Standard & Poor’s (S&P) a renouvelé sa confiance à l’économie marocaine en attribuant au Royaume les notes «BBB-» (dette à long terme en devises) et «A-3» (dette à court terme en devises). Cette décision intervient après la revue relativement satisfaisante du programme du FMI.
Selon S&P, le maintien de l’«Investment grade» est le résultat d’une conjonction de facteurs favorables dont les perspectives de croissance relativement bonnes sur la période 2013-2016, la charge modérée de la dette (dette du Trésor ressortant à 45,4 % du PIB en 2012), la stabilité politique et sociale malgré un taux de chômage élevé chez les jeunes, le démarrage de la réforme de la Caisse de compensation, l’amélioration progressive de la conjoncture économique internationale, notamment au niveau de la zone euro, principal partenaire économique du Royaume etc. Ces facteurs devraient, selon l’agence, contribuer à l’amélioration significative et durable de la croissance économique marocaine sur la période 2013-2016.
Toutefois, ces atouts indéniables ne devraient pas cacher les nombreuses faiblesses qui freinent la croissance de l’économie marocaine dont : la faible prospérité, les tensions sociales persistantes, la position extérieure débitrice du pays, les niveaux des déficits jumeaux (déficit budgétaire et compte courant), etc. Partant, pour S&P, le gros défi du Gouvernement est de parvenir à la stabilité macroéconomique et à l’assainissement budgétaire à travers des mesures politiques à moyen terme et la poursuite des réformes structurelles.
Si de telles mesures ne sont pas prises, l’agence n’exclut pas le spectre d’une dégradation de la note marocaine lors de la prochaine revue de la notation du Maroc prévue en 2014 en soulignant que «le risque d’une dégradation future persiste, avec une probabilité d’un tiers, si le pays ne parvient pas à réduire significativement et durablement ses déficits budgétaires et courant». Pour cela, le gouvernement n’a pas beaucoup de marge de manœuvre. Il doit accroître ses ressources, fiscales notamment, et surtout éviter tout dépassement de dépenses budgétaires en réduisant fortement les subventions, en freinant les hausses des salaires du secteur public et en modérant les investissements publics.