Addis-Abeba abrite ce samedi 12 octobre un sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union Africaine (UA), consacrées aux relations entre l’Afrique et la Cour Pénale Internationale (CPI).
Cette juridiction a été instituée par le protocole de Rome et ratifié par 38 pays du continent. Elle poursuit actuellement l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, détenu à titre préventif. Et a posé des actes d’accusations contre président du Kenyan, Uhuru Kenyatta.
Il y a quelques années, la CPI a également lancé un mandat d’arrêt international contre le président soudanais, Omar El Béchir. Sans oublier le cas de Jean Pierre M’Bemba, dont la procédure traîne honteusement depuis plus de 5 ans. Le constat net, précis et sans bavure est que « tous les clients » de la CPI sont africains.
Ainsi, après avoir brandi la menace d’un retrait massif (peu crédible), les princes qui nous gouvernement veulent exiger du Conseil de Sécurité de l’ONU l’ajournement des poursuites contre les présidents soudanais et kényan, au motif qu’ils sont couverts par l’immunité.
Mais au delà des griefs des africains contre la CPI, on peut rappeler que cette juridiction internationale chargée de traiter les infractions plus graves « génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité….. » qui représente un trouble à l’ordre public international, relève d’une justice de substitution, qui agit par défaut.
Trop d’anciens et mêmes actuels dictateurs, présumés avoir commis des crimes de masses en Afrique restent impunis. L’alternative à la CPI serait alors l’avènement sur nos terres d’une véritable justice indépendante et matériellement outillée pour faire le boulot.
Par ailleurs, dans leur démarche, nos chefs d’Etats semblent oublier que les milliers de victimes de ces présumés auteurs de crimes passibles de poursuites devant la CPI ne sont pas des extraterrestres, des fils du continent.
Alors une démarche syndicale, au moment ou l’Afrique est interpellée par le feuilleton des embarcations fatales à l’origine de naufrages en Méditerranée de centaines d’immigrés clandestins fuyant la misère chez nous ? Ce problème sera finalement abordé par ricochet.