Dans le cru 2014 intitulé « Doing Business 2014 : comprendre les réglementations pour les petites et moyennes entreprises« , le Burundi, le Bénin et la Côte d’Ivoire font partie des pays qui ont le plus réformé leur environnement des affaires en 2013. Le premier s’est distingué sur le « transfert de propriété« , le second sur le « commerce transfrontalier ». Quant au troisième, la Côte d’Ivoire, il s’est illustré dans la qualité d' »exécution des contrats« .
Ce trio africain figure dans le top ten mondial des pays qui ont le plus réformé leurs économies. L’Afrique subsaharienne (en reprenant la division de la Banque mondiale qui range l’Afrique du Nord au Moyen Orient), écope de bonnes notes en général puisque des 20 économies qui ont le plus reformé la réglementation des affaires depuis 2009, 9 proviennent de la zone, soit le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, le Rwanda, le Togo, le Bénin, la Guinée, le Liberia et la Côte d’Ivoire. Champion de l’accueil des entreprises, le Rwanda a mis en réforme 8 des 10 critères pris en compte pour le Doing Business.
Très encourageant
«Il est très encourageant de voir tant de pays d’Afrique subsaharienne qui renforcent leurs institutions juridiques et qui s’engagent dans des réformes visant à réduire des règlementations contraignantes. En 2012-13, plus du double des économies de la région ont effectué des réformes comparativement à 2005 », a déclaré Augusto Lopez-Claros, Directeur de l’unité de recherche sur les indicateurs et analyse du Groupe de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis. « Malgré ces réalisations, il faut faire plus pour améliorer la qualité des règles qui sous-tendent les activités du secteur privé, pour continuer la convergence vers les meilleures pratiques observées dans le monde »
Un rapport pas exempt de reproches
Sorti le 29 octobre d’un long circuit de gestation (d’aucuns diront de légitimation) , le rapport doing business est une photographie de la perception de l’environnement des affaires par les entrepreneurs. C’est un méga-sondage de la Banque mondiale ponctué d’analyses et de recoupements qui mesure la facilité de constituer une entreprise, de résilier un contrat de travail, de se raccorder à une borne électrique, ou encore la qualité de la protection juridique d’un permis minier etc.
L’objectivité des critères mis en avant (critères quantifiables) offre aux rédacteurs du rapport et à son concepteur le moyen de se défendre face à ceux, nombreux, qui l’accusent de couver des penchants ultralibéraux. L’ effet positifs du doing business est de créer une saine émulation entre les pays dans la réforme des cadres régissant les affaires. L’effet pervers c’est de tomber dans la réformette cosmétique sans grande profondeur avec juste ce qu’il y a de nécessaire pour améliorer son classement. Une chose est de suivre l’exemple du Rwanda, du Burundi et de la Côte d’Ivoire en initiant des mouvements de fond. Autre chose est de rémunérer des experts pour des réformes sans lendemains.