Avec un taux moyen de 16,96 %, les taux d’intérêts pratiqués restent trop élevés pour nombre de détenteurs de crédit, et moins profitables qu’auparavant pour les banques kényanes. C’est là tout le paradoxe de la situation actuelle du système bancaire kenyan.
Par Jacques Leroueil, Kigali
Une réduction du taux des prêts combinée à une hausse des créances douteuses dans leur bilan : un effet de ciseau qui aura pesé sur les résultats des établissements bancaires kényans au cours du trimestre s’achevant à fin septembre. Selon le dernier rapport trimestriel de performance du secteur bancaire publié par la Banque centrale du Kenya (CBK), le profit avant impôts des 43 banques commerciales du pays a décliné de 6,6 % par rapport au second trimestre de cette année, passant de 33,1 milliards de shillings (390 millions de $) à 31 milliards de shillings (366 millions de $). Une tendance baissière également constatée au niveau des revenus générés par le secteur, ramenés de 92,4 milliards de shillings (1,09 milliard de $) à 88,6 milliards de shillings (1,045 milliard de $) entre le deuxième et le troisième trimestre (-4,1 %).
Une mauvaise performance qui s’explique d’abord par l’augmentation du portefeuille des prêts à risque, qui malgré la baisse récente des taux directeurs de la CBK (une mesure pourtant favorable aux débiteurs), ont continué de s’accroître. « Une hausse qui peut être partiellement attribuée au haut niveau des taux d’emprunt et à l’activité économique réduite consécutive aux élections présidentielles de mars », selon le communiqué de la CBK. Avec un taux moyen de 16,96 %, les taux d’intérêts pratiqués restent en effet toujours trop élevés pour nombre de détenteurs de crédit, et moins profitables qu’auparavant pour les banques kényanes. C’est là tout le paradoxe de la situation actuelle. Seule consolation, les actifs totaux du secteur continuent de progresser à 2620 milliards de shillings (30,91 milliard de $) en septembre, contre 2510 milliards (29,62 milliard de $) en juin (+4,4 % de hausse).