Varsovie, Pologne, le 14 Novembre 2013 (CEA) – Alors que les négociateurs et les experts se préparent à entrer dans le segment de haut niveau de la 19ème session de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP19), qui a débuté à Varsovie cette semaine, l’ambiance parmi les délégués africains présents est à la confiance et à la détermination pour défendre les intérêts du continent à tout prix.
Cette bonne humeur s’explique par les résultats d’au moins deux réunions préparatoires qui ont précédé la COP19 : La Conférence des ministres africains de l’environnement qui se sont réunis à Gaborone, au Botswana, et la troisième Conférence annuelle sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA III). Ces deux événements ont eu lieu durant le mois précédent la COP19, en Octobre.
L’un des messages clés du CCDA III a été délivré par M. Carlos Lopes, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), lorsqu’il a mis en garde contre le fait que « l’Afrique est prise dans le carcan des négociations mondiales sur les changements climatiques qui, pour l’essentiel, répondent dans une large mesure à des intérêts mondiaux extérieurs », et qu’un début de solution ne serait trouvé que lorsque l’Afrique va« affermir ses propres vues sur la façon de faire en sorte que ce soient les intérêts du continent d’abord ».
Il a récolté le soutien des scientifiques et des décideurs politiques lors de la réunion où il a fait valoir que «Les changements climatiques offrent au Continent un éventail de possibilités d’investissement incroyables qui peuvent rapporter gros » Il a poursuivi: « Proposer une politique africaine sur le climat et le développement peut permettre de répondre aux vulnérabilités exceptionnelles et d’exploiter les opportunités uniques auxquelles il fait face, tout en le mettant en position d’influer les négociations et les résultats ».
Ces paroles, d’après Mme Fatima Denton, coordinatrice du Centre Africain de la Politique en matière de Climat (ACPC) et Directrice par intérim de la Division des Initiatives Spéciales de la CEA, « reflètent que l’élan pour un nouveau discours sur le changement climatique continue à s’amplifier parmi les Africains. «
Ce nouveau récit, selon elle, « est celui qui, tout en acceptant la réalité du changement climatique, met en retrait les lamentations sur ses effets disproportionnés sur l’Afrique, pour appuyer ce que les scientifiques et les décideurs politiques Africains peuvent faire, et font pour adapter ou atténuer ses impacts. »
Cela reflète également les points de vue adoptés par la Conférence des ministres africains de l’Environnement à Gaborone quand ils ont décidé de prendre une position commune comme base pour les négociations sur le renforcement du régime international sur les changements climatiques à travers la mise en œuvre intégrale, effective et continue de la Convention -cadre des Nations Unies sur les changements climatiques changements climatiques (CCNUCC ) et le Protocole de Kyoto (PK ).
Les ministres ont également décidé de faire appel aux résultats de la COP 19 qui sont fondées sur la science, l’équité, les responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives, reflétant les dernières informations scientifiques, techniques, économiques et sociales. Selon eux, ces résultats auront une influence significative sur les efforts pour assurer un développement durable en l’Afrique.
La plupart des négociateurs africains présents à Varsovie confirme que ces points de vue ont guidé et informé les discussions par le groupe africain depuis leur arrivée ici.
Il convient de rappeler que les ministres ont également réaffirmé que l’objectif mondial à long terme doit inclure des engagements d’atténuation ambitieux de la part des parties de l’Annexe I, à court, moyen et long terme, reflétant leurs responsabilités historiques et une contribution équitable et appropriée à l’effort mondial.
Des appels à la mise à disposition de moyens adéquats de mise en œuvre pour permettre à l’Afrique de répondre à ses besoins d’adaptation en particulier, y compris le financement, le transfert de technologie et le renforcement des capacités, ont été l’un des arguments de base dans l’agenda de l’Afrique à pratiquement tous les COP de la dernière décennie.
D’autres appels ont aussi été lancés vers les parties des pays développés pour intensifier de toute urgence un soutien à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et des plans nationaux d’adaptation, notamment à travers le Cadre d’adaptation de Cancun et le Programme de travail de Nairobi.
A Varsovie, l’Afrique veut également que les pays développés soutiennent et accélèrent les travaux pour comprendre, réduire et compenser les pertes et préjudices liés aux effets néfastes du changement climatique, notamment ses répercussions sur l’agriculture. En outre, ils ont appelé à la création d’un organe permanent et structuré, avec des facilités techniques et financières, un mandat clair, des points focaux nationaux compétents, et un fonds d’affectation spécial pour remédier aux pertes et préjudices.
La plupart de ces questions a été largement traité au CCDA III d’après Tom Owiyo, un des scientifiques de la CEA, qui explique que la conférence a fourni une plateforme pour une relecture des questions critiques concernant les négociations, visant à rassembler les contributions d’un public plus large à travers l’Afrique, ainsi qu’à affiner les positions scientifiques éclairées sur un certain nombre de pistes de négociation.
Le segment ministériel de la conférence s’ouvre le lundi 18 Novembre 2013.
Sources: La Section des communications extérieures et des relations avec les médias
Commission économique pour l’Afrique
L’Afrique pour un nouveau « pacte de Varsovie »
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