les deux « légalistes », opposés au toilettage des statuts du parti, lesquels fixaient à 75 ans l’âge limite pour prétendre à la direction, se sont neutralisés avec des scores assez faibles (3% pour chacun). Leur erreur politique aura été d’avoir voulu déloger le « vieux » à travers une vigoureuse campagne médiatique au terme de laquelle le doute subsistait sur leurs orientations politiques futures.
D’aucuns, parmi les observateurs qui ont suivi le 12e congrés du PDCI ont conclu à la victoire de l’immobilisme contre le désir de changement, à la prime du droit d’aînesse contre la légalité démocratique, voire au sursaut d’inertie contre le renouvellement des élites.
Aprés avoir taillé les statuts du parti à sa mesure, le concepteur des 12 travaux d’hercules en Côte d’Ivoire va-t-il oser modifier la constitution ivoirienne pour se présenter aux présidentielles de 2015 contre un certain Alassane Dramane Ouattara, actuel président de Côte d’Ivoire, son allié au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP)? A moins que Bedié ne soit le cadenas nécessaire au maintien de l’alliance entre le PDCI et le RDR au pouvoir? Dans ce cas, sa réélection aura été sans doute un mal nécessaire à la démocratie.
Konan F.
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