La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a validé 110 listes pour les élections municipales des 23 novembre et 7 décembre 2013 en Mauritanie. Celles-ci sont couplées à des législatives dont les candidats seront officiellement proclamés au cours des prochains jours.
La synthèse des forces politiques engagées dans cette bataille électorale renvoie à une présence en force du courant islamiste modéré dont le porte étendard est le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD-Tawasoul), qui présente 155 listes candidates.
Avec cette fournée de prétendants aux assemblées locales, les amis de Mohamed Jemil Ould Mansour occupent la deuxième place au niveau national, derrière l’Union Pour la République (UPR), principale formation de la majorité soutenant le président Mohamed Ould Abdel Aziz, crée dans la foulée du putsch du 6 août 2008, présente dans les 218 communes de la République.
La troisième marche du hit parade revient à l’Alliance Populaire Progressiste (APP), le parti de Messaoud Ould Boulkheir, président de l’assemblée nationale, dépositaire de 150 listes.
Ainsi, pour les islamistes, fortement attachés à la maxime suivant laquelle « la nature à horreur du vide » exit le mot d’ordre de boycott de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), une dizaine de partis politiques, qui refuse l’agenda « unilatéral » du pouvoir de Nouakchott.
Et voue aux gémonies deux (2) scrutins impitoyablement verrouillés en faveur des soutiens de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont les résultats sont connus d’avance.
Les islamistes affirment clairement avoir accepté de participer aux élections tout en rejetant les règles fixées unilatéralement par le pouvoir « car il n’est pas bon pour les mauritaniens de laisser un seul parti (UPR) occuper toutes les instances de la République ».
Malgré « cette incohérence » apparente, les « barbus » mauritaniens restent fidèles à leur stratégie de conquête du pouvoir consistant à occuper toute parcelle de liberté consentie par les autorités du moment, note un observateur.
Amadou Seck, Nouakchott