En 2009, les pays industrialisés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à créer un Fonds vert qui accueillera une partie de l’argent mobilisé. Quelque 30 milliards ont été effectivement versés entre 2010 et 2012. Mais depuis, aucun engagement clair n’est annoncé. A Varsovie, c’est devenu encore plus compliqué
Olivier Marechal
En 2009, les pays industrialisés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à créer un Fonds vert qui accueillera une partie de l’argent mobilisé. Quelque 30 milliards ont été effectivement versés entre 2010 et 2012. Mais depuis, aucun engagement clair n’est annoncé pour les 70 milliards de dollars que les pays en développement (G77 + Chine) espèraient obtenir d’ici 2016.
La défiance de l’Australie (qui menace d’abolir sa taxe carbone) , du Japon (qui prétexte Fukushima comme responsable de la non tenue de ses objectifs de réduction) et du Canada (qui veut réduire leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2 à la baisse), ou encore de la Pologne, pays hôte, qui organise une conférence paralléle avec les pays producteurs de charbon, traduit le désarroi des grandes ONG. Aussi, bien avant la fin de la conférence, Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale dessyndicats, et ActionAid International, ont jeté l’éponge.
L’âpreté des négociations de Varsovie, entamée le 11 novembre et clôturé le samedi 23 novembre, soit un jour après la date officielle, repousse hypothéque toutes les échéances futures sur le climat. En Pologne, les pays industrialisés se sont engagés à minima, à verser des «contributions significatives ». Une chose de gagné cependant, les contributeurs ont fait vœu de transparence dans la provenance des fonds en réponse à ceux qui les soupçonnent de «recycler » l’aide au développement en contributions à la lutte contre le changement climatique ;
Quant au Fonds vert, il semble revu à la baisse tout comme le principe de «Pertes et dommages » qui aurait permis aux pays africains, non pollueurs, d’être compensés sur les catastrophes liés au climat. Bref, point de 20 milliards d’ici la mi-2014, comme souhaité mais un engagement de l’Allemagne à verser 30 millions de dollars, la France qui promet 5 millions dans un cadre aussi flou que le ciel des villes chinoises de Shangai et de Chongking.
Avec cet à accord à minima, s’éloigne l’objectif d’un réchauffement à 2°c . La faute aux pays industrialisés loin des objectifs de réduction de 20% de leurs émissions de C02 d’ici 2020. Et à certains pays en développement, à l’instar de l’Inde et de l’Arabie Saoudite opposés à la limitation des émissions des gaz entrant dans la production de froit (HFC). Rendez –vous à Paris en décembre 2015, étape cruciale vers l’adoption d’un grand accord devant entrer en vigueur en 2020 et qui sera signé par tous les pays, y compris les deux plus grands pollueurs de la planète que sont la Chine et les USA.